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Santé : études infrasons, ondes électromagnétiques et éoliennes

Dernière mise à jour : 29 janv.

Eoliennes, la santé en question pour les humains et les animaux : infrasons, ondes électromagnétiques…

A l’attention de Mesdames et Messieurs les Maires, Mesdames et Messieurs les Conseillers Municipaux.

Chers élus, Le 2 janvier 2023 nous vous invitions à prendre connaissance de plusieurs études et informations concernant les risques sanitaires pour les habitants confrontés à des usines éoliennes.


1°) Concernant les humains : Une nouvelle étude sur les infrasons vient d’être réalisée par un expert : Jean Louis REMOUIT qui étudie le sujet depuis de nombreuses années. Vous trouverez en annexe un article sur cette étude. Les mesures sont sans appel (extrait) :


« Ce lundi par exemple, il y avait 18 km/h de vent et nous avons dépassé à plusieurs reprises


la limite d’exposition autorisée par le code du travail. Un ouvrier en usine ou dans le


bâtiment, ne peut pas être exposé à plus de 102 décibels, 8 heures par jour et 5 jours par


semaine. Sur ce territoire qui accueille de nombreuses éoliennes lorsque le vent souffle même


faiblement, c’est-à-dire très souvent, nous arrivons à 110, 115 voire 118 décibels 24 heures


sur 24 et 7 jours sur 7. » 


Ceci rejoint les conclusions d’un autre expert : le physicien JB Jeanneret en septembre 2020 qui notait dans ses conclusions :


« Ces conclusions corroborent l’impossibilité d’installer un parc éolien dans un périmètre d’au


moins 10km d’une station sismologique (des scientifiques allemands : Wolfgang Friederich de


l’Université de RuhrBochum et Klaus Stammler de l’Observatoire Sismique de Hanovre


recommandaient déjà en 2013 une distance de 17km !!) ». 


Elles rejoignent également celles d’Alain Bélime dans son étude de janvier 2016. Nous vous joignons des synthèses en annexe, les études plus complètes sont sur le site de notre fédération adresse en fin de ce courrier


2°) Concernant les animaux, spécialement les animaux d’élevage Aujourd’hui, grâce à l’aide d’éleveurs, nous souhaitons vous apporter une information sur les problèmes de santé animale, tout particulièrement les animaux d’élevage. Ces derniers qui ne peuvent être soupçonnés d’être animés par des sentiments hostiles à l’égard des éoliennes, sont la preuve irréfutable des risques sanitaires pour l’ensemble du vivant, avec des degrés différents selon la sensibilité des uns ou des autres. Il faut noter que les animaux ont une sensibilité supérieure aux humains, ne serait-ce qu’en raison de leur contact direct avec le sol, et que les critères de mesures utilisés ne sont pas adaptés à cette sensibilité. C’est un sujet complexe que celui des ondes électro-magnétiques. Les éoliennes ne sont pas seules en cause dans les multiples difficultés rencontrées par des éleveurs, avec trop souvent des issues dramatiques : maladie, handicap et mort douloureuse des animaux, faillite des éleveurs et problèmes de santé pour eux et leur famille… Les antennes relais ou les lignes à haute tension sont également mises en cause, parfois il y a même un effet cocktail ! Pour commencer à comprendre ces problèmes sanitaires, nous vous proposons une vidéo (lien ci-dessous) qui balaie assez bien la situation que rencontre les éleveurs.


Des points très troublants sont évoqués, notamment le manque d’indépendance du GPSE (Groupe permanent pour la sécurité électrique en milieu agricole), censé apporter des réponses et des solutions aux éleveurs, d’où un profond sentiment d’abandon. Vous trouverez sur notre site, des informations sur cet organisme, son organisation et son financement.


Un rapport de l’office parlementaire sur « l’impact des champs électromagnétiques sur la

santé des animaux d’élevage » demandait en 2021 une amélioration dans la gouvernance et le financement du GPSE. Il préconisait également une meilleure connaissance du nombre de cas et de travailler sur la prévention des problèmes par la réalisation d'un diagnostic géobiologique dans le cadre des études d'impact, avant la création et la mise en place de nouveaux projets d'aménagement. Est-ce pour répondre à ces préconisations qu’une enquête auprès des éleveurs situés dans un périmètre de 2km des installations électriques a été diligentée par le ministère de l’Agriculture en août 2023 ? Il ne semble pas que des résultats aient été publiés à ce jour. Il serait urgent de déclencher une action réelle face à ces problèmes qui désespèrent les éleveurs, souvent accusés de maltraitance animale. Pour compléter votre information, vous trouverez sur notre site une compilation d’exemples de problèmes rencontrés par des éleveurs (vaches, pigeons, chiens …) dans le périmètre d’usines éoliennes, ainsi que des sites que vous pourrez consulter sur ce sujet. Face à ces problèmes de santé et de bien-être animal, on ne peut que constater qu’il est urgent et important de mette les bouchées doubles, sur des bases solides (pas celle de l’Anse qui s’appuie sur une étude contestée), pour que ce désastre cesse. En attendant le principe de précaution, inscrit dans la constitution, doit s’appliquer :


« La préservation de l'environnement est devenue, au cours de la seconde moitié du XXème


siècle, une préoccupation majeure de l'opinion publique et des gouvernants. Le « principe de


précaution » a donc été érigé en attitude générale de conduite par la loi du 2 février 1995. Il


ressort de cette loi, codifie à l'article L.110.1 du code de l'environnement, que l'incertitude


sur la réalité de dommages graves et irréversibles causés à l'environnement ne justifie pas


l'inaction. Cette incertitude doit, au contraire, entraîner des mesures de précaution et de


prévention des risques à un coût économiquement acceptable ». 


Les études d’impact actuelles ne comportent pas d’études géologiques et encore moins géobiologiques (sauf à de rares exceptions et sans communication dans l’enquête publique). Or la nature des sous- sols plus ou moins « énergoactifs » est très importante.


Conclusion : En tant qu’élus vous engagez votre responsabilité lorsque vous donnez votre accord pour un projet de production d’électricité éolienne, sachant que l’autorisation d’une étude d’impact vous engage dans un processus pratiquement irréversible ! .. Une production quelle qu’elle soit, censée profiter au développement humain, ne peut aboutir à tant de souffrances et de déboires, tant pour les hommes que les animaux. Il y a trop d’exemple partout en France ! Nous restons à votre disposition pour approfondir ce sujet et comptons sur vous pour préserver nos territoires et ceux qui y vivent.


Recevez chers élus nos respectueuses salutations.


Maggy Ernst Présidente

Dominique Vandeweghe Vice-président Indre et Loire

Patrick Pelletier Vice-président Indre Déléguée FED I et L


Pièces jointes / études et informations complètes


  1. L'étude Jean Louis Remouit (pièce jointe)

FED etude Bruit infrasons JL Remouit
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Nord de l’Aisne, un technicien écoute les infrasons des éoliennes

Publié le janvier 18, 2024

Jean-Louis Rémouit passe la semaine aux confins du Laonnois et de la Thiérache, sur un territoire où les éoliennes sont très présentes. En lien avec l’association SOS danger éolien il effectue des mesures d’écoute du son porté porté par les machines.

Jean-Louis Rémouit est administrateur de la fédération Environnement Durable

Par Samuel PargneauxPublié:17 janvier 2024 à 05h36 Temps de lecture:3 min

https://www.lunion.fr/id558448/article/2024-01 -17/dans-laisne-jean-louis-ecoute-les-eoliennes

Ne cherchez pas un casque ou un micro, Jean-Louis Rémouit écoute les éoliennes autrement. Sur la nappe vichy de la cuisine de Valérie Bernardeau, la présidente de SOS danger éolien, il a installé son ordinateur et surtout un boîtier abritant son enregistreur atmosphérique. Derrière cette dénomination un peu technique, il faut voir le principe du baromètre qui enregistre la pression générée et diffusée par les éoliennes. « Il s’agit d’évaluer la pression en Sound pressure level (SPL), unité de mesure utilisée par les physiciens. Pour faire plus simple, les SPL deviennent des hertz et des pascals comme l’unité de mesure du baromètre… », explique celui qui a une formation d’ingénieur agronome, a réalisé une thèse en mathématiques en lien avec une unité de l’armée dédiée aux radars, avant de se spécialiser dans le

 traitement du signal et le matériel de transmission.

Des résultats inquiétants

Autant dire, que le son, ça le connaît. « Ce que je capte avec les éoliennes ce sont les infrasons. Ce qui peut perturber l’activité humaine ou les animaux. J’ai réalisé cette étude dans toute la Haute-Marne,l’objectif est de faire la même chose dans l’Aisne et notamment dans le nord du département où les éoliennes sont très présentes. Lorsque je réalise les écoutes, tout arrive sur le graphique y compris le bruit du moteur du réfrigérateur de la maison. Chaque appareil à une signature particulière. Et pour les éoliennes, sur cette partie du département, je constate des résultats parfois inquiétants en fonction de la vitesse du vent », annonce encore le scientifique qui est aussi administrateur à la Fédération environnement durable, regroupant 1 700 associations de défense de l’environnement.

102 décibels

Lorsqu’il évoque des résultats préoccupants, c’est avec des chiffres à l’appui. « Lorsque les infrasons arrivent, ils sont traduits en pascals et en hertz, puis je réalise des calculs pour les convertir en décibels, via un logiciel d’interprétation des signaux sismiques. Ce lundi par exemple, il y avait 18 km/h de vent et nous avons dépassé à plusieurs reprises la limite d’exposition autorisée par le code du travail. Un ouvrier en usine ou dans le bâtiment, ne peut pas être exposé à plus de 102 décibels, 8 heures par jour et 5 jours par semaine. Sur ce territoire qui accueille de nombreuses éoliennes lorsque le vent souffle même faiblement, c’est-à-dire très souvent, nous arrivons à 110, 115 voire 118 décibels 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. »

Un rapport d’écoutes

Sur les lieux de l’expérimentation, il n’y a pourtant aucun vrombissement perceptible, rien d’autre que le chant des oiseaux. Et pour cause les premières machines se trouvent à 2 ou 5 km. « Les infrasons ne sont pas audibles, mais pèsent beaucoup sur le corps humain. Suivant les personnes, les réactions peuvent être différentes, mais le son porté par les éoliennes a des conséquences à plus de 10 km autour d’un parc. »


Jean-Louis Rémouit effectue ces mesures afin de soutenir l’action des anti-éoliens. « Devant la justice cela peut jouer. Nous avons de quoi justifier les troubles sur la santé. Les spécialistes, et les médecins savent bien que les phénomènes vibratoires sont différents selon les personnes mais ont des conséquences malgré tout. » Un rapport d’écoutes devrait ainsi voir le jour prochainement.

Cordialement

Jean-Louis Butré

Président

Fédération Environnement Durable


2.  La Synthèse de l'étude JB Jeanneret (pièces jointe)

Conclusions de l'étude infrason éolienJB Jeanneret
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Conclusions de l’étude septembre 2020

" Intensité des infrasons émis par des éoliennes et sa dépendance du sous sol et effets résonants dans les constructions"

J Bernard Jeanneret Physicien Dr. Sc, CH

"Jusqu’à présent, la grande majorité des études sur l’impact sanitaire des infrasons émis par les éoliennes ne considèrent que les émissions mesurées dans l’air. Or c’est dans le sol que se situe le problème : des mesures effectuées dans le voisinage de plusieurs parcs éoliens montrent que des intensités d’ondes de vibrations importantes dans les sols se propagent loin des machines, parfois à plusieurs kilomètres. Convertis en décibels sonores acoustiques, les niveaux d’intensité sont très élevés dans le voisinage de certains parcs . À ces niveaux de vibrations s’ajoutent des effets de résonance dans les bâtiments, qui peuvent multiplier la vibration externe par 10 voire 20 selon le bâtiment. Cette résonance dite de Helmholtz explique pourquoi certains habitants sont plus touchés que d’autres. " Ci-dessous les conclusions du rapport de septembre 2020 du physicien suisse Jean-Bernard Jeanneret : A. La majorité des études sur l’impact sanitaire des infrasons émis par les éoliennes ne considèrent que les émissions aériennes, et concluent qu’aucun problème sanitaire ne se pose. B. Or, des mesures d’ondes de vibration du sol (ou ondes sismiques) faites par des géologues dans le voisinage de plusieurs parcs éoliens montrent que des intensités importantes se propagent loin des machines. Convertis en dB sonores acoustiques, les niveaux d’intensité sont très élevés dans le voisinage de certains parcs, et parfois proches du seuil sensible. D’un parc à un autre, les intensités montrent une très forte variabilité. C. A ces niveaux de vibrations peuvent s’ajouter des effets de résonance dans les bâtiments avec pour résultat des intensités sonores supérieures au niveau de perception et auditif. D. Dans des maisons à 500 m de distance d’une machine de 3 MW, la combinaison des deux phénomènes B et C peut induire des niveaux infrasonores entre 120 dB pour un cas mesuré et 130 dB pour un sous-sol rocheux bien formé, pour un seul audible entre 100 et 110 dB suivant la fréquence E. Les niveaux sonores sont les plus élevés dans les régions caractérisées par un sous-sol dur (par ex. calcaire) avec une faible couverture meuble en surface. A notre connaissance aucune mesure n’a été faite dans de telles régions. F. Les études existantes (Bavière, Finlande) souvent citées, et qui concluent à l’absence d’impacts infrasons, se basent chacune sur des mesures faites sur un seul parc éolien ou les intensités observées sont faibles, très loin du seuil audible ou sensible. Ces études ne valent donc que pour le site où elles ont été faites. G. Les études que nous rapportons ici montrent une cohérence et une solidité qui font de nos conclusions plus qu’une simple hypothèse. Une mesure sur un site problématique permettra de confirmer, ou non, les présentes conclusions. H. Il serait donc bien que des sites potentiellement identifiés pour des nuisances infrasonores fortes soient l’objet d’une campagne de mesures vibratoires dans le sol à plusieurs positions et que des mesures infrasonores et vibratoires soient faites conjointement dans des habitations problématiques. Ce travail devrait être accompagné d’une description du sous-sol régional. I. Il nous parait aussi important que chaque projet de parc éolien soit l’objet d’une évaluation géologique, pour avoir un indice sur les impacts infrasonores possibles. J. On note finalement qu’indépendamment de leurs conclusions sur les infrasons, l’Académie française de médecine et des experts danois, émettent la même recommandation sur les sons de basse fréquence (10-160Hertz et donc partiellement dans le domaine infrasonore) : le seuil légal à ne pas dépasser de jour devrait être de 35dB(A). En suisse, cette même limite est fixée à 60dB(A). K. Avec 25dB(A) de moins sur tout le spectre sonore et infrasonore, le problème des infrasons sur les sites problématiques serait probablement résolu2 3 Ces conclusions corroborent l’impossibilité d’installer un parc éolien dans un périmètre d’au moins 10km d’une station sismologique (des scientifiques allemands : Wolfgang Friederich de l’Université de RuhrBochum et Klaus Stammler de l’Observatoire Sismique de Hanovre recommandaient déjà en 2013 une distance de 17km !!). Une étude allemande sur la réduction des effets des ondes des éoliennes sur les stations sismologiques est d’ailleurs en cours jusqu’en mai 2021.



Études et informations complètes


L'étude complète JB Jeanneret  

JB Jeanneret rapport-infrasons-septembre-2020
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L'étude A Belim

Alain Belime Observations du 6 juin 2018 à 18H07 - partie 4
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L'article sur le GPSE 

La géobiologie et le GPSE
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Informations : Géobiologie / GPSE / OPECST

La géobiologie est donc la discipline qui traite des influences de l’environnement et du sous-sol sur le vivant et qui propose, au besoin, des corrections.

De 2000 à 2014, le GPSE développe ses activités et met au point une méthode d’intervention. En 2014, il devient association loi de 1901. Ses membres fondateurs sont le ministère en charge de l’Agriculture, le ministère en charge de l’Environnement, le ministère en charge de l’Énergie, l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), Réseau de Transport d’Électricité (RTE) et Enedis. Ceux-ci sont rejoints ensuite par le Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité (CONSUEL), France Énergie Éolienne (FEE), le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER) et la Confédération Nationale de l’Élevage (CNE). Sa présidence est assurée depuis 2015 par Claude Allo, qui a dirigé l’Institut de l’Élevage et la Confédération Nationale de l’Élevage.

Le GPSE propose son expertise aux éleveurs qui suspectent l’existence de courants parasites en lien avec une source électrique extérieure située à proximité de l’exploitation. Il intervient sur demande de la Chambre d’Agriculture à condition qu’aucune procédure judiciaire ne soit engagée et que l’entreprise électrique concernée accepte de financer les interventions, le GPSE ne disposant pas de financement propre. Le GPSE réalise une expertise sur trois points : • audit électrique des exploitations et recherche de courants parasites ; • bilan sanitaire complet ; • expertise zootechnique.

Pour faire intervenir le GPSE sur son exploitation, un éleveur doit faire une demande de protocole, demande qui doit être soutenue par la chambre d’Agriculture.

 

L'Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques – organe bicaméral commun à l'Assemblée nationale et au Sénat – a pour mission d’informer le Parlement français des conséquences des choix à caractère scientifique et technologique afin d’éclairer ses décisions.


Une compilation des témoignages sur les problèmes sanitaires

Témoignages
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extrait : page 4 /19


Un témoignage récent : janvier 2024


Témoignage Santé Animale Mayenne Sioux Berger
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Face aux éoliennes, nous sommes les gênants Témoignage de Pascale Durand, Agricultrice en Ile et Vilaine ( 35) Mon nom est Pascale Durand, je suis agricultrice. Notre ferme est située à 1 kilomètre du centre de Crévin. Mon mari s’est installé sur l’exploitation de ses parents en 1993, et je l’ai rejoint en 1996. Nous avons 60 vaches laitières. Jusqu’en 2017, nous n’avions aucun problème avec nos bêtes, les saisons s’écoulaient, tranquillement. Puis un parc éolien a été installé en Avril 2017 à 1,3 kilomètres de notre ferme. Cinq éoliennes ont vu le jour, sur la commune du Petit Fougeray. D’autres parcs seront bientôt construits autour de nos habitations : depuis ma fenêtre, les promoteurs ont planté mât de mesure pour 3 nouveaux aérogénérateurs. Les problèmes ont commencé immédiatement après la mise en service des premières machines : notre ferme est située sur une faille d’eau qui court en souterrain jusque dans le sous-sol parc éolien. L’électricité s’y engouffre. Concrètement, dans notre ferme, les bêtes et les hommes ont les pieds sur des niveaux d’électricité qui ne sont pas acceptables pour notre santé. Le problème s’aggrave dès que les machines se mettent à tourner. Aux alentours, les plaintes des riverains se multiplient : maux de tête, acouphènes : nous sommes capables de savoir si les aérogénérateurs sont en marche sans savoir à mettre le nez dehors pour le vérifier. Lorsque le temps est mauvais, les vaches sont agitées, elles refusent de se coucher. En salle de traite, elles se débattent dans les quais, tapent avec leurs pattes sur le sol comme pour essayer de ne plus le toucher. Nous avons des décès, les jeunes génisses sont les plus impactées. L’un de mes animaux a terminé sa vie sur les genoux, avec du sang dans les pattes. Il y a des boiteries, des mammites, des morts par hémorragie. Dans la stabulation que nous avons en contrebas, là où il y a le plus de failles d’eau, la situation est grave : certains veaux qui naissent ne sont pas viables : leurs yeux sont tout blancs, ils ne tiennent pas sur leurs pattes, certains ne vivent que quelques heures. Le vétérinaire ne parvient pas à donner d’explication. Eté comme hiver, lorsqu’il y a du vent et que le climat est humide, je constate l’augmentation des cellules présentes dans le lait de mes vaches. Ces cellules sont un indicateur de stress et de mauvaise santé. Entre un jour sec et un jour de pluie, la différence est du simple au double : j’enregistre environ 233 par temps calme, et plus 500 quand il y a du vent. C’est donc bien audessus de la moyenne autorisée qui est de 250 pour 4 ou 5 échantillons. Bien entendu, la société qui collecte notre lait nous a mis des pénalités, et nous avons également reçu des courriers indiquant que si les choses ne rentraient pas dans l’ordre, ils ne prendraient plus notre lait. Depuis 2017, nous avons tout fait pour alerter : nous avons contacté l’école vétérinaire de Nantes, le GPSE (Groupement pour la sécurité Electrique ). Nous avons fait venir de très nombreux géobiologues. Ceux-ci ne sont pas reconnus scientifiquement, pourtant les promoteurs les utilisent également pour leurs études des sols avant installation des machines. A chaque passage d’un géobiologue, on constate quelques améliorations, mais au bout de quelques jours ou quelques semaines les problèmes reviennent. Nous avons également cherché toutes les failles d’eau dans notre sol, observé là où l’électricité pouvait s’engouffrer. Pour tenter de protéger nos bêtes, nous avons réalisé une grande tranchée de 200 mètres de long et presque deux mètres de profondeur, nous avons placé des bâches à l’intérieur, pour isoler. Mais peut-on réellement lutter contre la force des courants ? J’en doute. Le nombre des machines et leur puissance est bien trop important. C’est un peu comme si on construisait un barrage contre le Pacifique. Quoi que nous fassions, le fléau revient toujours. Les promoteurs n’ont rien fait pour nous aider, et certains géobiologues ont eu une attitude ambiguë : ils nous ont dit « C’est vous qui êtes impactés, ce n’est pas à vous de payer, le promoteur éolien doit agir ! » Nous avions confiance. Malheureusement, ils tenaient un double discours, ils étaient à la solde des fabricants éoliens. Ces spécialistes ont fourni aux promoteurs des photos prises chez nous à votre insu, alors nous avons déchanté. Aujourd’hui nous nous sentons très seul. Pour nous enfoncer, et prouver que le problème venait de nous, l’un d’eux est allé jusqu’à photographier un boitier électrique défectueux sur une clôture, et un puits artésien, présent sur notre terrain depuis toujours …Voilà les arguments qu’ils ont fournis pour rejeter la faute sur nous. Les machines font plusieurs centaines de mètre de haut, il y a une centrale électrique à proximité, les failles d’eau rejoignent notre ferme, mais non, c’est la faute d’un puits ancestral et d’une pauvre clôture. Bien sûr, nous avons demandé au promoteur de nous fournir les résultats de leur production électrique, afin de les placer en face de nos relevés laitiers, et de prouver nos dires : nous voulions démontrer que lorsque les machines tournent, la santé de nos vaches est catastrophique. Mais le promoteur a toujours refusé de nous fournir quoi que ce soit en prétextant que, d’après l’étude des géobiologues, ils étaient mis hors de cause. Un rapport a été rendu dans notre dos, et on s’est bien gardé de nous le présenter. Un député a essayé de nous aider, il a tenté de faire remonter les éléments au gouvernement, il a voulu contacter les promoteurs, il a lui aussi été débouté. On nous répond qu’il faut bien fabriquer de l’électricité. Nous avons porté plainte à la préfecture qui nous répondu deux ans après sous la pression du député que nous avions sollicité. Aujourd’hui, notre élevage est condamné, mais nous essayons de tenir car nous voudrions réussir à prouver ce que nous subissons : nous ne sommes pas les seuls dans cette situation : Sioux Berger a recensé de nombreux cas dans toute la France. A chaque fois, on retrouve les mêmes causes : problèmes de champs magnétiques et infrasons, véhiculés par le sol ou par les airs. Entre victimes on essaie de s’entraider, mais c’est dur. C’est un combat difficile. Chers éleveurs, chers agriculteurs, si un parc est en construction près de chez vous, je ne peux que vous conseiller de faire un état de votre exploitation avant la mise en route des machines. Faites-le viser par un huissier. Ensuite, si votre troupeau est impacté, il sera trop tard, vous n’aurez plus que les yeux pour pleurer. Nous sommes le pot de terre contre le pot de fer : nous sommes les gênants, et nos bêtes sont les témoins d’un désastre écologique sans précédent, alors mieux vaut qu’elles disparaissent, et nous avec. Témoignage recueilli par Sioux Berger Janvier 2024.

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