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Brèves du 4/09/2023 : nucléaire - loi APER - concertation - santé humaine etc...

Dernière mise à jour : 20 sept. 2023

https://www.lepoint.fr/environnement/un-potentiel-gisement-d-hydrogene-colossal-decouvert-en-lorraine-03-09-2023-2533754_1927.phpLes lignes bougent en France mais aussi en Europe concernant notamment le nucléaire.

1 - Le dogme anti-nucléaire commence à se fissurer

Les écologistes, les ONG environnementales et une bonne partie de la gauche mènent depuis des décennies un combat anti-nucléaire. Mais ils sont en perte de vitesse y compris dans leur propre camp. Les moins radicaux ou les plus pragmatiques ont compris que le plus important aujourd’hui était de développer et vite des sources d’énergie abondantes et décarbonées pour les substituer aux carburants fossiles. C’est exactement ce que permet de faire le nucléaire.

La lutte contre le nucléaire est intégrée depuis des décennies dans l’ADN de la gauche française. A l’origine issue des combats syndicaux, tout d’abord de la part des syndicats de mineurs qui craignaient (à raison) pour l’avenir des mines de charbon du pays, puis par ceux du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) qui voyaient d’un très mauvais œil l’arrivée de la technologie américaine de Westinghouse des réacteurs à eau pressurisé. Elle a été poursuivie par François Mitterrand dès son arrivée au pouvoir en mai 1981. Dès lors, la gauche n’a jamais varié de cap concernant l’atome. Si Mitterrand a choisi de simplement annuler les projets qui n’étaient pas encore réellement lancés (comme la centrale de Plogoff en Bretagne ou du Carnet dans les Pays-de-Loire), ses successeurs se sont eux attaqués à pleines dents au patrimoine nucléaire du pays. Leurs principaux succès étant d’avoir obtenu la fermeture de Superphénix en 1998, puis de Fessenheim vingt ans plus tard.

Dénoncer Greenpeace

Mais ce dogme semble aujourd’hui se fissurer de plus en plus. En 2022, Fabien Roussel, candidat communiste, a choisi d’assumer son choix d’être favorable à l’ensemble des énergies bas carbone, nucléaire compris. Dans la foulée, et bien qu’intégrés à la NUPES, les députés PCF ont réitéré ce choix en votant à l’inverse de leurs partenaires lors du passage à l’assemblée nationale du projet de loi d’accélération du nucléaire. La tradition productiviste et pro nucléaire du parti communiste existe toujours.

Mais c’est récemment que tout semble s’accélérer. Et c’est de Suède que tout est parti. Non, pas de la désormais célèbre activiste Greta Thunberg, mais d’une autre militante écologiste, Ia Aanstoot. Cette jeune fille est à l’origine depuis quelque jour d’une campagne dénonçant l’opposition de Greenpeace au nucléaire qu’elle juge « démodée ».

Dans l’initiative « Dear Greenpeace » (cher Greenpeace), la jeune suédoise associée à des militants polonais, finlandais, hollandais et français appelle l’ONG à « abandonner [son] opposition démodée et non scientifique à l’énergie nucléaire et de se joindre [aux militants] dans leur lutte contre les combustibles fossiles ».

Coincée dans le passé

L’ONG se revendiquant écologiste serait d’après eux « coincée dans le passé », et ils ont fustigé la « motion nuisible » de Greenpeace cherchant à s’opposer par la voie légale à l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte. Une telle prise de parole est historique et n’a pas tardé à faire réagir sur les réseaux sociaux. Elle illustre en tout cas le décalage grandissant entre les organisations politiques et méta politiques de gauche, et leur base militante.

Un sondage réalisé par l’Ifop il y a un an, en septembre 2022, montrait ainsi que 75 % des français étaient favorables à la production électrique nucléaire, mais surtout 83 % des électeurs socialistes, 56% des insoumis et même 53% des électeurs d’Europe-Ecologie-les-Verts.

Les partis de gauche en porte-à-faux avec leur base électorale

Il apparaît ainsi que les cadres des partis de gauche sont en total décalage avec leur base électorale, et cela commence à se faire sentir. Ce qui n’a pas empêché la direction d’EELV d’assurer que ce débat ne pouvait avoir lieu, façon un peu facile d’imposer la vision des cadres aux militants.

Dernier événement en date, les adhérents de la CGT ont voté cette semaine leur sortie de l’« Alliance Ecologique et Sociale ». Cette alliance inconnue du grand public et fondée durant la crise du covid était censée, avec diverses ONG et organisations de gauche comme Greenpeace (encore), Oxfam, Attac ou Solidaires, ouvrir une « nouvelle voie » n’opposant pas écologie et création d’emplois pour le « monde d’après ».

Une initiative qui a fait long feu avec le départ du deuxième syndicat français, qui pourtant était on ne peut plus prévisible. La CGT est en effet très bien implantée dans les industries électriques et gazières, et notamment chez les salariés de la filière nucléaire. Elle ne pouvait voir d’un bon œil l’orientation anti-nucléaire de l’Alliance.

Des brèches semblent donc s’ouvrir de tous côtés dans le crédo atomique de la gauche française et européenne. Il est pour autant peu probable que celles-ci suffisent à infléchir la ligne des partis concernés, tant celle-ci fait partie de leur culture historique. Il ne faut pas oublier que l’opposition au nucléaire, militaire et civil stupidement mélangé, est à l’origine des mouvements écologistes. Il n’était pas question alors d’émissions de gaz à effet de serre. Et remettre en cause le fondement idéologique des mouvements en question semble au-dessus de leur force. Mais le temps joue contre eux et les jeunes générations.


-2 La religion des renouvelables

En matière de transition énergétique, il n’y a rien de plus dangereux que les dogmes. Ils offrent des réponses toutes faites à des questions complexes et rejettent les réponses comme les questions qui ne sont pas « conformes ». C’est clairement le cas aujourd’hui pour ce qui est devenu le culte de l’éolien et du solaire, des sources d’énergie renouvelables permettant une production d’électricité bas carbone mais intermittentes et aléatoires. Ce sont des technologies utiles et nécessaires à la transition énergétique, mais elles bénéficient d’une image et même d’une mystique qui ont peu à voir avec leurs vertus réelles…

Les sources d’énergies dites renouvelables, qui permettent de produire de l’électricité bas carbone comme l’éolien, le solaire et dans une bien moindre mesure la géothermie et l’hydraulique, bénéficient d’une image et même d’une mystique, surtout les deux premières, qui ont peu à voir avec leurs vertus réelles. Cela ne signifie pas, il faut admettre la complexité, que l’éolien et le solaire n’aient pas de réels avantages et ne soient pas, parmi d’autres, des technologies utiles et nécessaires à la transition énergétique. Cela signifie que l’aveuglement, dont on fait preuve en permanence à leur égard dans les gouvernements, les institutions européennes et internationales, les groupes écologistes et les médias, en les considérant comme une solution miracle à nos problèmes énergétiques ne cesse de surprendre. Tout comme la mansuétude pour les intérêts bien réels et les lobbys qui existent pour promouvoir l’éolien et le solaire.

L’utopie du décentralisé et de l’autosuffisance

Il est pourtant assez facile d’énumérer les faiblesses de ses renouvelables, le caractère intermittent et aléatoire de la production des éoliennes terrestres et marines et des panneaux photovoltaïques qui produisent presque toujours trop ou trop peu, l’impact des sécheresses sur l’hydroélectrique, l’extrême difficulté pour stocker l’électricité à grande échelle, la nécessité d’investir puissamment dans les réseaux pour compenser en partie ses faiblesses et de se doter d’installations de production d’électricité dites pilotables pour faire face à l’absence régulière de production des renouvelables, leur utilisation massive de métaux critiques, leur faible intensité et l’utilisation de ce fait extensive de surfaces au sol, le contrôle de fait de la fabrication des équipements par l’industrie chinoise…

La religion des renouvelables se traduit par exemple par les reproches faits en permanence à la France d’être « en retard » sur les renouvelables par rapport aux objectifs européens, ce qui n’a aucun sens puisqu’il s’agit d’un des pays les plus exemplaires au monde et en Europe en matière de décarbonation de sa production électrique. Ce qui est normalement le but premier et essentiel de la transition énergétique. La production d’électricité en France est bas carbone à plus de 90% grâce au nucléaire, à l’hydroélectrique et dans une moindre mesure à l’éolien, à la biomasse et au solaire contrairement à la plupart des autres pays européens dont l’Allemagne qui donnent pourtant sans cesse des leçons de vertu… Cela démontre que la question des renouvelables est aujourd’hui devenue avant tout politique et idéologique, ce qui masque les réalités techniques et économiques.

Les renouvelables bénéficient aussi de l’image utopique du retour au local, au décentralisé, au proche, à l’autosuffisance. Un côté « small is beautiful » avec des éoliennes et des panneaux solaires éparpillés dans des paysages ruraux bucoliques et gérés localement plutôt que par un système centralisé, complexe échappant à tout contrôle et tout contre-pouvoir. L’utopie est celle de « communautés » pouvant instaurer un contrôle démocratique de l’énergie et du coup de l’agriculture et du mode de vie. Une perspective assez effrayante pour la préservation de la liberté. Mais comme l’avait expliqué Rudolf Bahro, icône du parti vert allemand, il y a déjà quarante ans : « nous devons construire des zones libérées du système industriel… ».

Des intérêts économiques multiples

En fait, les principaux bénéficiaires de ce processus sont les promoteurs de parcs éoliens et solaires bénéficiant de tarifs et donc d’une rentabilité garantie, d’un accès prioritaire de leur production aux réseaux électriques et d’obligations minimales de démantèlement de leurs installations quand elles deviennent obsolètes, surtout les centaines de kilos de béton enfouis dans le sol et nécessaires pour installer une seule éolienne. Les autres grands gagnants sont les industriels chinois qui contrôlent de fait la production de panneaux photovoltaïques et des éoliennes terrestres comme marines et les grands producteurs de gaz naturel, la Russie d’abord et maintenant les Etats-Unis et le Qatar. Le gaz naturel est tout simplement une énergie fossile devenue indispensable pour équilibrer les réseaux électriques via des équipements dits pilotables, capables de répondre presque instantanément à la demande, quand la part de renouvelables intermittents devient importante. Les réseaux électriques doivent être en permanence équilibrés entre offre et demande sinon ils tombent…

Celui qui est considéré comme l’un des investisseurs les plus avisés au monde depuis des décennies et a même été surnommé le grand-père du capitalisme, l’Américain Warren Buffett, est via sa société Berkshire-Hathaway l’un des plus gros investisseurs dans les énergies renouvelables. Il l’explique simplement : « nous bénéficions d’un crédit d’impôt si nous construisons beaucoup de parcs éoliens. C’est la seule raison de les construire ».

L’électricité est un service essentiel au bien commun

La religion des renouvelables a fait perdre de vue un élément essentiel, l’électricité est un service public, un service essentiel au bien commun. Elle le sera d’autant plus que la transition énergétique passe par toujours plus d’électricité du fait de l’électrification des usages. Ce que bon nombre d’institutions, à commencer en France par RTE ou l’Ademe, ont mis beaucoup de temps et de mauvaise volonté à reconnaître.

Le système électrique doit évidemment intégrer les énergies renouvelables intermittentes et aléatoires, notamment dans les régions ensoleillées et venteuses, sur terre comme sur mer. Mais il ne peut pas fonctionner dans des conditions techniques, économiques et sociales acceptables sans un certain niveau de production pilotable bas carbone, hydraulique, nucléaire, géothermiqueLes renouvelables éolien et solaire sont utiles et nécessaires mais surtout pas une solution miracle.



Les nouvelles alliances qui se créent laisse penser que les prochaines élections européennes (en 2024) pourraient modifier quelque peu la politique en matière de production d'énergie, entre autres.

Le combat contre le CO2 continue à diviser

rédigé par Pieter Cleppe 21 août 2023 AGORA

Le consensus européen sur la politique climatique s’effiloche, et les divisions pourraient se préciser d’ici les élections de l’an prochain.

Le départ du commissaire européen chargé du climat, Frans Timmermans, qui espère faire bonne figure lors des prochaines élections néerlandaises, pourrait bien être un moment décisif. Plus que quiconque, Timmermans est le visage de la volonté de l’Union européenne de mettre en place des réglementations toujours plus intrusives pour lutter contre le changement climatique.

Il est intéressant de noter que la Commission européenne, qui est si désireuse d’imposer d’énormes coûts économiques pour réduire les émissions de CO2, n’est pourtant pas très enthousiaste à l’idée d’adopter l’énergie nucléaire, qui est la seule source d’énergie capable de concilier la réduction des émissions de CO2 et le maintien de notre niveau de vie, étant donné les insuffisances largement documentées de l’énergie éolienne et de l’énergie solaire.

En mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que le nucléaire n’était pas « stratégique » pour la décarbonation de l’UE. Il convient de noter qu’en adoptant cette position, la Commission européenne enfreint le traité Euratom, qui l’oblige à promouvoir l’énergie nucléaire. Malgré tout, l’« alliance nucléaire » des Etats membres de l’UE favorables au secteur, menée par la France, a récemment remporté un succès, puisque le Parlement européen a rejeté une motion visant à s’opposer à l’inclusion du nucléaire et du gaz en tant qu’activités économiques durables sur le plan environnemental.

L’universitaire autrichien Ralph Schoellhammer expliquait en juillet comment « l’Europe entière s’oppose au concept de zéro net » et comment le gouvernement allemand, avec les Verts à des postes clés, est désormais contraint d’autoriser la construction de nouvelles centrales électriques au gaz. Il est intéressant de noter que le seul moyen de faire approuver par l’UE les subventions nécessaires aux investisseurs est de les présenter comme nécessaires au cas où les énergies éolienne et solaire ne suffiraient pas. Il serait embarrassant pour le gouvernement allemand d’agir de la sorte, car il a affirmé que cela ne devrait pas poser de problème, même si l’on y ajoute la fermeture des dernières centrales nucléaires allemandes, qui étaient encore parfaitement fonctionnelles.

Tout d’abord, il est évidemment ridicule que les contribuables doivent financer des subventions en raison d’une politique gouvernementale délibérée visant à fermer les centrales nucléaires. Il est intéressant de noter que cette décision a été prise par un gouvernement alors dirigé par Angela Merkel, qui avait fait volte-face sur l’énergie nucléaire à la suite de l’hystérie provoquée par la catastrophe de Fukushima au Japon

Un changement de mentalité paneuropéen

En Allemagne, un fossé de plus en plus grand se creuse entre la coalition gouvernementale, où les Verts occupent des postes clés, et l’opinion publique. En effet, au cours des deux dernières années, le soutien au mouvement pour le climat et l’environnement a diminué de moitié en Allemagne. Les personnes déclarant que ce mouvement « a fondamentalement [leur] soutien » sont passées de 68% des sondés en 2021 à 34% en 2023.

Les actions menées dans toute l’Europe par des groupes d’activistes climatiques tels que « Just Stop Oil » n’ont pas vraiment soutenu leur cause aux yeux du public, sont sans aucun doute un facteur clé. D’une manière ou d’une autre, il ne faut jamais longtemps à ce genre de groupes pour abandonner les formes normales et démocratiquement légitimes de campagne politique.

Des changements politiques clairs sont désormais visibles dans plusieurs pays européens. Alors que les Verts allemands sont parvenus à bloquer toute rupture radicale avec le consensus actuel, la Suède s’oriente désormais résolument vers l’énergie nucléaire, à rebours d’une politique menée depuis 40 ans, tout en revoyant à la baisse ses objectifs en matière de réduction des combustibles fossiles.

En Belgique, le gouvernement vient de conclure un accord avec le propriétaire français des réacteurs nucléaires belges afin d’en maintenir certains en service pendant quelques années supplémentaires. Les Verts font partie du gouvernement, mais ils ont été contraints d’accepter cet accord. L’Italie se tourne à nouveau vers le nucléaire, tandis qu’une toute nouvelle centrale nucléaire a été inaugurée en Finlande au début de l’année, et que de nouvelles capacités nucléaires ont été annoncées en République tchèque, aux Pays-Bas et en France.

Le ministère polonais du Climat et de l’Environnement vient de prendre une décision de principe concernant la construction d’une centrale nucléaire. Le pays oppose également une résistance farouche aux nouvelles politiques climatiques de l’UE, allant même jusqu’à contester devant la Cour européenne de justice l’élimination progressive des moteurs à combustion en 2035.

En outre, les objectifs de rénovation obligatoire récemment proposés par l’UE se heurtent à une opposition croissante de la part des Etats membres, l’Italie étant l’un de ses plus féroces opposants, puisque 60% du parc immobilier du pays pourrait être concerné. Un diplomate a qualifié cette aspiration de « folle et hors de portée de la plupart » des pays de l’UE.

Enfin, au Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE), qui est la plus grande faction, s’insurge contre certaines des nouvelles réglementations environnementales proposées par l’UE, après avoir abandonné son soutien total au « Green Deal européen ». Il est clair que les élections européennes de l’année prochaine ont déjà un effet. Les résultats pourraient ébranler davantage le consensus actuel en matière de politique climatique.



Quelques infos en vrac :

La Norvège inaugure le plus grand champ d'éoliennes au monde

La Norvège a inauguré dans ses eaux de la mer du Nord le plus grand champ d'éoliennes flottantes au monde ce mercredi. Cette technologie reste encore émergente et coûteuse, mais elle est jugée prometteuse pour la transition énergétique.

Les éoliennes sont montées sur une structure flottante maintenue par des dispositifs d'ancrage (Photo d'illustration).

Les éoliennes sont montées sur une structure flottante maintenue par des dispositifs d'ancrage (Photo d'illustration). (Crédits : Ideol BW)

Entré en production à la fin de l'an dernier, le plus grand champ d'éoliennes flottantes au monde a été officiellement inauguré ce mercredi par le prince héritier de Norvège Haakon et le Premier ministre du pays, Jonas Gahr Støre, à environ 140 km des côtes. Composé de 11 turbines de 8,6 MW chacune, le champ Hywind Tampen fournit en énergie cinq plateformes pétro-gazières voisines, assurant environ 35% de leurs besoins.

« Les Européens et nous avons tous besoin de davantage d'électricité. La guerre en Ukraine a renforcé cela », a commenté Jonas Gahr Støre, cité par l'agence norvégienne NTB. « Cette électricité doit être d'origine renouvelable si l'Europe veut atteindre ses objectifs climatiques ».

640 millions d'euros

A la différence des éoliennes offshore dites « posées », fixées sur des fondations au fond de l'eau, les éoliennes flottantes sont, comme leur nom l'indique, montées sur une structure flottante maintenue par des dispositifs d'ancrage. Cela permet leur installation dans des eaux plus profondes, plus loin du littoral où le vent est plus stable, mais leur coût est aussi plus élevé.

La construction de Hywind Tampen dans des profondeurs comprises entre 260 et 300 mètres a coûté quelque 7,4 milliards de couronnes (640 millions d'euros). « Oui, c'est cher, mais quelqu'un doit ouvrir la voie », a affirmé le Premier ministre. Outre Equinor, le projet regroupe le groupe public norvégien Petoro, l'autrichien OMV, Vår Energi -filiale norvégienne de l'italien Eni -, l'allemand Wintershall DEA et le japonais Inpex.

La France mise aussi sur les éoliennes flottantes

De son côté, la France ne compte que des pilotes, mais trois appels d'offres commerciaux sont déjà lancés, au sud de la Bretagne, en Méditerranée au large de la Narbonnaise et de Fos, dont le site a été officiellement retenu en juin dernier.

« Avec trois parcs commerciaux pour l'éolien posé, et trois fermes pilotes pour l'éolien flottant en phase de construction, jamais la France n'avait connu une telle activité pour l'éolien en mer », constatait, au moment de la désignation de Fos, Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du Cluster Maritime, association des acteurs de l'économie maritime.

« Nous ne pouvons que nous réjouir du développement des énergies renouvelables », réagissait à cette nouvelle le maire de Fos, René Raimondi, regrettant cependant que « Fos demeure parfois le lieu d'élection de projets dont d'autres territoires ne veulent pas ». Le choix de la zone de Fos-sur-Mer « fait de la Région Sud le terrain de jeu idéal pour l'éolien flottant », se félicitait de son côté la région Paca.


Fessenheim expire et voilà l'addition (le Point, extrait)

TRIBUNE. Alors que la centrale nucléaire, fermée en 2020, perd ce 1er septembre son existence juridique, « Le Point » publie l’hommage, amer, adressé par ses derniers employés.

Une page d'histoire se tourne – dans l'amertume, avec le sentiment d'un gigantesque gâchis. Ce 1er septembre 2023, la centrale nucléaire de Fessenheim cessera officiellement d'exister, pour passer entre les mains des autorités chargées de son démantèlement. La fin d'une épopée entamée en 1977, qui aura offert au pays, en un peu plus de quarante ans, 440 TWh d'une électricité bas-carbone… Soit environ la consommation électrique annuelle de la France.

Des raisons de cette fermeture, on sait désormais tout : décidée par François Hollande dans le cadre d'une alliance électorale avec les Verts, confirmée par Emmanuel Macron pour les mêmes raisons, la centrale, ont jugé toutes les instances, réglementaires comme indépendantes, aurait pu tourner encore au minimum une dizaine d'années. Des conséquences tragiques sur le plan climatique de cette fermeture, on n'ignore plus rien non plus : pour compenser la perte, les entreprises françaises ont dû « effacer » une partie de leur production, les centrales à charbon encore en fonctionnement augmenter la leur, une nouvelle centrale au gaz, 40 fois plus polluante, s'est ouverte à Landivisiau, et une à charbon, la plus grande d'Allemagne, de l'autre côté du Rhin.

Sur le terrain, dans le Haut-Rhin, près de 1 900 emplois locaux ont disparu, et les promesses flamboyantes de reconversion déclamées par Élisabeth Borne se sont évanouies dans le silence… Le défrichage de la future zone économique EcoRhéna, censée redynamiser le territoire, à tout juste démarré. On y attend un fabricant de pelles sur chenilles, en 2025.

L'ambiance était lourde quand les membres du comité social et économique (CSE) de la centrale se sont rassemblés pour la dernière fois, au début de l'été. Directeur d'unité, membres de la direction, représentants du personnel et syndicaux… Chacun y est allé de son hommage – « on entendait les mouches voler ». Ils auraient voulu marquer le coup. Que la presse, une dernière fois, vienne les entendre. Mais il n'y avait personne. Dans la perspective du 1er septembre, ce jour-là, ils ont tenté d'écrire le chapitre final – celui qui fermerait ces quarante-trois ans d'histoire. Un représentant de la CFDT a lu un texte, dans un silence de plomb. C'est ce texte qu'à la demande des anciens salariés, nous publions.

L'addition

« 31 août 2023, dernier jour d'existence du CNPE Fessenheim : Centre nucléaire de production d'électricité. Dernier jour après plus de quarante ans d'exploitation. Et pour ce dernier CSE, nous n'allons pas faire un “bilan”… nous allons vous présenter la note. L'addition. Aujourd'hui, quarante années s'achèvent par la destruction de cet outil de production, dans une indifférence à peu près générale. Seuls les antinucléaires s'en frottent les mains… Mais ont-ils un cerveau ?

2020, arrêt des deux réacteurs de Fessenheim, la France perd 1 800 MW d'énergie non carbonée. L'issue d'une décision prise par un gouvernement qui avait besoin des antinucléaires pour arriver au pouvoir, et confirmée par un autre gouvernement qui n'en avait pas besoin… Ont-ils progressé, vingt ans après la décision de détruire Superphénix, point d'orgue d'une saga politicienne lamentable qui dura plusieurs années ? Avec Superphénix, disparaissaient 1 200 MW. Avaient-ils un cerveau ?

Fessenheim et Superphénix totalisent donc aujourd'hui 3 000 MW manquants sur le réseau. Mais ce n'est pas tout ! En vingt ans, combien de centrales thermiques ont été détruites ? Vingt-six, au total. Les voici :

2003 : Le Havre, 125 MW

2004 : Montereau, 750 MW, Loire-sur-Rhône, 250 MW

2005 : Champagne-sur-Oise, 250 MW, Vaires-sur-Marne, 500 MW

2006 : Pélissier, 250 MW

2009 : Martigues, 250 MW

2011 : Martigues, 250 MW

2012 : Le Havre, 250 MW, Martigues, 250 MW

2013 : Gardanne, 250 MW

2014 : Le Havre, 125 MW, Blénod, 500 MW.

2015, hécatombe : Saint-Avold, 468 MW, Hornaing, 250 MW, Lucy, 270 MW, Bouchain, 250 MW, Le Havre, 330 MW, La Maxe, 500 MW, Vitry, 500 MW

2016 : Aramon, 1 400 MW

2017 : Cordemais, 700 MW, Porcheville, 2 400 MW

2018 : Cordemais, 700 MW

Soyons honnêtes, 2018 voit également la mise en service d'une unité de production sur Gardanne 4 : 150 MW de biomasse pour remplacer les 250 détruits cinq ans plus tôt. Et n'oublions pas, ironie de l'histoire, la mise en service de Datteln 4 en 2020 chez nos amis allemands, champions internationaux de la transition énergétique – eux aussi ont un cerveau – avec ses 1 100 MW du pire charbon de la terre, le lignite, qui vient “avantageusement” remplacer les 1 800 détruits à Fessenheim.

Mais ce n'est pas fini…

2021 : Gardanne 5, destruction de 595 MW

2021 : Le Havre, 600 MW – Centrale détruite après y avoir investi 160 millions d'euros. Faut-il qu'on ait un cerveau !

Enfin, 2022 : mise à l'arrêt de Saint-Avold, 1 478 MW. Et la bonne blague, c'est de l'avoir redémarrée six mois plus tard à cause de la crise de l'énergie… Certaines blagues, cependant, ne sont pas vraiment drôles. Il est certain qu'avec un tout petit peu de cerveau, on aurait pu se douter qu'à force de détruire des moyens de production, nous allions manquer d'énergie…

Soyons honnêtes jusqu'au bout, les centrales au charbon et fuel mises à l'arrêt ont été remplacées par des centrales moins polluantes : cycles combinés gaz (et comme il s'agit de “gaz naturel”, ça sonne écolo !), turbines à combustion (on ne dit plus “turbine à gaz”, le mot faisait sale…), et biomasse (dès qu'on met “bio” dans un mot, cela devient la panacée, comme si la biomasse ne produisait pas de gaz à effet de serre…). Au total, 14 698 MW détruits et 5 812 MW moins polluants créés, n'importe quel enfant de 7 ans peut vous dire que le compte n'y est pas.

Donc, aujourd'hui, 3 000 MW non carbonés sont absents du réseau pour des raisons politiciennes, et 9 000 MW de thermique à flamme sont absents du réseau. 9 000 MW, détruits au nom de quoi ? De l'écologie, parce que comme chacun sait, le charbon, ça pollue… À quoi bon avoir un cerveau, si c'est pour s'arrêter à cette découverte ?

Tout le monde sait que le charbon, “ça pollue”… Par contre, peu de gens savent de combien ça pollue. En 2003, la production électrique des centrales à charbon représentait 4 % de la production annuelle d'EDF… Ça ne polluait donc pas beaucoup, mais c'était présent quand on en avait besoin. Et peu de gens savent que si l'ensemble des producteurs fournissent 99 % de la demande, le petit 1 % manquant fait s'écrouler l'ensemble du système. Il n'y a plus de marge, d'où l'actuelle crise de l'énergie, actuelle mais durable.

Peu de gens ont compris que la bonne question, ce n'est pas de savoir si le charbon pollue… La bonne question, c'est de savoir s'il pollue plus ou s'il pollue moins que ce que l'on va mettre à la place. Or, l'année 2022 est celle du début de la crise de l'énergie (crise qui, rappelons-le, a commencé avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie) et dès l'annonce de possibles coupures, les grandes surfaces de bricolage ont été dévalisées de leurs groupes électrogènes… 12 000 MW de nucléaire et de charbon détruits, pour brûler quoi à la place ? De l'essence. A-t-on un cerveau ?

Cela fait vingt ans qu'on nous fait croire que le nucléaire est une énergie du passé, qu'il faut faire une “transition” vers les énergies du futur, dites “renouvelables”. Quand on sait qu'une éolienne produit 20 % de son temps… Si mon boulanger était alimenté par une éolienne, il ferait du pain le lundi, mais pas le mardi, pas le mercredi, pas le jeudi ni le vendredi. C'est cela, 20 % du temps. C'est cela l'énergie de “l'avenir”…

Quant au photovoltaïque, n'importe quel enfant de 5 ans peut vous expliquer que la nuit, il n'y a pas de soleil, et bizarrement, la nuit, c'est là qu'on allume les lumières… Il faut savoir que le 10 janvier 2023, l'Assemblée nationale adoptait en première lecture un projet de loi pour monter la puissance installée en éolien à 40 000 MW – pour comparaison, la production nucléaire, c'est 63 000 MW – et en photovoltaïque à 80 000 MW. Ont-ils un cerveau ?

Un potentiel gisement d'hydrogène en Lorraine

La Lorraine pourrait détenir dans son sous-sol un gisement d’hydrogène naturel dit hydrogène blanc d’une taille inédite. Il s’agirait tout simplement du plus important gisement d’hydrogène naturel au monde avec ce que cela permet d’espérer pour l’accélération de la transition énergétique. Pour valider cette hypothèse, il faut effectuer un forage profond (3.000 m) pour démontrer que la concentration d’hydrogène continue de croître en profondeur et… obtenir les autorisations de l’Etat pour le faire.

En recherche scientifique comme ailleurs, il arrive que l’on découvre quelque chose que l’on ne cherchait pas, voire même que l’on découvre quelque chose d’intérêt supérieur à ce que l’on cherchait. C’est la sérendipité. C’est ce qui nous est arrivé en sondant le sous-sol lorrain depuis la commune de Folschviller et en y dénichant un gisement potentiel d’hydrogène blanc. Sous ce territoire encore durablement affecté par la désindustrialisation pourrait ainsi sommeiller rien moins que le plus gros réservoir mondial connu à ce jour, de ce gaz, qui suscite de plus en plus d’intérêt dans le cadre de la transition énergétique.

Statuer sur nos ressources en méthane et découvrir de l’hydrogène

En tant que membres du Laboratoire GeoRessources de l’Université de Lorraine et du CNRS, le but premier de notre exploration était d’évaluer l’état du méthane dans le sous-sol lorrain afin d’en estimer la ressource et de voir si une production locale de ce gaz était envisageable. Pour poursuivre cet objectif, nous avons dû développer des technologies innovantes pour ausculter in situ et en continu les formations géologiques du Carbonifère (période géologique allant d’il y a 359 à 299 millions d’années).

Cela a notamment été possible grâce à l’invention de la sonde SysMoG en collaboration avec la société Solexperts, un outil qui nous a ainsi permis d’analyser les gaz dissous dans l’eau dans les formations géologiques jusqu’à 1.200 m de profondeur, une première mondiale, respectueuse de l’environnement. En effet, le travail de miniaturisation de la sonde SysMoG nous permet une telle auscultation du sous-sol à partir de puits d’un diamètre intérieur de 6 cm !

En poursuivant ainsi le monitoring chimique des strates géologiques et des gaz accompagnateurs du méthane, nous avons été surpris de constater que l’hydrogène était présent en forte proportion et que sa concentration augmentait avec la profondeur pour atteindre 20 % à 1.250m de profondeur. De telles proportions nous permettent désormais de considérer qu’à 3 000 m de profondeur, la teneur en hydrogène pourrait dépasser 90 %, d’après nos modélisations. Ainsi et sur la base des données gazières à -1.100m (14 % d’hydrogène), ce gisement lorrain pourrait contenir jusqu’à 46 millions de tonnes d’hydrogène blanc, c’est-à-dire plus de la moitié de la production annuelle mondiale actuelle d’hydrogène gris.

Les différentes couleurs de l’hydrogène

Blanc ? Gris ? Derrière ces « couleurs » de l’hydrogène se cache en fait sa provenance en lien avec son mode de production. Pour rappel, l’hydrogène est un gaz qui, la plupart du temps, est combiné à d’autres éléments, dans l’eau, dans les énergies fossiles…

L’hydrogène gris correspond ainsi à l’hydrogène produit en usine par transformation de gaz naturel. Il s’agit actuellement de la première provenance d’hydrogène utilisée comme source d’énergie, qui est critiquée pour la quantité de CO2 émise durant le procédé. L’hydrogène noir est quant à lui produit à partir de charbon, l’hydrogène vert est lui le résultat d’électrolyse de l’eau avec de l’électricité produite à partir d’énergie renouvelable. Pour toutes ces formes d’hydrogène, on parle donc d’énergie secondaire. L’hydrogène blanc, qui nous intéresse ici, correspond à l’hydrogène déjà présent en l’état dans la nature. Il s’agit alors d’une source d’énergie primaire.

Sa disponibilité à l’état brut le rend des plus intéressant à l’heure où l’hydrogène pourrait remplacer les énergies fossiles dans les secteurs des transports ou dans les fabrications très énergivores du verre, de l’acier et du ciment, mais où des voix s’élèvent aussi pour questionner l’empreinte carbone de ses modes de production.

La piste d’un hydrogène issu de phénomènes d’oxydation et de réduction

Directement disponible, ce gisement potentiel d’hydrogène blanc a donc l’immense avantage de ne pas nécessiter d’énergie supplémentaire pour être produit à partir d’autres gaz ou molécules. Il suscite également notre enthousiasme car l’hypothèse que nous favorisons aujourd’hui pour expliquer sa présence dans le sous-sol lorrain laisse présager une ressource presque infinie de ce gaz.

Pour rappel, l’hydrogène est très fréquemment présent dans le milieu naturel et son origine peut être multifactorielle (activité bactérienne, artefact technologique, origines géologiques impliquant les phases minérales ou organiques). Concernant la Lorraine, nous privilégions pour l’instant l’idée que l’hydrogène est ici le résultat de la présence, à la fois de molécules d’eau et de minéraux composés de carbonates de fer.

Deux composés qui, lorsqu’ils entrent en contact, génèrent des réactions d’oxydation du minéral et de réduction de l’eau, qui aboutissent à la production d’hydrogène (H2) et d’oxydes de fer. Si cette hypothèse se confirme, cela impliquerait que cette production d’hydrogène, en plus d’être colossale et naturelle, pourrait donc être presque « renouvelable » car ces processus chimiques d’oxydation et de réduction demeurent rapides (de l’ordre de quelques semaines ou mois) et car la réserve de carbonate de fer dans le sous-sol lorrain est quasi infinie.

La prochaine étape: un forage à 3.000 mètres

Avant d’imaginer l’exploitation d’un tel gisement, la route peut paraître encore longue mais le chemin à suivre est lui déjà bien tracé. Il nous faut d’abord prouver que la présence d’hydrogène est homogène dans ce bassin de 490 km2. Pour cela, la prochaine étape consistera à déployer la sonde SysMoG dans des forages voisins de celui de Folschviller où nous avons découvert la présence d’hydrogène. Ensuite, il nous faut démontrer que la concentration en hydrogène continue de croître pour des profondeurs supérieures à 1.200 m.

Malheureusement, aucun puits en région lorraine ne permet de déployer l’outil à de telles profondeurs.

Nous proposons donc de réaliser un forage profond (3.000 m) pour démontrer que la concentration d’hydrogène continue de croître en profondeur. Si tel est le cas, nous validerons alors la présence d’un gisement exceptionnel d’hydrogène naturel de taille inédite et nous pourrons mener une première estimation réaliste de la ressource. Plusieurs partenaires industriels et institutionnels, français et étrangers, sont intéressés pour financer ce projet. Il nous reste à convaincre l’État français de son intérêt, afin d’obtenir les autorisations nécessaires. L’ensemble de ces étapes serait conduit au travers d’un programme de recherche REGALOR II, que nous espérons démarrer au premier trimestre 2024 pour une durée de 3 à 4 ans maximum. Ce n’est donc pas un futur si éloigné au vu des enjeux économiques qui se dessinent.

Imaginer de nouvelles exploitations de gisements de gaz naturels

L’idée de pouvoir, un jour, exploiter un tel gisement implique également de repenser nos représentations de gisements de gaz naturels exploités à ce jour. Les pressions de gaz sont ici près de dix fois plus faibles que pour un gisement conventionnel mais l’extension latérale du gisement est bien plus grande. Ce nouveau type de gisement doit donc être source d’innovations. On peut par exemple envisager de n’extraire que les gaz d’intérêt par une séparation en fond de puits afin d’éviter de construire une unité de séparation en surface. Cette manière de procéder nous assurerait également de ne pas empiéter sur les terres agricoles.

Une meilleure compréhension de la genèse de ce gisement permettrait également de décrire les formations rocheuses favorables à l’émergence d’hydrogène en termes de composition minéralogique, de chimie des eaux, de température subie et de profondeur d’enfouissement, et donc de produire de nouveaux guides de prospection afin de sonder les sous-sols d’autres régions. Plusieurs pays, frontaliers ou non, se montrent déjà intéressés. Nos amis des Hauts-de-France sont évidemment dans les starting-blocks.

Un hydrogène encore objet de peurs excessives

Pour le grand public, l’hydrogène peut cependant parfois faire peur, du fait, notamment dans les esprits plus âgés, d’images du Zeppelin LZ 129 Hindenburg. Gonflé à l’hydrogène, ce dirigeable, en explosant en plein vol en 1937 a durablement entaché l’image de ce gaz. Comme tous les gaz fossiles, certes, l’hydrogène est inflammable et explosif. Il peut former des mélanges explosifs dès que sa concentration dépasse 4 % dans l’air. Cependant, il n’y a pas de risque d’explosion dans le milieu souterrain, notamment dans les roches carbonifères de Lorraine, car il n’y a pas d’oxygène. Un des défis d’une potentielle exploitation future consiste donc à éviter tout contact de l’hydrogène avec l’oxygène de l’air dans les unités de séparation et de distribution.


Par ailleurs, l’hydrogène est un gaz léger, qui s’échappe par le moindre orifice ou simplement en diffusant au travers des matériaux. C’est ce qui explique les difficultés pour le stocker de façon pérenne. Mais la manipulation de l’hydrogène est courante, tant dans l’industrie que pour le transport et ces risques sont maîtrisés depuis longtemps.

En Lorraine, après nos premières découvertes à Folschviller, nous avons ressenti de l’enthousiasme auprès des élus des communes environnantes et un véritable soutien à poursuivre l’exploration. Le passé minier de cette région qui continue d’être affectée par les crises industrielles récentes (du charbon, de l’acier) reste pour nous un atout considérable pour toute possible exploitation d’hydrogène dans le futur, car la population connaît bien le sous-sol de la région et dispose de compétences techniques fortes. Cet enthousiasme est aussi partagé par une autre région de France : les Hauts-de-France au passé minier fort similaire. Il s’étend aussi à nos voisins transfrontaliers : le Grand-Duché du Luxembourg, la Sarre et la Wallonie.

Jacques Pironon Directeur de recherche au CNRS, Université de Lorraine

Philippe de Donato Directeur de recherche au CNRS, Université de Lorraine



Les habitants des communes auront leur mot à dire dans le cadre d'une concertation. Il importe de leur apporter des éléments objectifs pour appuyer des énergies renouvelables pilotables en particulier (les EnR thermiques)

PP choisir les meilleures énergies
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L'autre dossier important, qui fait suite à notre lettre du 2 janvier sur les risques sanitaires pour la santé humaine, concerne la santé animale. il sera traité dans la foulée.


Brèves du 04/09/2023

Consultation : Veuillez trouver ci-joint la possibilité de donner votre avis sur l'implantation des éoliennes en mer

Merci pour votre participation

Hervé Texier

Président BNE

Une étude de l'université de Gand révèle une hausse de 13% des émissions de CO2 liées à la production d'électricité en Belgique au dernier semestre par rapport à l'année précédente, en raison de la fermeture des réacteurs nucléaires. La capacité électrique a diminué de 2 gigawatts. Les émissions moyennes ont augmenté de 148 à 168 g CO2/kWh. Les pays voisins présentent des émissions différentes, avec des centrales au charbon en usage aux Pays-Bas et en Allemagne. Les fluctuations mensuelles en Belgique dépendraient des énergies renouvelables, comme le vent et le soleil.

J’espère que nos amis Belges ne sont pas surpris des conséquences de leur choix ?

L'autorité de sûreté nucléaire a donné son feu vert pour prolonger de dix ans la durée d'exploitation de la centrale de Tricastin, dans la Drôme. C'est la première fois qu'une centrale nucléaire dépasse les 40 ans d'exploitation.


Une image surprenante et qui semble totalement anachronique en Allemagne : celle de la destruction d’un champ d'éolienne. Cela se passe pas loin de Düsseldorf. Le groupe énergétique RWE, l’EDF allemand met à terre sept éoliennes.

Pas parce qu’elles ne fonctionnent plus. Mais parce qu’elles gênent l’extension d’une mine de lignite. Le lignite, une sorte de charbon. Ce qui se fait de pire en matière de combustible fossile. Des éoliennes à terre pour laisser place à un énorme trou plein d’excavatrices… Voilà résumé en une image les errements de la politique allemande de transition énergétique, ce qu’on appelle, vous savez, l’« Energiewende ».

Dissension sur le nucléaire au sein du mouvement écologiste (le 2/9)

Une militante écologiste suédoise de 18 ans, Ia Aanstoot, a lancé la campagne « Dear Greenpeace », critiquant l’ONG sur la question du nucléaire : "votre antinucléarisme passé de mode sert plus les intérêts des énergies fossiles que l’action climatique" Le gouvernement précise les modalités d’organisation de « comités de projet » - 31.08.23

Un projet de décret a été soumis le 22 août pour mettre en place une nouvelle obligation en vertu de la loi d'accélération des énergies renouvelables (ENR). L'article 16 de ce projet de décret impose aux porteurs de projets ENR de tenir des "comités de projet" avec des représentants locaux, notamment les communes et leurs groupements. Cette obligation s'applique à tous les projets dont la puissance installée dépasse un seuil spécifique, dépendant du type d'énergie, et qui sont situés en dehors des zones d'accélération définies à l'article 15. Le projet de décret définit les seuils pour les installations concernées, précise le contenu des réunions requises et identifie les parties prenantes à inclure. La période de consultation est ouverte jusqu'au 17 septembre, et le projet de décret sera présenté au Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT) le 12 septembre. (News tank energies)

Réforme du marché de l’électricité : l’exécutif français menace de faire cavalier seul – 30.08.23

La ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a suggéré que la France pourrait mettre en place des solutions nationales pour réduire les prix de l'électricité si les discussions sur la réforme du marché européen n'aboutissaient pas favorablement. Cette déclaration intervient dans le contexte de désaccords entre la France et l'Allemagne concernant la réforme du marché de l'électricité européen. La France soutient l'inclusion des subventions au développement de nouveaux actifs nucléaires dans la réforme, ce que l'Allemagne s'oppose. En cas d'impasse, la France pourrait utiliser des instruments relevant de sa compétence nationale pour atteindre ses objectifs en matière de prix de l'électricité. (Euractiv)

Transition ratée : 4 mois après avoir arrêté le nucléaire, l’Allemagne méchamment rattrapée par la réalité

Le 18/8 _ ATLANTICO Damien Ernst : L'arrêt du nucléaire force les Allemands à envisager un recours supplémentaire au charbon.

Le retour du nucléaire en Allemagne ? Le chancelier donne sa réponse – 19.08.23 CEREME 25/8 Le chancelier allemand Olaf Scholz a rejeté fermement la construction de nouvelles centrales nucléaires, soulignant le coût et le délai de construction de 15 ans. Il a noté que les prix de l'électricité augmenteraient et que les énergies renouvelables étaient plus compétitives. Cette déclaration a été faite lors d'un rassemblement électoral à Munich. (Le Soir)

Nucléaire ou renouvelables : le match des énergies par temps de canicule avec Damien Ernst ATLANTICO Yves Marignac de Négawatt a souligné que pendant les périodes de canicule, les centrales nucléaires connaissaient une baisse de production. Dans quelle mesure cela joue-t-il ? Damien Ernst : Cela entraîne une diminution pour certaines. Cela concerne exclusivement les centrales nucléaires qui sont situées le long des rivières, ce que l'on appelle les centrales dites "rivulaires", contrairement à celles situées en bord de mer qui utilisent l'eau de la mer à des fins de refroidissement. Donc, il s'agit spécifiquement de celles qui exploitent les eaux des rivières. Et pourquoi cela se produit-il ? En général, elles pompent une partie de l'eau de la rivière en amont de la centrale, qu'elles utilisent pour refroidir celle-ci, puis réinjectent cette eau légèrement plus chaude dans le cours d'eau. Des contraintes environnementales sont en place pour empêcher une élévation de la température de plus de quelques degrés ou que l'eau de la rivière n'atteigne une température critique. Cependant, lorsque le débit de la rivière est assez faible et que l'eau est déjà chaude, cette contrainte est souvent violée si les centrales nucléaires fonctionnent à pleine puissance. Il faut absolument éviter un réchauffement excessif de l'eau, voire une élévation de la température à un niveau préjudiciable pour la vie aquatique dans les cours d'eau. Il faut néanmoins souligner qu'il est tout à fait possible d'avoir des centrales nucléaires qui ne sont pas situées en bord de mer ou d'océan et qui fonctionnent parfaitement bien pendant des périodes de canicule. Un excellent exemple en est la centrale de Palo Verde en Arizona. C'est une région où l'eau est rare, et dans un tel contexte, le choix a été fait de la refroidir grâce aux eaux usées de la ville de Phoenix. Cela montre qu'il est tout à fait envisageable de construire des centrales nucléaires qui opèrent avec succès dans des environnements arides, dépourvus d'eau, et qui ne sont pas localisées près de la mer. Ainsi, il s'agit simplement d'un choix qui doit être fait à un certain moment. En somme, il est crucial de comprendre que l'énergie nucléaire n'est pas véritablement mise en péril par des vagues de chaleur ou des périodes de sécheresse, pourvu bien sûr que la conception des centrales tienne compte de ces conditions météorologique ce qui est d'une importance capitale.

GREEN UNIVERS (extraits) Les investissements en hausse dans le solaire, en baisse dans l’éolien

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22 août 2023

Au premier semestre 2023, les investissements dans les EnR dans le monde ont atteint 358 Mds$*, en hausse de 22 % par rapport au premier semestre 2022, selon les données de Bloomberg NEF.

La Chine est devenue le premier exportateur mondial de voitures

Transitions et énergies23 août 2023 Extrait

C’est une révolution qui vient de produire dans le monde de l’automobile même si elle est passée plutôt inaperçue. Selon les données d’Automotive News Europe, la Chine est devenue le premier exportateur mondial de voitures, détrônant le Japon qui occupait cette place depuis de nombreuses années. Et tout cela est avant tout lié au basculement vers les véhicules électriques à batteries. En imposant cette technologie aux constructeurs et aux consommateurs, les gouvernements et institutions de l’Union Européenne ont offert un cadeau presque inespéré à l’industrie automobile chinoise La stratégie de l’industrie chinoise pour dominer un marché mondial est toujours la même. Il s’agit de subventionner massivement avec de l’argent public une filière entière, de lui permettre de développer technologies et moyens de production avec des investissements presque illimités, de conquérir le marché chinois et fort de cette base de détruire ensuite la concurrence avec une production massive et des prix contre lesquels les producteurs étrangers ne peuvent lutter. Au passage, le contrôle des sources d’approvisionnement de composants et de matières premières facilite les choses.

Commentaires : La stratégie de conquête chinoise est bien connue. Elle a fonctionné pour les panneaux solaires. L’Allemagne avait pris une place importante dans cette industrie. Mais la concurrence chinoise en a eu raison supprimant quelques dizaines de milliers d’emplois. Selon la Fondation Hans Böckler : « Au cours des dernières décennies, aucune autre industrie n’a connu une croissance aussi rapide que celle des panneaux solaires – et aucune ne s’est effondrée aussi rapidement. » Selon un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie (IEA), la Chine contrôle 80 % des processus industriels du photovoltaïque dans le monde.

Aujourd’hui la Chine s’attaque à l’éolien.

Centrales au charbon : un décret relève le plafond d'émission de CO2 en vue de l'hiver prochain Energie | 24.08.2023 | P. Collet Extrait Actu environnement Un décret publié ce jeudi 24 août, relève le plafond d'émission de gaz à effet de serre (GES) des installations de production d'électricité à partir d'énergies fossiles. Le nouveau plafond est à 1 800 tonnes d'équivalent CO2 par mégawatt (tCO2éq/MW) de puissance électrique installée entre le 1er avril 2023 et le 31 décembre 2024 et à 700 tCO2éq/MW à compter du 1er janvier 2025. Commentaires : cette décision est le résultat de plus de 30 ans d’une politique irresponsable en matière d’énergie.

La pertinence de l'hydrogène remise en cause pour la mobilité lourde Extrait Actu Environnement 22/8/23 L'hydrogène avait suscité de grands espoirs pour décarboner la mobilité lourde. Jugée trop chère après de premiers retours d'expérience, cette solution est aujourd'hui remise en question par certains décideurs Après l'enthousiasme et les grandes annonces, le temps du pragmatisme est-il venu pour le marché de l'hydrogène dans le secteur du transport ? Si une première ligne de trains équipés par Alstom de piles à combustible fonctionne bel et bien en Basse-Saxe, via la compagnie LNGV, ce land allemand vient d'annoncer qu'il renonçait à acheter de nouvelles rames à hydrogène. Raison principale invoquée : leur coût d'exploitation, plus élevé que celui de leurs équivalents à batteries.

Eolien terrestre : Boralex à l'arrêt en Haute-Loire Extrait Green Univers le 28/8

Boralex en restera là. Le Conseil d’Etat n'a pas admis le pourvoi du développeur canadien qui souhaitait l’annulation d’un arrêté de la Cour administrative d’appel de Lyon l'empêchant d’ajouter 11 éoliennes et un poste source à Ally-Mercoeur (Haute-Loire), où il exploite déjà 26 turbines. Ces nouvelles machines devaient avoir une hauteur en bout de pale de 150 mètres

Presque 70 GW d'éoliennes commandées au S1 2023

Extrait Green Univers le 1/9/23


Les commandes de turbines éoliennes atteignent de nouveaux sommets dans le monde au premier semestre 2023, grimpant à 69,5 GW, même si la demande chinoise stagne, indique le bureau d’études Wood Mackenzie. Elles s'élevaient à 62 GW au premier semestre 2022. Pekin reste en tête Ce sont surtout les Etats-Unis qui tirent cette augmentation grâce à l’Inflation Reduction Act

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