20/06/25 PPE - réacteurs nucléaires - ZFE - charbon - black out ...
- Vent Contraire en Touraine & Berry
- 20 juin
- 19 min de lecture
Vous trouverez ci-après quelques infos sur une actualité riche compte tenu des débats qui se déroulent actuellement à l'assemblée sur la PPE
J'attire votre attention sur un article particulièrement intéressant de Transitions et Énergies concernant les réacteurs nucléaires à neutrons rapides.
Réacteurs nucléaires à neutrons rapides, un enjeu majeur de souveraineté
https://www.transitionsenergies.com/reacteurs-nucleaires-neutrons-rapides-enjeu-majeur-souverainete/
Réacteurs nucléaires à neutrons rapides, un enjeu majeur de souveraineté
par La rédaction
Un rapport d'alerte, rendu public le 16 juin par l’Ecole de guerre économique, rappelle combien l’innovation en matière nucléaire et plus particulièrement les réacteurs de quatrième génération, dits à neutrons rapides, peuvent assurer la production sur très longue période d’une électricité décarbonée, abondante et souveraine. Car cette technologie permet notamment d’utiliser comme combustibles les déchets nucléaires accumulés depuis des décennies et ainsi d’en incinérer une bonne partie, notamment les plus radioactifs. Une technologie qualifiée de « nucléaire durable » que la France a dominé avant qu’elle ne soit sacrifiée pour des raisons politiciennes inavouables par Lionel Jospin avec la fermeture du réacteur Superphénix et, 20 ans plus tard, par Emmanuel Macron avec l’abandon en 2019 du projet ASTRID. Mais le Conseil de Politique Nucléaire de mars 2025 a acté un revirement, dont Emmanuel Macron est coutumier, et la relance d’un programme de développement d’un réacteur à neutrons rapides. Il est indispensable, affirme l'Ecole de guerre économique, qu’il se concrétise rapidement.
L’avenir de l’énergie nucléaire passe par un changement de technologies. La fusion qui fait rêver, peut-être à la fin du siècle, et plus proches de nous car déjà expérimentés les réacteurs de quatrième génération, dits à neutrons rapides. Ils offrent de considérables avantages. Ils permettent d’utiliser et de recycler les déchets nucléaires accumulés depuis des décennies. Ils permettent ainsi de boucler le cycle du combustible, comme disent les experts, et de se débarrasser au passage d’une bonne partie de ses déchets. La France dispose ainsi de quoi faire fonctionner un parc de centrales pendant des centaines d’années sans avoir besoin d’importer le moindre gramme d’uranium. D’autant plus que les neutrons rapides permettent la surgénération, ce que le réacteur expérimental Phénix avait montré. Ils donnent la possibilité de produire plus de plutonium qu’ils n’en consomment.
En outre, les réacteurs à neutrons rapides offrent un potentiel de sûreté supérieur à celui des réacteurs actuels en étant refroidis par du métal liquide (sodium, voire du plomb) et non pas par une circulation d’eau sous très haute pression. Enfin, autre avantage, la France a longtemps dominé cette technologie. Même si elle a été sabotée et abandonnée sous la pression des écologistes par Lionel Jospin d’abord avec la fermeture du réacteur Superphénix (voir la photographie ci-dessus) et 20 ans plus tard par Emmanuel Macron avec l’arrêt en catimini en 2019 du projet de réacteur ASTRID (acronyme de l’anglais Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration) . Mais il s’est produit un petit miracle avec le revirement d’Emmanuel Macron, dont il est coutumier, et la décision du Conseil de politique nucléaire de mars 2025 de relancer un projet de réacteur à neutrons rapides.
« Cette décision ne peut rester symbolique »
Mais faut-il encore que cette promesse se concrétise… Tel est en substance le message du rapport d’alerte de 40 pages que vient de publier le 16 juin l’Ecole de guerre économique. Il est intitulé : Réacteurs à neutrons rapides, une relance stratégique pour une souveraineté énergétique durable. « En lançant son programme de réacteurs à neutrons rapides (de Rapsodie à ASTRID en passant par Phénix et Superphénix), la France s’était dotée d’une stratégie claire, structurée et séquencée. Forte de plus de 60 années d’exploitation cumulée de cette technologie, elle disposait d’une avance technologique incontestable. Pourtant, cette filière a été progressivement démantelée, non par manque de résultats, mais sous l’effet de revirements politiques successifs… Si le Conseil de Politique Nucléaire (CPN) de mars 2025 marque un revirement salutaire en annonçant la relance d’un programme RNR, cette décision ne peut rester symbolique. Elle doit s’accompagner d’une véritable stratégie industrielle, dotée de moyens et d’un calendrier précis », écrit l’Ecole de guerre économique.
Elle ajoute qu’il s’agit d’une question devenue essentielle de la souveraineté énergétique du pays. « L’absence de stratégie industrielle claire pour cette filière pourrait affaiblir progressivement la position technologique de la France. Aujourd’hui, ce désengagement fait peser un risque historique pour le pays : celui d’une colonisation technologique inversée, où la France, jadis leader mondial, pourrait devenir à terme cliente de technologies étrangères dans un secteur qu’elle a longtemps dominé. Car États-Unis, Chine, Russie ont su voir dans cette technologie tout son potentiel… faute d’une relance claire, forte et durable… la France s’expose à un double déclassement : devenir dépendante de technologies étrangères qu’elle a elle-même contribué à développer, tout en restant captive des fluctuations d’une ressource critique, l’uranium qu’elle ne possède pas sur son territoire ».
Une technologie plus prometteuse que celle des EPR
En fait, la technologie des réacteurs à neutrons rapides est plus pérenne et sûre techniquement et économiquement que celle des EPR. Elle permet de consommer comme combustibles les déchets accumulés depuis des décennies par les réacteurs en service (uranium appauvri et plutonium) et d’en avoir pour des milliers d’années de fonctionnement… Elle permet également de produire peu de déchets qui ont en plus une durée de vie radioactive limitée et enfin d’être, de par sa conception, plus sûre. Les systèmes de refroidissement utilisent un métal liquide, en général le sodium, ce ne sont plus des canalisations d’eau à haute pression. Enfin, la technologie a été maîtrisée. La France a fait fonctionner le réacteur Phénix pendant trente-cinq ans et il a prouvé la réalité de la surgénération.
Pour alimenter un réacteur à neutrons rapides, il faut du plutonium et de l’uranium appauvri qui est le résidu de la fabrication de l’uranium enrichi qui se trouve dans les réacteurs actuels comme combustible. Le réacteur à neutrons permet aussi la surgénération, c’est-à-dire qu’il produit à la longue plus de plutonium qu’il n’en consomme. La France a aujourd’hui 350.000 tonnes d’uranium appauvri stocké et en ajoute 7 000 tonnes de plus tous les ans dont elle ne sait que faire. Il est très peu radioactif car il a été appauvri et facile à stocker. Il est disponible gratuitement. Le plutonium également. La France en produit 10 tonnes par an à La Hague dans l’usine de retraitement et a en stock environ 200 tonnes. Ce n’est pas un plutonium militaire. Il est « plein » d’isotopes très gênants pour faire une bombe. En quelque sorte, il est sale.
Des milliers d’années de combustibles gratuits
Cela signifie que la France détient en quantités considérables tous les matériaux, dont elle ne sait que faire, pour alimenter le fonctionnement de dizaines de réacteurs à neutrons rapides pendant des milliers d’années… Avec 20% de plutonium et 80% d’uranium appauvri, le réacteur démarre et tous les ans il faut rajouter de l’uranium appauvri pour maintenir la réaction. Un réacteur rapide d’une puissance d’un GW consomme une tonne d’uranium appauvri par an. La France a aujourd’hui une puissance nucléaire installée de 63 GW. Pour produire le double, soit 126 GW avec des réacteurs à neutrons rapides, il lui faudrait y consacrer tous les ans 126 tonnes d’uranium appauvri. Avec son stock actuel, elle en a suffisamment pour 2 778 ans… Plus besoin d’importer de l’uranium et de faire fonctionner des usines d’enrichissement.
« En développant ses réacteurs à neutrons rapides, la France pourrait exploiter des ressources énergétiques présentes sur son territoire pour plusieurs millénaires, renforçant ainsi durablement sa sécurité énergétique et la compétitivité des secteurs qui en bénéficient. Loin d’être une alternative, cette filière s’inscrit en parfaite complémentarité avec la filière historique des réacteurs à eau pressurisée (REP), formant ensemble un modèle nucléaire intégré et pérenne… Relancer la filière des réacteurs à neutrons rapides au sodium [refroidis au sodium liquide] selon une approche duale (combinant réacteurs de puissance et petits réacteurs modulaires) représente une opportunité majeure pour la France. Cette stratégie permettrait de renouer avec un leadership historique dans le domaine nucléaire », résume l’Ecole de guerre économique.
« Le nucléaire durable »
C’est aussi ce qu’écrivait déjà avec force en janvier 2024 dans les Annales des Mines Yves Bréchet, ancien haut-commissaire à l’énergie atomique et ancien titulaire de la chaire innovation technologique du Collège de France.
« Pour relancer durablement le nucléaire, il faut réaliser que c’est une énergie durable et pas une énergie de transition. Tant que les énergies renouvelables, par nature intermittentes, n’auront pas capacité à être stockées efficacement, et tant que le vecteur électrique ne pourra pas être efficacement remplacé, le recours au nucléaire et à l’hydraulique sera incontournable. Parier sur des développements “à venir” (pour le stockage) au moment où il y a urgence à décarboner notre économie en réponse à la crise climatique relève de l’inconscience. Renoncer à une version “durable” de cette énergie en fermant le cycle du combustible par le moyen des réacteurs à neutrons rapides, ce qui est exactement ce qu’a fait le gouvernement en arrêtant le projet Astrid à l’automne 2019, est une faute historique… Une relance durable du nucléaire signifie aussi une relance du nucléaire durable, et une relance du nucléaire durable nécessite un programme de recherche, porté par l’État, pour développer un prototype de réacteur et d’une usine de fabrication du combustible, pour être en état de déployer cette filière le moment venu. Ce projet doit être lancé maintenant, en repousser le lancement expose à une perte des compétences acquises et à se trouver contraints d’acheter à terme, à des investisseurs plus clairvoyants, une technologie dont nous sommes les inventeurs, et dans laquelle nous avons été jusqu’à récemment, les leaders. »
L'accord EDF / Etat va-t-il enfin permettre d'avancer sur le nucléaire ?
.. Depuis l'annonce de 2022 de Mr Macron à Belfort, le dossier patine.
PPE : l'Assemblée nationale conteste le calendrier du gouvernement
· Connaissance des Énergies avec AFP
· parue le 17 juin 2025
L'Assemblée nationale a entamé lundi l'examen d'une proposition de loi qui entend définir le futur énergétique de la France à l'horizon 2035. Mais les députés protestent contre le souhait du gouvernement de publier avant même son adoption définitive le décret fixant cette trajectoire, et la place respective du nucléaire et des énergies renouvelables.
L'annonce du ministre
Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci (Renaissance), a rappelé ce week-end que le décret serait publié "avant la fin de l'été", et par conséquent avant la fin de la navette parlementaire du texte du sénateur Daniel Grémillet (LR), afin de permettre à certaines filières de "lancer des investissements".
Un calendrier contesté par les députés, y compris ceux de la coalition gouvernementale : "Je ne crois pas (...) qu'il soit sage de se dire on verra plus tard, prenons d'abord un décret alors que le Parlement est en train de discuter", a lancé le rapporteur du texte et ancien ministre de l'Économie Antoine Armand (Renaissance). Et le député de Haute-Savoie de suggérer au gouvernement de "surseoir de quelques semaines encore à l'adoption d'un décret".
La présidente de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé (LFI), s'est elle "étonnée" des propos du ministre, les jugeant "fort peu respectueux" de la "démocratie parlementaire". Elle a rappelé que la loi énergie climat de 2019 fixait le "principe d'une loi quinquennale sur l'énergie" à partir de 2023, et que le choix du gouvernement d'en passer par une simple proposition de loi conduisait à ce qu'il n'y ait "ni étude d'impact ni avis du Conseil d'État, ce qui peut quand même sembler absolument indispensable".
Au nom du Rassemblement national, le député de la Meuse Maxime Amblard s'est félicité d'une "victoire, celle d'avoir obtenu grâce à Marine Le Pen (...) l'ouverture de ce débat indispensable". C'est en effet sous la pression du RN, qui en avait fait un motif de censure, que François Bayrou a accepté d'inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée ce texte.
À l'Assemblée, les députés approuvent une relance massive du nucléaire
· Connaissance des Énergies avec AFP
· parue le 19 juin 2025

Les députés ont approuvé mercredi une relance massive du nucléaire en adoptant un article clé d'une proposition de loi sur le futur énergétique de la France, dont l'examen doit se poursuivre jusqu'à vendredi.
Au moins 10 GW supplémentaires à lancer « au plus tard en 2026 »
Un amendement du rapporteur du texte, Antoine Armand (Renaissance), a été adopté avec les voix notamment du Rassemblement national. Il rétablit cet article clé sur le nucléaire, qui avait été supprimé dans la confusion en commission.
"Nous actons une relance d'une ambition inédite : maintien du parc existant, construction de 14 EPR, décision d'un réacteur de 4e génération", s'est félicité auprès de l'AFP M. Armand.
La France a aujourd'hui une capacité nucléaire installée de 63 gigawatts. Le texte, sur lequel un vote solennel est prévu mercredi, prévoit d'augmenter cette capacité de 27 gigawatts supplémentaires "à l'horizon 2050".
Pour cela, la construction d'au moins 10 gigawatts de nouvelles capacités -- soit l'équivalent de six réacteurs nucléaires de type EPR2 - devra être "engagée au plus tard en 2026". Et celle de 13 gigawatts supplémentaires, soit 8 EPR2, être engagée "au plus tard en 2030".
Le PS veut porter un compromis
Le gouvernement, qui porte un programme de construction de six EPR2 annoncé en 2022 par Emmanuel Macron, défendait lui un amendement légèrement différent, le ministre de l'Industrie Marc Ferracci expliquant préférer repousser la décision sur les huit réacteurs supplémentaires à 2026.
"Les sommes colossales que vous voulez à toutes forces investir dans cette énergie du passé (...), c'est tout l'argent qu'on n'investit pas dans l'énergie du futur, c'est-à-dire les énergies renouvelables", s'est insurgée la députée insoumise Anne Stambach-Terrenoir.
L'énergie nucléaire est "la plus décarbonée, la plus pilotable, la plus souveraine et financièrement la plus tenable", a au contraire argumenté Jérôme Nury (LR). Le PS avait pour sa part proposé d'engager la construction de 8 réacteurs d'ici 2035, avec des objectifs supplémentaires renvoyés à plus tard. Un compromis "balayé" par le rapporteur, a regretté le député PS Karim Benbrahim.
Publication du décret de la PPE
Cette proposition de loi du sénateur Daniel Gremillet, déjà adoptée en première lecture à la chambre haute, doit inspirer le décret fixant la feuille de route énergétique du pays jusqu'en 2035. Elle doit mettre le pays sur la voie de la neutralité carbone en 2050.
Le Rassemblement national avait obtenu, en menaçant de censurer le gouvernement, que le sujet soit débattu à l'Assemblée avant la publication du décret.
Le gouvernement veut toutefois publier ce décret "avant la fin de l'été", a fait savoir Marc Ferracci, donc avant la fin de la navette parlementaire du texte, afin de permettre de "lancer des investissements".
EDF et l'Etat s'accordent sur un mode de financement des EPR2 L'Usine Nouvelle, Amélie Barbaux, 19/06/2025
Contrairement à son précédent, Luc Rémont, Bernard Fontana auraient trouvé un accord avec l'État sur le mode de financement des EPR2, présenté en conseil d'administration d'EDF le 19 juin. Il a notamment évoqué «un meilleur partage des risques» auprès des représentants du personnel du groupe.
Ce n'est encore qu'une «étape» sur un «projet», «non définitif», et sans signature prévue, indique Bercy. La présentation du mode de financement de l'EPR2 au conseil d'administration d'EDF le 19 juin, selon une information du journal Les Echos, marque néanmoins une étape importante dans le projet de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires en France. La répartition des coûts entre EDF et l'État était l'un des deux principaux points de désaccord, avec le prix de vente de l'électricité nucléaire historique aux industriels, qui avait mené à l'éviction de Luc Rémont. Son successeur, Bernard Fontana, semble-t-il trouver un accord.
Le 18 juin, le nouveau PDG d'EDF a évoqué un «meilleur partage des risques» avec l'État, lors d'une présentation de sa feuille de route au Comité social et économique central d'EDF, a rapporté le secrétaire du CESC, Gwenaël Plagne, à la presse. Les grands principes du schéma de financement et de régulation du programme de construction de six réacteurs EPR2, examinés au dernier Conseil de politique nucléaire le 17 mars, concernent un prêt de l'État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction et un contrat pour différence sur la production nucléaire à un prix maximal de 100 euros (de 2024) par mégawattheure, avaient alors expliqué l'Élysée. Un projet d'accord est d'ailleurs déjà en cours de notification à la Commission européenne. Un encore schéma à valider par Bruxelles
Selon Les Echos, le prêt bonifié couvrirait 55 % de l'investissement. La rentabilité du projet serait de 6 à 8%. Pour mémoire, 8% était le taux affiché pour le projet d'Hinkley Point C. Mais les retards et surcoûts successifs ont déjà fait fondre ce taux, malgré un contrat pour différence avec le gouvernement britannique très avantageux (95 livres de 2015 par mégawattheure, soit 116 euros de l'époque !). « Le nucléaire est une industrie très capitaliste. Le mode de financement est très dimensionnant», rappelle Gwenaël Plagne. Mais le taux d'emprunt, réduit par les prêts bonifiés, ne fait pas tout. La question qui fâche concerne le partage des risques en cas de dépassement des coûts et des délais, qui touche tous les projets nucléaires récents. Les détails de l’accord sur ce point ne sont pas connus.
Or l'ambition de réduire à 70 mois la durée de construction à partir du premier béton, contre plus de 100 mois pour le premier, pour réduire les coûts financiers, est toujours à l'étude chez EDF. Et le devis final ne sera pas dévoilé avant fin 2025 pour une décision finale d'investissement prévue fin 2026.
La seule chose sûre, c'est que le montant de 70 milliards d'euros évoqué régulièrement par le gouvernement sera forcément revu à la hausse. D'une part, parce qu'EDF a annoncé que les devis avaient enflé avec l'inflation, mais aussi parce que la préfabrication d'éléments entiers, pour réduire les délais de construction, coûtera plus cher. Et enfin, parce que les chiffres sont pour l'instant annoncés en euros de 2021. Dans son dernier rapport très critique sur le sujet, la Cour des comptes avait d'ailleurs déjà réévalué un devis intermédiaire non officiel d'EDF de 67,4 milliards d'euros de 2021 à 79,9 milliards d'euros de 2023 ! D'ailleurs, Luc Rémont, mais aussi le délégué général au nouveau nucléaire, Joël Barre, ont évoqué publiquement un coût de 100 milliards d'euros.
L'Assemblée nationale approuve un objectif de production d'électricité d'origine renouvelable
· Connaissance des Énergies avec AFP
· parue le 19 juin 2025
L'Assemblée nationale a approuvé jeudi un objectif de production d'énergie renouvelable pour 2030, dans le cadre de l'examen de la proposition de loi "Gremillet" sur le futur énergétique de la France, qui se poursuit jusqu'à vendredi.
Au moins 200 TWh renouvelables en 2030
Les députés ont approuvé un amendement de la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel (Isère), puis l'article auquel il se rattachait, prévoyant que sur les 560 térawattheures (TWh) d'électricité décarbonée qui devront être produits en 2030, "au moins 200" devront être "issus de sources renouvelables".
Le texte, qui fixe comme objectif de porter la part d'énergie décarbonée à 58% au moins de la consommation finale brute d'énergie en 2030, ne précisait initialement pas la part laissée au renouvelable, au grand dam de la gauche, pour qui le risque était d'augmenter encore celle du nucléaire.
L'amendement de Mme Battistel, qui a reçu un avis de sagesse du rapporteur du texte Antoine Armand (Renaissance) et du gouvernement, a été adopté avec les voix de tous les groupes, contre le RN et ses alliés ciottistes de l'UDR. L'article dans son ensemble a été adopté avec les voix de la coalition gouvernementale, la gauche et le RN s'abstenant (sauf cinq d'entre eux qui ont voté pour).
« Une simple soustraction »
La gauche, PS compris, a regretté que les amendements suivants visant à donner des objectifs chiffrés par filière (éolien, hydraulique, solaire, etc.) n'aient pas été retenus.
"Le texte a été vidé totalement de sa substance dans ses ambitions dans le développement des énergies renouvelables. En supprimant tout objectif sur le développement de ces énergies, on envoie un signal extrêmement mauvais aux industriels de la filière", a protesté le socialiste Karim Benbrahim (Loire-Atlantique).
En outre, 200 TWh pour le renouvelable, "c'est une simple soustraction entre l'objectif de production d'énergie au niveau national, 560 TWh, et l'objectif de production d'énergie nucléaire", a-t-il protesté. EDF prévoit de produire entre 350 et 370 TWh d'énergie nucléaire en 2025 et 2026, selon ses projections de janvier.
Matthias Tavel (LFI) a critiqué un "deux poids, deux mesures": "Vous ne pouvez pas avoir d'un côté pour le nucléaire des objectifs de gigawatts de puissance installée et de nouvelles capacités (votés mercredi dans le texte, NDLR) et de l'autre côté, pour les renouvelables, vous contenter d'un objectif général vague, flou, non décliné par filières".
Marc Ferracci, ministre de l'Industrie, a dit lui préférer ne pas inscrire d'objectifs chiffrés dans la loi, pour "garder la possibilité d'ajuster ces objectifs en fonction de l'évolution des techniques industrielles, (...) des consommations, (...) du marché".
Les ZFE ce n'est pas encore totalement gagné. A suivre de près...
ZFE, la partie est loin d’être jouée
par La rédaction
En dépit d'une manœuvre de dernière minute d'une bonne partie des élus macronistes, l’Assemblée nationale a adopté la loi dite de « simplification » qui supprime les Zones à faibles émissions. Mais elles sont encore loin d’avoir disparu, même si elles ont un impact limité sur la pollution atmosphérique et, en revanche, creusent encore un peu plus le fossé social et culturel déjà grandissant entre la France périphérique et celle des métropoles. Députés et sénateurs doivent encore s’entendre sur un texte commun qu’il faudra voter et s’ils y parviennent, le Conseil constitutionnel pourrait fort bien considérer que la question des ZFE n’a rien à faire dans une loi de « simplification » de la vie économique.
Les Zones à faibles émissions ou ZFE sont avec la rénovation énergétique des logements et les éoliennes le principal sujet de crispation et d’opposition à la stratégie de transition énergétique menée de façon souvent incohérente et surtout inefficace par les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron. Illustration de la perte de pouvoir du Président depuis la dissolution de l’Assemblée nationale il y a un an, l’Assemblée vient tout simplement d’abroger les ZFE. Elles sont devenues le symbole de l’affrontement entre « fin du mois et fin du monde » à l’origine du mouvement des Gilets jaunes.
Adoptées par le Parlement et imposées par le gouvernement d’Edouard Philippe en 2019, les ZFE visaient à restreindre progressivement la circulation des véhicules les plus anciens considérés comme les plus polluants dans toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants. Elles étaient alors l’illustration de la vague écologiste de la Macronie. Mais la ségrégation sociale de fait et la restriction de la liberté de déplacement qui consiste à rejeter la France périphérique la plus modeste des villes et ses conséquences politiques ont fini par avoir leur peau dans l’opinion et donc aussi à l’Assemblée.
Un impact limité sur la pollution atmosphérique
Les députés ont trouvé le moyen de les supprimer en intégrant un amendement dans le projet de loi dit de « simplification » de la vie économique, un texte « fourre-tout » adopté mardi 17 juin par une majorité hétéroclite (mêlant des votes du RN, des Républicains, de partis centristes et même quelques élus macronistes) de 275 voix contre 252. Au dernier moment et pour sauver les ZFE, la grande majorité des élus macronistes a même tenté de saborder la loi en votant contre avec la gauche. En vain.
Il faut dire que les ZFE ont en fait un impact limité sur la pollution atmosphérique, en dépit des statistiques contestables répétées à l’envi par leurs partisans. Une expérience réelle, et non pas des modèles théoriques, en a fourni la démonstration. En 2020, lors de l’épisode aigu de la pandémie de Covid-19, la région Ile-de-France a connu trois épisodes d’alertes à la pollution aux particules fines. Deux d’entre elles se sont produites pendant des périodes de confinement… marquées par une forte baisse de la circulation automobile. Cela ne signifie pas que les automobiles n’émettent pas des particules nocives, mais qu’elles sont un facteur de cette pollution atmosphérique parmi d’autres. Les ZFE provoquent un autre et très sérieux problème qui les a fait surnommer « Zones à forte exclusion ». Elles reviennent de fait à creuser encore un peu plus le fossé social et culturel entre la France périphérique et celle des métropoles.
Des cris de victoire très prématurés
Cela dit, elles sont encore loin d’avoir disparu et crier victoire de façon prématurée par leurs adversaires est trompeur. La loi de « simplification » telle qu’elle a été adoptée a encore plusieurs obstacles à franchir avant de s’imposer à tous. Les partisans des ZFE ne baissent pas les bras. A commencer, par exemple, par David Belliard, l’adjoint écologiste à la maire de Paris Anne Hidalgo, qui est allé jusqu’à affirmer que supprimer les ZFE revient à « faire mourir les plus pauvres, pas les protéger ». Il faut oser…
Plus sérieusement, le texte en question devra d’abord être à nouveau discuté et négocié entre députés et sénateurs à la rentrée prochaine à l’occasion d’une commission mixte paritaire afin de se mettre d’accord sur une mouture commune. Si à l’issue des débats, aucun texte commun n’est adopté à la majorité des voix des 14 députés et sénateurs de la commission, le dernier mot reviendra à l’Assemblée nationale. Mais si un compromis est trouvé entre députés et sénateurs, il faudra à nouveau voter le texte et à ce moment-là certaines voix macronistes viendront peut-être à manquer.
Enfin, si un texte définitif voit le jour, il lui restera encore un obstacle de taille à franchir, le Conseil constitutionnel. Il pourrait fort bien considérer que la question des ZFE n’a rien à faire dans une loi sur la « simplification » de la vie économique.
Documentaire et Vérité: la vérité sur la consommation du charbon dans le monde
La France avec ses 0,7% d'émission de CO2 au niveau mondial et ses velléités de sauver la planète en développant des énergies renouvelables intermittentes se tire une balle dans le pied.
Aujourd'hui, le monde brûle près du double de charbon qu'en 2000, et quatre fois plus qu'en 1950. Et chaque minute, ce sont plus de 16 700 tonnes de charbon sont extraites du sol, soit suffisamment pour remplir sept piscines olympiques. En réalité consommer + d'énergie revient généralement à consommer plus de charbon. Très polluant, mais d’un point de vue économique incroyablement bon marché, largement disponible et facilement stockable, le charbon n'a pas fini son ascension.... Annoncées comme des avancées à saluer, les réductions de son utilisation en Occident sont en réalité largement compensées par la forte augmentation de la consommation de charbon chez les plus grands consommateurs mondiaux, la Chine et l'Inde. L'Inde tire les trois quarts de son électricité du charbon, malgré des milliards de dollars investis dans les parcs solaires et éoliens au cours de la dernière décennie. Pour Coal India, l'entreprise publique qui est le premier producteur mondial de charbon thermique, la tâche est claire: « nous possédons le cinquième plus grand gisement de charbon au monde et nous manquons de pétrole et de gaz naturel. Nous sommes donc obligés d'exploiter ce charbon. » L'année dernière, la construction de centrales à charbon en Chine a atteint son plus haut niveau depuis près de dix ans. D'une certaine manière, le changement climatique exacerbe la dépendance du pays au charbon. Alors que les températures mondiales augmentent, la ruée vers l’achat d’unités de climatisation en Chine et en Inde exerce une pression supplémentaire considérable sur le réseau électrique – une pression que les opérateurs de réseau utilisent souvent pour alléger le problème du charbon. L'Agence internationale de l'énergie a déclaré en 2020 que la demande mondiale de charbon avait atteint son pic en 2013. Ces déclarations étaient on ne peut plus erronées. Dix ans après la signature de l'accord de Paris, la demande de charbon continue de croître et ne montre aucun signe de plafonnement. Un groupe de prévisionnistes ayant examiné le bilan de l'AIE sur le charbon a constaté que celle-ci sous-estimait systématiquement la demande et prévoyait une probabilité de 97 % que la consommation chinoise de charbon en 2026 soit supérieure aux prévisions de l'AIE. https://ft.com/content/f6cc8b

Documentaire et vérité: des enregistrements espagnols en amont du blackout qui démontrent que l'excès de production photovoltaïque déstabilisait le réseau,
contrairement aux propos de la ministre...
Des enregistrements audio dévoilant les réactions de panique et les communications urgentes entre les principales entreprises énergétiques espagnoles révèlent des moments de tension extrême et des appels urgents à l'action pour rétablir l'alimentation électrique. Ces enregistrements montrent les opérateurs des entreprises avertissant des semaines avant l'extinction des problèmes de tension, expliquant qu'il y a beaucoup d'énergie de photovoltaique avec peu de synchronisation dans le système... Des phrases comme "Nos caemos" ("Nous tombons"), "avec un seul réacteur d'Almaraz, que veux-tu?"et "allume ce cycle combiné de toute urgence" ont été citées. Depuis, les entreprises ont haussé le ton, reprochant à Red Eléctrica un "manque de transparence" dans l'enquête et critiquant son "opération renforcée" pour éviter que le black-out ne se reproduise. Une montée en puissance qui s'est soldée par la publication d'une partie des audios. « Les plus alarmants ne sont pas sortis, cela semble être un avertissement pour toutes les personnes concernées », a déclaré l'un des responsables qui a eu accès aux enregistrements. La situation est désormais celle d'une « guerre froide » après la révélation d'une partie du contenu. Le ministère de la Transition écologique tente de jouer le rôle d'« arbitre » dans ce litige. Pour les entreprises, il protège clairement les intérêts de Red Eléctrica, alors que Red Eléctrica s'attendrait à un message plus fort en sa faveur, car elle considère que tous ses systèmes ont fonctionné correctement. Un rapport est attendu pour l'été, qui pourrait faire pencher la balance et déclencher une avalanche de plaintes... https://elconfidencial.com/mercados/ibex-insider/2025-06-16/audios-panico-apagon-puentes-iberdrola-endesa-ree_4151089/?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=ECDiarioManual

Quelques Brèves
dont les propos de Mr Grandidier (Valorem) qui se plaint à l'Assemblée de l'intérêt porté au nucléaire et l'hydraulique.. En 2007 il annonçait que la filière éolienne deviendrait rentable à partir de 2015 et ne nécessiterait plus de soutien!!!!!


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