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28/06/25 moratoire EnRi - subventions - coûts - etc...

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Beaucoup d'informations dans cette période mouvementée concernant les énergies renouvelables intermittentes que sont l'éolien et le solaire.


D'abord une petite note "Ne lâchons rien"!

Notre combat est juste. Il s'appuie sur des études solides et il devient médiatique..

Le 28/06/25

 

Ne lâchons rien !

Cher adhérents, chers amis,

Ils l'ont fait ! C'était prévisible... Nos députés ont voté contre le moratoire qui avait soulevé un immense espoir. Le jeu des partis, le lobbying intensif des promoteurs et la lâcheté de certains députés (trop nombreux !) en est la raison.Pourtant un moratoire ce n'est pas éternel. Juste une pause pour prendre la mesure de la situation.

D'ailleurs comment expliquer l'ignorance (l’aveuglement ?) d’une partie de nos élus sur le coût des EnRI ?_ Le rapport de la Cours des comptes en 2018 dénonçait déjà la non prise en compte des coûts induits_ Le rapport AUBERT en 2019 : « Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique »éclairait un peu plus l’aberration du développement à marche forcée des EnR

_ La commission SCHELLENBERGER en 2023 : « Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France » avec les auditions mémorables d’Yves BRECHET et Henri PROGLIO, les auditions pitoyables de Nicolas HULOT, de Mme VOYNET....etc a continué largement à informer sur la situation aberrante de notre politique énergétique

_ L’Académie des Sciences, institution publique indépendante qui rassemble les meilleurs experts français des technologies et des sciences appliquées, dont quatre Prix Nobel, tirait la sonnette d’alarme en mai 2023 (rappel infos en annexe)

_ Plus récemment plusieurs lettres au premier ministre demandaient de stopper la folie de la PPE3 dénonçant les coûts et l’inutilité des EnRI.

-       L’appel des 10 scientifiques et experts à Michel BARNIER début décembre 2024 : « Nous dénonçons le développement à marche forcée des énergies renouvelables »

-        La lettre de 80 députés

-       La lettre de 164 sénateurs en mars 2025 à François BAYROU lui demandant de renoncer à la PPE3 en l’état par décret.

Cela semble assez invraisemblable !..

Mais le mouvement des « gueux » s’est emparé du sujet à juste titre. (Alexandre jardin). Notre Fédération Nationale s’associe à ce mouvement.

Une bataille médiatique est en train d’enfler. Le coût de l’électricité fait enfin débat sur certains plateaux télé. Pas tous évidemment... Mais cela gagne du terrain. Des personnalités comme Xavier Moreno, président du CEREME, donnent des chiffres factuels dans différents médias. Alexandre Jardin et Fabien Bouglé sont très présent également. Pour mémoire le CEREME, en collaboration avec la FED, avait acheté fin mars des pages complètes dans les grands quotidiens (exceptés Le Monde et Libération qui ont refusé !!), ainsi que dans tous les quotidiens régionaux qui comptent : « Il faut revoir le projet de décret de programmation pluriannuelle de l’énergie et retenir un scénario de production d’électricité vraiment protecteur des Français, du climat et de l’intérêt national »

Des manifestations sont et seront organisées. Ce WE le 28 juin à Erdeven dans le Morbihan. Le mouvement des Gueux annonce sa participation au rendez-vous à Erdeven en se rassemblant, dès 10 h, devant la mairie.

Une vingtaine d’organisations soutiennent l’appel de ce samedi et ont annoncé leur présence à Erdeven.  Les pêcheurs, les agriculteurs, les associations anti-éoliennes, Vent des Maires avec « les gueux » !

Restons confiants et mobilisés. Communiquons, interpelons nos élus... Ce mouvement populaire est en marche. Le doublement des factures d’électricité en une dizaine d’année, et à nouveau un doublement si la PPE passait en l’état est un message fort de survie pour les plus vulnérables. Mais aussi pour nos artisans, commerçants et industriels.

Ensemble, ne lâchons rien !.. Nous pouvons gagner...



Une interview de F Bouglé

[RÉACTION] « 377 députés ont voté pour le doublement de vos factures d’électricité »

C'est d'un coût de l'électricité à nouveau multiplié par deux (donc par quatre en dix ans), dont il est question.

Etienne Lombard

25 juin 2025

Entretien, Articles, Energie

Le 24 juin, avec le soutien de l'extrême gauche, les Républicains s'étant abstenus, les députés macronistes ont voté contre leur propre texte sur l’énergie afin de le vider des garde-fous qu’avaient précédemment obtenus le RN, ses alliés et quelques députés républicains. Que nous apprend ce rejet ? Quelles en seront ses conséquences concrètes ? Le spécialiste des énergies Fabien Bouglé nous apporte son éclairage.

 

Etienne Lombard : Le rejet du texte PPE (programmation pluriannuelle de l'énergie) à l’Assemblée nationale en première lecture a été souvent commenté comme une sorte de front anti-RN. Qu’en pensez-vous ?

Fabien Bouglé : La question du moratoire et de la contestation des énergies intermittentes n'est pas une histoire récente, ni le fait de partis politiques, quelle que soit leur tendance. En 2015, feu Jean Germain, sénateur socialiste d'Indre-et-Loire, avait publié un texte qui avait fait beaucoup de bruit qui s'appelait « Pourquoi sommes-nous enfumés par les éoliennes ? ». En 2018, Laure de La Raudière [ancienne député de centre droit d'Eure-et-Loir, NDLR], avec 10 parlementaires, 5 macronistes et 5 LR, avait publié une tribune dans Le Figaro demandant un moratoire sur les éoliennes. En 2021, Marine Le Pen publiait une tribune sur l'Union nationale sur les éoliennes affirmant elle-même que c'était un sujet qui transcendait les partis politiques. J'ai donc trouvé les postures qui ont suivi les votes à l'Assemblée nationale pour le moratoire sur les éoliennes puis contre la PPE absolument scandaleuses. Réduire le sujet aux positions du RN et de ses alliés est lamentable, parce qu’en réalité, c'est un sujet qui dépasse tous les courants politiques depuis cela des années.


 

E.L. : Au-delà des clivages partisans, quel sens donner à ce vote ?

F.B. : On a vu 377 députés voter tout simplement pour la multiplication par deux des factures d'électricité, c'est-à-dire qu’ils ont contribué à massacrer économiquement leurs concitoyens. Il y a eu d’un côté, le bloc de l'extrême-gauche qui s'est allié au bloc des exploitants éoliens, et tous deux ont suivi le lobby des exploitants éoliens. De l’autre côté, le bloc de droite et d'extrême-droite a résisté en soutenant qu'il ne fallait surtout pas multiplier la facture d'électricité par deux. Et puis il y a eu le bloc des Républicains qui ne sont pas venus à l'Assemblée nationale et dont l'abstention a permis le rejet du texte. Le plus incroyable dans cette affaire est qu’en 2019, Julien Aubert, alors député LR de Vaucluse, avait fait non seulement une commission d'enquête parlementaire sur les énergies renouvelables, mais aussi, en tant que membre de la commission des Finances, un rapport sur le coût des énergies intermittentes pour la France et pour les Français, et dont les conclusions étaient d'ailleurs extrêmement négatives. Ce vote contre la PPE a donc été le révélateur d’un champ de ruines politique, dans lequel une extrême-gauche s'allie avec le capitalisme apatride le plus nauséabond pour faire exploser la facture des Français.

 

E.L. : L’explosion des factures d’électricité concerne les particuliers, mais qu’en sera-t-il pour les professionnels ?

F.B. : L’augmentation de la part des énergies intermittentes, qui est au cœur du projet, aura une incidence mécanique sur l’Accise [ex CSPE, NDLR], la taxe qui permet de financer les énergies intermittentes. Les entreprises qui sont les plus gourmandes en électricité, celles qu'on appelle les électro-intensifs, ont des contrats négociés directement de gré à gré avec EDF. Mais les petites et moyennes entreprises sont soumises à l’Accise et vont donc subir de plein fouet l'explosion des factures d'électricité. Et il faut rappeler que celles-ci ont déjà été multipliées par deux depuis dix ans. Donc, nos députés ont en fait entériné une multiplication par quatre des factures d’électricité en seulement une décennie !

 

E.L. : Au-delà des factures d’électricité, quelles seront les conséquences du projet gouvernemental ?

F.B. : Il y a en effet l'impact physique que représente cette loi, avec ce qu'on peut appeler de l'énergie punitive, c'est-à-dire le développement d’une énergie qui contribue à l'invasion des territoires français, maritime et terrestre par des éoliennes. L’objectif du projet gouvernemental de PPE consiste à multiplier par cinquante le nombre d'éoliennes en mer, par deux le nombre d'éoliennes terrestres et par quatre le nombre de panneaux solaires. C’est pour cette raison que le texte avait été modifié par des députés RN, UDR et quelques LR, par des amendements, dont un établissant un moratoire sur le développement des éoliennes et des panneaux solaires. Et c’est aussi parce que ce texte modifié ne lui convenait plus que Marc Ferracci, le ministre de l'Énergie, a annoncé tout récemment qu'il voulait passer le texte en force, par décret. Et il a beau jeu de dire aujourd’hui que les travaux parlementaires conduisent à un grand n’importe quoi, ce qui justifierait le recours au décret. Tout cela montre finalement qu’au-delà des oppositions de fond sur la politique énergétique, il y a aussi dans cette affaire une lutte de pouvoir entre le gouvernement et le parlement. On assiste à un bras de fer institutionnel sur qui a en charge la programmation pluriannuelle de l'énergie. Le gouvernement disant, au titre de la Constitution, c'est le gouvernement, mais les parlementaires disant que puisqu’elle a un coût, cette affaire relève des finances publiques, qui est un pouvoir du Parlement. Quoiqu’il en soit, cette histoire n’est pas finie. On en reparlera à la rentrée.



Une information de première main sur l'accentuation des faillites en France.

Le coût de l'énergie est un élément majeur.


Un véritable scandale. Lire les commentaires SVP. Nous subventionnons déjà les EnRI, mais pour éviter la fuite des industriels énergivores, l'Europe décide de les indemniser. Double peine!

L’UE assouplit ses règles sur les subventions pour freiner les délocalisations

L’Union européenne a décidé d’autoriser les subventions aux coûts d’exploitation des entreprises énergivores afin d’empêcher leur délocalisation où l’électricité est moins chère.


Teresa Ribera, commissaire européenne à la Concurrence. [EPA-EFE/OLIVIER MATTHYS]

Nikolaus J. Kurmayer et Thomas Moller-Nielsen EURACTIV.com  Juin 25, 2025  17:48  Temps de lecture: 3 min. 

 Actualités EURACTIV

C’est une inflexion historique dans la politique européenne en matière de subventions : Bruxelles autorise les États membres à subventionner une partie des coûts d’exploitation des entreprises à forte intensité énergétique. Une mesure qui vise à enrayer la délocalisation où l’électricité est moins chère et à maintenir la compétitivité des secteurs stratégiques face à la Chine et aux États-Unis.

Les traités de l’UE interdisent les aides publiques couvrant les frais de fonctionnement d’entreprises afin d’éviter qu’un pays ne favorise ses entreprises nationales et ne fausse le marché unique européen. Au fil des décennies, il est devenu courant que le soutien aux investissements soit parfois accepté, mais pas la prise en charge par l’État des frais d’exploitation d’entreprises.

À partir de ce mercredi, les États peuvent désormais accorder aux entreprises une réduction pouvant aller jusqu’à 50 % du prix de la moitié de leur consommation d’électricité, ce qui revient à subventionner jusqu’à un quart de leur facture d’électricité. Ce soutien reste toutefois conditionné à un prix plancher : le coût de l’électricité subventionnée ne pourra pas descendre en dessous de 50 euros par mégawattheure.

« Si l’Europe veut être à la pointe des technologies propres, nous devons agir avec courage et clarté », a affirmé la commissaire à la Concurrence Teresa Ribera. Ce plan rendra « les systèmes énergétiques plus stables, plus abordables et plus équitables » tout en « évitant les distorsions » du marché unique, a-t-elle ajouté.

Prévue pour rester en vigueur jusqu’en 2030, cette dérogation est qualifiée de « rupture » par plusieurs hauts responsables européens.

Pour Joachim Schmitz-Brieber, analyste au sein du think tank EPICO, « il est remarquable que la Commission soit disposée à autoriser une compensation des dépenses d’exploitation à cette échelle ». Une telle ouverture, rappelle-t-il, n’était envisageable jusqu’ici que dans des cas extrêmement marginaux.

« Jusqu’à présent, cela n’était envisageable que dans des cas tout à fait exceptionnels », cette décision montre donc « à quel point Bruxelles prend au sérieux le risque de délocalisation industrielle », a-t-il expliqué

Les bénéficiaires potentiels sont nombreux : industries minières, métallurgie, sidérurgie, chimie lourde… Autant de secteurs à forte consommation énergétique, soumis à une pression croissante de la part de leurs concurrents étrangers, notamment américains et chinois, qui profitent de prix de l’énergie bien plus bas.

La décision de Bruxelles devrait être bien accueillie par les grands pays de l’UE, en particulier l’Allemagne et la France, qui réclament depuis longtemps un assouplissement des règles en matière d’aides d’État afin de soutenir leurs industries en difficulté.

Les petits États membres, en revanche, estiment qu’un assouplissement des règles fragmentera le marché unique en favorisant injustement les grands pays de l’UE, qui disposent de moyens budgétaires plus importants.

Commentaires :

Incroyable, Mme RIBERA découvre la désindustrialisation de l’Europe !?!

_ Pas de remise en cause des choix énergétiques.Pas de prise en compte du coût démentiel du développement des énergies renouvelables intermittentes, pour soi-disant sauver le climat !!!...Alors que l’UE ne pèse que 7% du CO2 mondial. Si nous devions arrêter d’émettre du CO2 jusqu’en 2040 selon les données du GIEC *, l’UE permettrait de gagner 0,0324C°, ce qui est insignifiant

_ Mme RIBERA ne propose pas de réfléchir à d’autres solutions pour sauver notre industrie. Les EnRI sont sa solution.

_ On va continuer à acheter trop cher les EnRI et garantir une rente aux exploitants d’éoliennes ou de champs photovoltaïques, à générer des prix négatifs ou à payer les exploitants pour ne pas produire avec des facteurs de charges délirants !.. A brader nos excédents de production d’électricité (56€ en 2024 par rapport aux prix d’achat moyen des ENRI à 175 € tableau CRE 2024) .Et en plus on va subventionner les industries énergivores pour ne pas partir à l’étranger....

Et que se passe-t-il pour les artisans, les commerçants, les agriculteurs, les pêcheurs, les TPE et les PME ?...

Finalement qui va payer ?... Sinon les gueux !!

Le suicide collectif imposé est en marche

La révolte des gueux est juste

 

*: résumé du mois d’août 2021 (Summary for Policy Makers) de son premier groupe de travail (IPCC/ AR6/WG1/ SPM) présidé par la Française Valérie Masson-Delmotte page 28 (point D1.1)

 


L'article sur la loi des conséquences inattendues est un peu long, mais très instructif. Vers la fin il explique parfaitement ce qui se passe avec les EnRI, leur coût, leur inefficacité, les pressions, l'abandon de la souveraineté... Remarquable.

La loi des conséquences inattendues

par La rédaction TRANSITIONS ET ENERGIES

En matière énergétique, les politiques comme les technocrates et les militants travaillent trop peu ou trop mal. Ils ne comprennent pas ou ne mesurent pas les dommages collatéraux et les conséquences des politiques qu’ils mettent en œuvre ou qu’ils prônent. Les exemples ne manquent pas et sont édifiants. Car il existe des limites physiques intangibles à la technologie des batteries, au stockage de l’énergie et aux renouvelables.

Par Léon Thau. Article paru dans le numéro 25 du magazine Transitions & Energies.

En matière énergétique, on ne peut comme dans beaucoup d’autres domaines nier longtemps les réalités physiques. Les batteries lithium-ion en apportent une belle démonstration. Il ne s’agit pas de dire que cette technologie n’est pas à la fois une avancée considérable dans le stockage de l’électricité et indispensable aujourd’hui dans les équipements électroniques et les véhicules électriques. Mais il y a des limites physiques au potentiel des batteries qui ne peuvent pas être balayées d’un revers de main et pèsent sur les performances des véhicules électriques et plus encore sur l’utilisation des batteries pour stocker de l’électricité à l’échelle des besoins des réseaux. Voilà pourquoi il faut prendre avec des pincettes les modèles, nombreux, qui montrent que la transition énergétique et l’électrification des usages sont une question d’années et de volonté politique grâce au développement des renouvelables intermittents et des batteries.

Batteries : on ne peut pas changer le plomb en or

Un baril de pétrole contient environ 50 fois plus d’énergie que la batterie de la technologie commercialisée la plus avancée du même poids. Un écart qui ne se réduira jamais de manière significative. L’énergie qu’une batterie produit dépend du flux d’électrons entre différents matériaux, chacun d’entre eux pouvant fournir un certain nombre d’électrons pour un poids donné. On peut améliorer le temps de charge de la batterie, sa durabilité ou le nombre de fois où elle peut être chargée avant de tomber en panne. Mais on ne peut pas changer la composition fondamentale des éléments, pas plus qu’on ne peut changer le plomb en or…

Conséquence de leur densité énergétique limitée par les réalités chimiques, les batteries sont lourdes et le resteront. Cela ne pose pas de problème pour de nombreuses applications, les téléphones, les ordinateurs portables et les petits appareils ménagers. La faible densité énergétique n’est pas un inconvénient majeur quand les appareils sont petits et souvent rechargeables, et que le poids n’est pas un facteur limitant de leurs performances. En revanche, pour les machines qui ont besoin d’énergie pour se déplacer (voitures, camions, avions), le poids supplémentaire devient un sérieux problème. On peut parler de cercle vicieux. Un véhicule plus lourd a besoin de plus d’énergie pour se déplacer, ce qui signifie qu’il a besoin de plus grosses batteries. Il faut donc ajouter encore plus de poids, ce qui signifie qu’il faut encore plus d’énergie pour le déplacer

C’est pour cela que l’avion électrique à batteries est une absurdité qu’un élève de troisième ayant des connaissances basiques en physique peut comprendre immédiatement. Le poids est la contrainte la plus lourde, c’est le cas de le dire, qui pèse sur les performances d’un objet volant devant s’arracher à la pesanteur. Chaque kilogramme de batterie emporté dans un avion réduit la capacité de charge utile et l’autonomie. Il existe une relation directe entre le poids d’un avion et son autonomie et/ou sa charge utile En outre, contrairement au carburant, les batteries ne s’allègent pas en cours de vol. En dehors de voler vingt minutes avec deux passagers, il est difficile d’imaginer un avion électrique à batterie en faire beaucoup plus dans un avenir proche.

Pour ce qui est des véhicules électriques terrestres, l’équation est différente et peut et même doit prendre en compte la dimension d’efficacité énergétique. Le constat de départ est identique. Les batteries rendent les voitures plus lourdes et celles-ci ont besoin de batteries encore plus grandes et plus lourdes pour se déplacer.

Actuellement, les meilleurs moteurs à combustion interne ne peuvent pas convertir en énergie utilisable plus de 40 % de l’énergie contenue dans le carburant. Cela signifie que même si l’essence a 50 fois la densité énergétique d’une batterie, vous ne pourrez utiliser que 20 fois cette énergie. Les batteries sont bien plus efficaces. Elles permettent de convertir environ 90 % de l’énergie qu’elles contiennent en énergie utilisable et tout cela sans émissions de gaz d’échappement.

Mais il faut charger les batteries et si cela se fait avec de l’électricité produite par des combustibles fossiles, nous revenons au problème précédent. Ce n’est pas le cas en France, mais dans la plupart des autres pays au monde… Les carburants fossiles (charbon, gaz naturel, fioul) sont brûlés dans de gros moteurs stationnaires pour produire de l’électricité. Bien qu’ils soient plus efficaces que les moteurs de voiture, le poids n’entre pas en ligne de compte ; ces moteurs stationnaires ont un rendement de l’ordre de 40 à 60 % environ. Et lorsque l’électricité arrive jusqu’à la prise de courant, recharge la voiture et est ensuite reconvertie en mouvement, le rendement final est très proche de celui d’un moteur à combustion interne ; tout cela sans prendre en compte les processus d’extraction et de raffinage extrêmement énergivores utilisés pour la production des matériaux des batteries et leur durée de vie limitée.

La meilleure solution est sans doute celle des véhicules hybrides. Lorsqu’ils sont bien conçus, ils maximisent les avantages des moteurs à combustion et des systèmes électriques et minimisent leurs inconvénients. La plupart des véhicules fonctionnent loin de leur efficacité optimale, par exemple lorsqu’ils tournent au ralenti dans les embouteillages ou qu’ils accélèrent après s’être arrêtés. Un système hybride permet à chaque source d’énergie de fonctionner lorsqu’elle est la plus efficace. Il peut aussi utiliser le freinage par récupération pour capter la même proportion d’énergie que celle d’un véhicule entièrement électrique. Et comme les véhicules hybrides n’ont pas besoin de transporter des batteries d’une capacité de plusieurs centaines de kilomètres, ils sont moins pénalisés par les questions de poids. Les batteries plus petites doivent seulement fournir suffisamment d’énergie pour permettre au moteur à combustion de continuer à fonctionner dans sa plage la plus efficace. En outre, comme la batterie n’est pas soumise à des cycles de décharge profonde, elle a une espérance de vie plus grande. Enfin, comme elle est relativement petite, son remplacement éventuel se fait à un coût plus acceptable. Il n’y a qu’un seul problème, de taille. Les hybrides sont rejetés par les politiques environnementales construites aujourd’hui exclusivement sur les émissions à l’échappement.

Panneaux solaires : une ombre sur la surface du globe

Les mêmes réalités physiques qui limitent les performances des batteries affectent la production d’électricité renouvelable. Ni les éoliennes, ni les panneaux solaires, ni les centrales hydroélectriques ne créent de l’énergie. Ils l’extraient des systèmes environnementaux existants. Et il existe des limites fondamentales à la quantité d’énergie que nous pouvons extraire avant de commencer à affecter ces systèmes eux-mêmes.

Par exemple, pour répondre à la consommation mondiale actuelle d’électricité à l’aide de panneaux photovoltaïques, il faudrait couvrir une surface d’environ 600 000 km2, supérieure à celle de la France métropolitaine. Et cela avec des panneaux sombres absorbant la chaleur qui modifieraient fondamentalement la façon dont une vaste zone interagit avec le rayonnement solaire. Les surfaces naturelles telles que le sol, la végétation et les déserts réfléchissent environ 25 à 40 % de la lumière solaire vers l’espace. Les panneaux solaires sont conçus pour absorber autant de lumière que possible, de sorte qu’ils en réfléchissent beaucoup moins. Toute l’énergie qui n’est pas réfléchie est soit convertie en électricité (jusqu’à un maximum d’environ 30 %), soit transformée en chaleur (le reste).

Si nous concentrons une grande quantité de panneaux solaires dans une zone géographique, nous allons créer sur Terre une zone d’ombre artificielle de la taille d’un grand pays, ce qui modifiera considérablement la façon dont cette partie de la surface de la Terre interagit avec l’énergie solaire – pensez à la chaleur d’un siège de voiture noir lors d’une journée ensoleillée. L’augmentation des températures locales aura un impact sur la configuration des vents, les précipitations, et créera des îlots de chaleur qui s’étendront bien au-delà des fermes solaires elles-mêmes. À l’image du problème de l’énergie des batteries, il s’agit d’une autre cascade de dommages collatéraux qui ne peuvent pas être éliminés par la technique. En réalité, bien sûr, les panneaux sont et seront répartis dans le monde entier. Mais l’effet thermodynamique sera proche, même s’il sera moins concentré.

Il ne s’agit pas, comme avec les batteries, de considérer que le photovoltaïque n’a pas sa place. C’est une technologie extrêmement utile, en particulier pour la production locale distribuée d’électricité. Mais remplacer les combustibles fossiles par le solaire reviendrait à modifier délibérément les caractéristiques de la surface de la Terre à une échelle suffisamment grande pour avoir de graves conséquences climatiques… au nom de la prévention du risque climatique.

 

Hydroélectricité : un impact sur la rotation de la Terre

Les impacts environnementaux de l’énergie hydroélectrique sont connus et considérables. Pour protéger les populations des inondations accrues que le changement climatique pourrait entraîner et produire de l’électricité, nous inondons délibérément des vallées, déplaçons de façon permanente des populations et submergeons des écosystèmes entiers. Pour construire le barrage des Trois Gorges en Chine, le plus grand du monde qui enjambe le fleuve Yangtze, haut de 185 mètres et long de plus de 2 300 mètres, il a fallu déplacer 1,3 million de personnes et inondé 632 km2 de terres. Cela a nécessité dix-sept ans à 40 000 personnes, 28 millions de m3 de béton et suffisamment d’acier pour fabriquer 63 tours Eiffel.

Ces réservoirs massifs qui peuvent contenir 40 milliards de md’eau modifient les conditions météorologiques locales et même la rotation de la Terre. Lorsque le barrage est rempli, le moment d’inertie augmente, créant une (très très petite) résistance à la rotation de la Terre. Un scientifique de la NASA a calculé que lorsqu’il est plein, le barrage augmente la durée du jour de 0,06 microseconde, 60 milliardièmes de seconde. Il a également calculé que le barrage pouvait déplacer les pôles de la Terre d’environ deux centimètres. Et la Chine envisage aujourd’hui de construire au Tibet un barrage sur le fleuve Yarlung Tsangpo qui aurait une capacité de production de 60 GW, presque le triple de celle du barrage des Trois Gorges (22,5 GW).

Stocker l’électricité renouvelable… on peut toujours rêver

Même si nous parvenons à surmonter les problèmes d’échelle et d’impact environnemental, nous serons toujours confrontés à une réalité physique immuable : le soleil ne brille pas toujours – même dans les climats les plus ensoleillés –, il se couche la nuit, et le vent ne souffle pas toujours. Plus nous dépendons des énergies renouvelables, plus nous aurons besoin de systèmes de stockage d’énergie massifs pour combler leur lacune, l’intermittence.

Rappelons au passage qu’en fait, l’électricité ne se stocke pas. Elle se transforme de façon mécanique, en pompant de l’eau dans les réservoirs hauts des barrages, ou chimique, via les batteries ou en fabriquant de l’hydrogène.

Créer des STEP (stations de transfert d’énergie par pompage) consiste à pomper l’eau en amont lorsqu’il y a un excédent d’énergie et à la relâcher en la faisant passer des turbines lorsque cela est nécessaire. Cela permet de stocker de l’électricité à grande échelle. Mais il faut accepter alors d’inonder plus de vallées pour créer les réservoirs nécessaires.

La question des batteries a été vue et n’est pas à l’échelle des besoins d’un système électrique, reste l’hydrogène bas-carbone. Mais l’efficacité énergétique du procédé est lamentable.

Après tout, l’hydrogène contient environ trois fois plus d’énergie par kilogramme que l’essence. Mais l’hydrogène prend également quatre fois plus de place que l’essence pour stocker la même quantité d’énergie, même lorsqu’il est liquéfié à une température extrême de – 253 °C. Le processus de capture de l’hydrogène par électrolyse de l’eau n’est efficace qu’à 75 % environ. Il faut ensuite comprimer l’hydrogène sous une pression extrêmement élevée ou le refroidir à des températures cryogéniques, des processus qui consomment environ 30 % d’énergie en plus.

Lorsque vous souhaitez ensuite utiliser cet hydrogène dans une pile à combustible pour produire à nouveau de l’électricité, vous perdez encore 40 % de ce qui reste. En fin de compte, vous récupérez moins de 40 % de l’énergie électrique avec laquelle vous avez commencé. Chaque étape de la conversion perd de l’énergie, c’est un fait inéluctable de la thermodynamique. Pour compenser le fait que vous gaspillez 60 % de l’électricité que vous avez produite à partir de vos énergies renouvelables, vous devez augmenter considérablement votre capacité de production d’énergie renouvelable. Si on reprend l’exemple des 600 000 km2 de panneaux solaires, il faut passer à 3 millions de km2, plus que la surface de l’Inde.

Les lois de la thermodynamique et l’intermittence nous contraignent donc soit à surdimensionner énormément les capacités renouvelables, soit à accepter de rester dépendants d’autres sources d’énergie. En l’état actuel de nos connaissances, il n’y a pas de troisième option, sauf à accepter d’avoir de l’électricité au gré des conditions météorologiques.

Le syndrome chinois

On ne peut passer sous silence la structure de coût particulière des renouvelables. Dans le cas de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles, le principal facteur de coût est le combustible lui-même. Dans le cas du nucléaire, sa part est moins importante, mais existe. Les sources d’énergies renouvelables sont différentes. Il n’y a pas de coût du combustible et le coût de l’électricité produite dépend donc du prix de l’équipement. La fabrication de panneaux solaires, d’éoliennes et de batteries nécessite des processus à forte intensité énergétique et capitalistique et des écosystèmes industriels.

Pour que nos industries nationales soient économiquement compétitives, il faut que les coûts de l’énergie soient comparables à ceux de nos concurrents. Et si nous utilisons des énergies renouvelables, cela signifie que les prix des équipements doivent être aussi bas que possible. Ainsi, en poursuivant des objectifs ambitieux en matière de renouvelables, nous devenons de plus en plus dépendants de pays où les équipements peuvent être fabriqués à moindre coût que dans les pays occidentaux.

Un pays a parfaitement compris cette dynamique, la Chine. L’usine du monde a utilisé sa base manufacturière alimentée par du charbon bon marché et des subventions massives pour devenir le principal producteur de technologies vertes. Elle semble avoir compris que, paradoxalement, plus les pays occidentaux poursuivent agressivement des objectifs en matière d’énergies renouvelables, plus ils deviennent dépendants de la production chinoise alimentée en grande partie par des combustibles fossiles.

Nous nous sommes mis délibérément dans un cercle vicieux. Nous achetons dans les pays où l’équipement est le moins cher, ce qui aide ces pays à développer leur expertise en matière de fabrication et de technologies, leurs écosystèmes industriels et leurs économies d’échelle. Il devient de plus en plus déraisonnable pour nous d’essayer de construire nos propres équipements, car nous n’avons pas les ressources nécessaires pour le faire à un prix proche de celui auquel nous pouvons les acheter. Et comme nos coûts énergétiques sont désormais liés aux prix des équipements, que les coûts énergétiques sont un facteur majeur de la compétitivité industrielle et qu’ils sont politiquement sensibles dans une démocratie, toute tentative d’adoption d’équipements plus coûteux se traduirait par des coûts énergétiques plus élevés et saperait encore davantage notre compétitivité industrielle et notre stabilité économique.

Ainsi, tandis que l’Occident poursuit des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables et ferme des industries « sales » comme la production de pétrole et d’acier, nous ne réduisons pas nécessairement les émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais nous devenons de plus en plus dépendants de pays comme la Chine, où les contrôles environnementaux sont moindres. Les chiffres sont spectaculaires. L’industrie chinoise produit plus de 80 % des panneaux solaires, environ 65 % des composants d’éoliennes et plus de 75 % des batteries au lithium.

Capitalisme de connivence

Imaginez que vous gériez un grand fonds d’investissement. Il existe une multitude d’entreprises de technologies vertes. Elles ne sont pas encore rentables – peut-être fabriquent-elles des voitures électriques qui coûtent trop cher ou des éoliennes qui ne peuvent pas concurrencer le gaz ou le nucléaire. Mais contrairement aux entreprises traditionnelles, la réussite de ces entreprises dépend presque entièrement des politiques gouvernementales. Vous pouvez investir massivement dans ces entreprises pendant que leurs actions sont bon marché, puis utiliser votre influence pour faire pression en faveur de politiques qui rendent leurs produits presque obligatoires.

Quiconque remet en question ces politiques peut être considéré comme un négationniste climat. Le mouvement écologiste apporte un soutien populaire. Les entreprises dans lesquelles vous avez investi engagent des armées de lobbyistes pour protéger et étendre leurs avantages. L’investissement stimule la politique, la politique stimule les profits, les profits stimulent l’investissement. Vous, l’investisseur, ne faites rien d’illégal. Vous ne faites qu’investir de manière responsable et défendre des politiques durables.

Ces entreprises vantent leurs initiatives de transition responsable et d’énergie durable, avec des promesses élaborées concernant des projets d’hydrogène et de capture du carbone. Elles n’ont pas le choix : sans les bonnes références socialement responsables ESG et les initiatives vertes mises en avant sur leurs sites web et leurs campagnes d’image, elles auront moins de contrats et moins de financements.

En conclusion, il existe des limites physiques intangibles à la technologie des batteries, au stockage de l’énergie et aux renouvelables. Une voie raisonnable consisterait à maintenir en service notre infrastructure énergétique existante tout en adoptant progressivement les énergies renouvelables là où elles ont un sens pratique et économique, et non sur la base d’objectifs arbitraires. La transition énergétique se fera naturellement lorsque les alternatives deviendront réellement compétitives, mais la forcer prématurément par le biais de politiques créera la plupart du temps plus de problèmes économiques, techniques, sociaux et politiques qu’elle n’en résoudra.

La nature n’a que faire de nos objectifs politiques, de nos stratégies d’investissement ou de nos vœux pieux. Nous ignorons ses lois à nos risques et périls.

 


Henri Proglio ne pratique pas la langue de bois.

Henri Proglio l’affirme. Il faut sortir du marché européen de l’électricité et des renouvellables !

par Charles Sannat | 25 Juin 2025 | EnergieGrille article | 7 commentaires

 

Faut-il tourner le dos aux énergies renouvelables ? Oui selon Henri Proglio ancien patron d’EDF et pas que… il faut aussi sortir du marché européen de l’électricité qui nous conduit évidemment à l’effondrement.

L’ancien PDG d’EDF, Henri Proglio, relance avec fracas le débat sur la stratégie énergétique française. Selon lui, il est temps de sortir du marché européen de l’électricité, d’abandonner les énergies renouvelables… et même de mettre un terme au programme des nouveaux réacteurs EPR2.

Proglio défend un retour à un modèle national : un prix unique de l’électricité basé sur les coûts réels du nucléaire, loin des mécanismes européens qu’il juge inflationnistes. Il fustige le poids des subventions aux éoliennes et aux panneaux solaires, qui auraient selon lui contribué à la flambée des factures.

Plus surprenant encore : il propose d’abandonner les réacteurs EPR jugés trop coûteux et inconstructibles, pour développer à la place un modèle de réacteur plus petit, plus simple et plus exportable. En parallèle, il prône la prolongation des centrales existantes de 20 ans supplémentaires (qui fonctionnent très bien avec une maintenance adaptée et même resserrée si nécessaire).

Un discours radical, qui séduit de plus en plus à droite comme à l’extrême droite.

Mais au-delà du clivage politique, sa prise de parole interroge : faut-il tout repenser pour retrouver la souveraineté énergétique française ?

Et la réponse est évidemment positive.

Nos « aimables » « Khmers verts » qui nous font un « génocide » économique, un véritable éconocide en référence aux écocides qu’ils ont inventé et qui ont pour conséquence de créer nos éconocides, de détruire de nos emplois, notre niveau de vie et de nous sacrifier sur l’autel de Gaia la terre mère que tous les autres pays continuent à détruire.

Il faut évidemment tout repenser.

Tout, en gardant l’esprit à savoir la limitation au maximum de nos pollutions, mais pas la misère, pas contre les gens, mais avec eux

Arrêter les éoliennes et sortir du marché européen de l’électricité: les propositions chocs de l'ancien PDG d'EDF https://l.bfmtv.com/oJRn

 


Article du JDD qui dénonce le doublement des factures avec la PPE3


Article qui met en lumière les causes du blackout en Espagne par des experts incontestables.

Black-out espagnol : la transition électrique doit-elle mettre en danger la sécurité de fourniture?

24 juin 2025

La panne générale survenue le 28 avril dernier en Espagne, au coût économique, social et politique considérable, a partout marqué les esprits. En France, parmi les divers commentaires, celui publié le 5 mai par Jean-Marc Vittori dans Les Echos[i] résonne curieusement. Selon le célèbre éditorialiste, il faut en France « se préparer à la grande panne », ce qui suggère que nous devrions nous plier à la doxa germano-bruxelloise d’un futur en tout renouvelable. Le système électrique français se révélerait exposé à un risque d’effondrement dû à la présence des ENRi (renouvelables intermittentes), à l’instar de ce que vient de vivre le système espagnol. Nous devrions donc nous préparer à faire face à de tels accidents de parcours. Le chemin de la transition énergétique, pavé d’éoliennes, de solaire et de bonnes intentions, serait donc bordé de ronces.

Mais cette hypothèse de la future grande panne pèche par deux oublis. Tout d’abord, d’autres voies de transition électrique existent comme celles suivies en Suède et en France d’un mix composé d’une part modérée d’ENRi et d’une forte part de nucléaire et d’hydraulique. Cette voie est plus sûre et bien moins chère en termes de coût global de long terme pour la France, comme le montre l’étude Futurs énergétiques 2050 de RTE qui fait référence[ii]. Elle évite en effet de doubler les capacités d’ENRi par des moyens pilotables et de multiplier les lignes de distribution et de transport.

Deuxième oubli, le système électrique espagnol n’a pas été suffisamment adapté à un afflux des productions variables d’ENRi pour que son équilibre et la stabilité de sa fréquence et sa tension soient garantis aux différentes échelles de temps – instantanée (de quelques secondes à quelques minutes), journalière, hebdomadaire et saisonnière – chacune nécessitant un traitement spécifique et des équipements particuliers. C’est ce qui est reconnu plus ou moins explicitement par le rapport qui vient (enfin) d’être publié par le gouvernement espagnol le 17 juin sur les causes de la panne générale du 28 avril sur le volet très court terme[iii].

Sont pointées principalement dans le rapport une mauvaise prévision des consommations et productions horaires engendrant des surtensions et des baisses de fréquence, ainsi que l’insuffisance de moyens d’équilibrage disponibles pour faire face à ces variations, que le gestionnaire de réseau doit programmer finement avec les producteurs. Cela se joue en effet avec l’inertie que peuvent offrir les machines tournantes des centrales pilotables, qui permet de résorber les fortes variations de tension et de fréquence. Ce qui n’a pas pu être fait le jour de la panne car il n’y avait pas assez de tels moyens comme d’autres permettant de contrôler la stabilité du système, sachant que les centrales photovoltaïques comme les fermes éoliennes ne peuvent pas participer par la nature de leur production au réglage primaire de fréquence et de tension du système.

Les exigences du développement de l’intermittence à grande échelle

Chaque analyse de l’ensemble des black-out et situations critiques survenus en Europe et dans le monde dans les systèmes à forte part d’ENRi entre 2015 et 2022 (Australie du sud en 2016, Grande-Bretagne en août 2019, Californie en août 2020, Texas en février 2021, etc.) avant la panne générale espagnole ne peut que révéler le manque d’adaptation de ces systèmes à la variabilité des sources intermittentes qui fournissent une grande partie de la production[iv]. En moyenne le système devient instable lorsque celle-ci dépasse 30% et même moins dans un système peu interconnecté avec d’autres. Un black-out était donc possible en Espagne où les éoliennes et le solaire PV ont fourni 40% de la production électrique en 2024 – en France ce chiffre n’est que de 15% – dès lors qu’il n’y avait pas d’adaptation suffisante après deux années de croissance très rapide. La capacité éolienne est passée de 22 à 32 GW entre 2022 et 2024, et celle du solaire PV a crû beaucoup plus rapidement, passant de 17 GW à 35 GW, avec 8 GW concentrés en Estrémadure d’où sont parties les oscillations de fréquence et les surtensions qui ont conduit à l’effondrement complet du système.

Dans le même temps les capacités pilotables en centrales conventionnelles, seules capables d’apporter de l’inertie au système pour maintenir la fréquence des 50 Hz comme au Royaume-Uni), ont commencé à décroître. De plus les réseaux de répartition et de distribution, pas assez développés, commencent à connaître des engorgements selon le REE, le gestionnaire de réseau espagnol qui, en mai 2024, publiait des nouveaux critères de sécurité[v]. Lors de la panne, les installations de stockage par batteries bien adaptées à la variabilité du solaire PV ne totalisaient que 3 GW alors qu’il en faudrait 22 GW pour faire face à des productions solaires de plus en plus élevées selon les plans de développement de REE. Il n’y avait pas non plus de possibilité de délestages sélectifs de consommateurs situés dans les zones de perte de production soudaine pour éviter le black-out général.

Les risques associés au développement de l’intermittence à grande échelle

Les EnRi posent en effet deux problèmes principaux, celui de la variabilité de leurs productions non pilotables qui impose de développer des moyens flexibles complémentaires, et celui de la stabilité du système en fréquence et en tension qui prend une dimension importante quand leur part dépasse 30%. Une étude conjointe de RTE et de l’Agence Internationale de l’énergie (AIE) de 2021[vi] décrit quatre conditions strictes et cumulatives de viabilité d’un mix électrique à forte proportion d’ENR dans une étude sur le système français en 2050 :

. la présence de capacités pilotables permettant d’offrir à tout moment une puissance au moins égale à la puissance demandée et d’assurer le contrôle automatique de la fréquence et de la tension grâce à l’inertie de leurs machines tournantes, alors que les éoliennes et les fermes de panneaux solaires PV en sont dépourvues[vii],

. la disponibilité de capacités de stockage aux différentes échelles de temps associées au profil des variations de l’éolien ou du solaire PV (les batteries et les volants d’inertie pour le stockage journalier, les stations de pompage à l’échelle hebdomadaire, l’hydraulique de lacs entre les saisons),

. les possibilités de pilotage de la demande horaire (via les compteurs intelligents comme Linky), afin de limiter la consommation lors des pointes, ou au contraire de la stimuler lors des périodes de surproduction renouvelable, en association avec des incitations tarifaires,

. et enfin le renforcement des réseaux internes pour limiter les congestions sur des points de réseau et le développement des liaisons transfrontières pour profiter des possibilités d’offres d’énergie et de services de réglage des systèmes voisins.

Aucune de ces conditions n’est réellement satisfaite en 2025 au niveau du développement des capacités et des productions des ENRi en Espagne. Juste après la panne, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, très engagé dans le tout ENR, s’est empressé de déclarer que le solaire PV n’était pas responsable de la panne géante. Mais, si c’est vrai stricto sensu, cela n’empêche qu’elles résultent des défauts d’adaptation du système électrique espagnol, un jour d’avril 2025 où les productions des ENR intermittentes couvraient plus de 60% des besoins horaires. Ces défauts incluent l’inadaptation du pilotage du système par le gestionnaire de réseau à la variabilité des productions des multiples fermes solaires PV et éoliennes, comme le souligne le rapport officiel. Les inerties du total des machines tournantes des centrales pilotables programmées pour tourner ces heures-là étaient insuffisantes au moment de l’effondrement du réseau.

Quid du manque de capacité d’interconnexions entre l’Espagne et la France ?

Les Espagnols et les Portugais (qui, au passage, ont été concernés aussi par la panne générale) n’ont pas manqué de reprocher à la France son peu d’enthousiasme à développer les interconnexions entre les deux pays[viii]. La capacité totale actuelle n’est en effet que de 2,6 GW et le projet de ligne sous-marine de 2,2 GW dans le golfe de Gascogne, qui bénéficiera d’un large financement européen, a été ralenti par des blocages juridiques : il ne doit démarrer qu’en 2028. En adossant la péninsule ibérique au réseau français, plus d’interconnexions aurait, selon eux, permis d’éviter la panne générale car, grâce à ses machines tournantes, le système français dispose de façon générale de quoi assurer près de la moitié des besoins en services de réglage de système de l’Europe occidentale. En d’autres termes, il est reproché à la France un manque de solidarité, qui aurait dû l’amener à investir dans ces liaisons très coûteuses, même si leur intérêt strictement économique n’est pas démontré. Cela renvoie à une question plus générale d’intérêts mutuels quand des pays font des choix divergents de mix électrique alors que ceux-ci ont des impacts sur les autres systèmes. De ce point de vue, le cas de l’Allemagne qui utilise à son profit les systèmes électriques des autres pays, souvent en les perturbant, est emblématique de ce problème, même s’il est mal vu de le dire.

L’étude RTE/AIE ajoutait un bémol à l’intérêt d’accroître les capacités d’interconnexion entre systèmes, sachant que nos voisins peuvent décider de fermer leurs centrales fossiles ou nucléaires pilotables et réduire leurs marges de réserve sans coordination, alors qu’ils comptent de facto sur les marges de réserve et les services offerts par nos centrales pilotables. Nous avons montré dans une note publiée en 2021 à France Stratégie, intitulée Quelle sécurité d'approvisionnement électrique en Europe à l'horizon 2030?[ix], comment chaque pays comptait implicitement sur les autres en cas de tension. Cette note attirait l'attention sur l'éventualité des défaillances des systèmes électriques européens, et notamment du système français, s’il est de plus en plus intégré physiquement et économiquement aux autres, sans trouver d’avantages pour lui-même.

L’Allemagne et l’Espagne se sont fixé des objectifs très ambitieux de développement d’ENRi alors que le développement des solutions de pilotage de la demande, de capacités de stockage et, plus généralement, de flexibilité (avec des centrales pilotables qui apportent aussi leur inertie en cas d’instabilité du système) n’ait été suffisamment avancé. Les acteurs du système espagnol dans son ensemble ont même largement failli le 28 avril dans le calcul des besoins de machines tournantes et de l’inertie nécessaire pour stabiliser la fréquence et la tension du système dans toutes les situations. Que penser de ce qui se profile en Allemagne avec l’arrêt progressif des centrales au charbon d’ici 2035 après celui des réacteurs nucléaires, et le retard important pris dans l’installation de 15 GW de centrales à gaz flexibles, tandis que les risques de Dunkelflaute (jour dans le noir), c’est-à-dire de journées hivernales froides sans soleil et sans vent, comme le 12 décembre 2024, sont loin d’être des hypothèses théoriques In fine, que deviendra la sécurité d’approvisionnement européenne si la France remplace ses centrales nucléaires par des ENRi, comme le voulaient il y a peu encore les belles âmes ?

En conclusion

L’éolien et le solaire PV ne doivent plus être présentés comme l’alpha et l’oméga de la transition énergétique. L’addition d’ENRi au système électrique, souvent accompagnée de la fermeture de centrales pilotables conventionnelles, sans analyse de la capacité du système à les intégrer ne peut que dégrader sa résilience en affaiblissant les moyens de contrôle de la stabilité du réseau. La question de la sécurité générale de fourniture doit revenir au premier plan de la politique énergétique, avec le souci de ne pas générer de surcoûts inconséquents en dépenses de réseau et de sources de flexibilité. L’étude RTE/AIE de 2021 déjà citée estimait qu’avec plus 30% de production par les EnRi, « les besoins de flexibilité à la fois journalière et hebdomadaire sont multipliés par un facteur 5 par rapport à la situation de 2020 en tenant compte de la baisse des capacités pilotables, afin de pallier l’augmentation de la variabilité des productions et celle des variations de fréquence ».

En France les premières versions du plan pluriannuel de l’énergie projetaient de monter la part des ENRi à 30% de la production du mix électrique en 2030 et presque 40% en 2035 sans autre justification que de se plier aux objectifs bruxellois du Green Deal et du programme Fit for 55, définis sur des bases purement idéologiques. Des voix commencent enfin à s’élever, comme celle de l’Académie des Sciences[x], qui réclament que les ENRi se développent à un rythme compatible avec les capacités de flexibilité offertes par le système. Des chemins moins dogmatiques sont possibles en France en se résolvant, horresco referens, à ralentir le développement des EnRi et en leur imposant de contribuer à la flexibilité du système via les règles communes dont elles sont aujourd’hui affranchies, et parallèlement en profitant au mieux du potentiel de flexibilité offert par le pilotage de la demande et surtout des « inerties » de l’ensemble des centrales nucléaires rénovées en attendant les mises en service des premiers EPR2 après 2035.

 


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