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Brèves 23/01/2023 éolien allemand - nucléaire - riipm...

- L'industrie éolienne allemande souffre. La concurrence chinoise est très rude. Après la dépendance au gaz russe, ils nous préparent une dépendance aux éoliennes chinoises. Ils achètent d'ailleurs déjà pas mal de composants!

L’industrie éolienne occidentale traverse une crise existentielle La rédaction 10 janvier 2023

Augmenter la production d’électricité renouvelable, notamment éolienne, est considéré aujourd’hui dans de nombreux pays comme le meilleur moyen de faire face à la crise énergétique. Et pourtant au même moment, l’industrie éolienne européenne et américaine traverse une crise profonde. Le danois Vestas, le germano-espagnol Siemens Gamesa et l’américain General Electric, respectivement numéro 1, 2 et 4 au monde, sont touchés de plein fouet par l’envolée des prix des matériaux, le dysfonctionnement des chaînes d’approvisionnement et la concurrence chinoise. Les fabricants chinois, Goldwind, Envision Energy, MingYang, Windey, Shangai Electric, et CSIC, qui sont eux respectivement les 3ème, 5ème, 6ème, 7ème, 9ème et 10ème producteurs mondiaux, n’ont pas l’intention d’en rester là. Comme pour les batteries, les panneaux photovoltaïques ou les métaux stratégiques, la Chine est bien décidée à prendre le contrôle de l’industrie éolienne mondiale.[...]


- A travers ses propos bien peu réfléchis Mme P Runacher confirme son peu d'entrain pour le nucléaire (voir commentaires)

Le projet de loi de programmation énergétique, qui devra fixer les trajectoires de la France dans chaque énergie, pourrait être présenté en juin, a « espéré » mercredi la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier Runacher.

Le texte de programmation énergétique « a vocation à être présenté lorsque la concertation (publique) sur l’avenir de notre mix énergétique sera terminée, fin janvier pour ce qui est des consultations », a expliqué la ministre, auditionnée au Sénat.

Il y aura ensuite les « travaux de préparation de la loi et une présentation je l’espère au mois de juin, qui donnera lieu ensuite à un examen » par le Parlement.

La ministre n’a en revanche pas précisé les dates d’examen ni a fortiori d’adoption de ce texte, « les agendas législatifs étant assez chargés » par ailleurs.

Cette loi quinquennale dite de « programmation sur l’énergie et le climat » (LPEC) doit déterminer les objectifs de la France pour chaque énergie à horizon 2033. Elle devra notamment acter (ou non) la relance du programme nucléaire souhaitée par l’exécutif.

De nombreux parlementaires et acteurs de ces sujets ont ainsi regretté de voir d’ores et déjà examiner deux lois d’accélération administrative de l’atome et des énergies renouvelables, avant que les objectifs soient actés.

Sur les renouvelables, députés et sénateurs doivent encore tenter d’établir un texte de compromis, en vue d’une adoption définitive. Quant au projet de loi pour accélérer au niveau administratif la construction de nouveaux réacteurs, il est examiné en commission au Sénat.

L’objectif de ce texte est de « ne pas mettre les procédures administratives sur le chemin d’une construction des EPR à horizon 2035-37 », a justifié mercredi la ministre devant les sénateurs.

Il s’agit aussi de réduire les coûts, a-t-elle ajouté: « Il est important que le coût de ce nouveau programme soit compétitif, ce qui est beaucoup plus facile à dire qu’à faire : les énergies renouvelables ont un coût de sortie de 60 à 80 euros (le MWh) et c’est dans ce niveau de prix qu’il faudrait pouvoir avoir un prix du nucléaire, et il faudra que nous en fassions la démonstration ».

Sur le calendrier de réalisation, « l’objectif de la première coulée de béton, qui est très ambitieux, c’est d’ici la fin du quinquennat, donc 2027. La réalité est que cela risque d’être plutôt fin 2027 que le début 2027, en tenant bien nos calendriers », a-t-elle précisé.

Quant à « la mise en service, je dis 2035-37 car 2035 ce serait sans marge, avec une exécution parfaite du projet, ce qui appelle peut-être un petit complément de temps », a-t-elle estimé.

Enfin, « sur le financement, nous n’avons pas tranché la voie qui sera préférée, mais en tout état de cause il y aura un enjeu de régulation dans le cadre du fonctionnement du marché européen de l’électricité », à discuter avec Bruxelles, a-t-elle dit.


Mme Panier Runacher ose comparer le prix d’une énergie pilotable qui répond à la demande, assure un approvisionnement fiable, garanti notre indépendance énergétique …avec celui d’une énergie fatale c’est-à-dire aléatoire et intermittente…provenant de machines importées et qui nécessitent des énergies thermiques (gaz ou charbon) pour pallier leur intermittence… Energies thermiques que nous devons acheter à l’étranger !

Comparaison production CO2 nucléaire et éolien

Nucléaire 4 à 6 g de CO2 par KWh

Eolien (12g de CO2 par KWh) doublé par du gaz (500g de CO2 par KWh) Facteur de charge de l’éolien 2021 : à peine 23%

SOIT Pour l’éolien (12g X 23%) + (500g X 77%) = 388 g de CO2 par KWh


- Article de Rémi Prud'homme.

Électricité : les deux chocs de 2022

10 janvier 2023

Rémy Prud’homme

L’année 2022 a été marquée par des changements importants dans le paysage électrique français, que le mot de choc décrit assez bien. Le premier de ces chocs concerne les quantités produites, consommées et échangées. Le second concerne les coûts et les prix enregistrés.

S’agissant des quantités, les données publiées par RTE permettent de construire le tableau ci-après. À des fins de comparaison, on y a fait figurer les chiffres équivalents relatifs à 2019. Quatre faits significatifs caractérisent l’année 2022.

Tableau 1 – Electricité France : Production, Consommation, Commerce extérieur, 2019 & 2022 (en TWh)

Source : RTE, eco2mix. Notes : Les chiffres du tableau sont en TWh. Le solde des échanges est : exportations moins importations.

Tout d’abord, la production d’électricité s’est effondrée en 2022. Par rapport à 2019, dernière année « normale » avant 2022, la production diminue d’environ 100 TWh, ou si l’on préfère de 18%, ce qui est totalement inédit et considérable, et constitue notre premier choc.

Deuxièmement, ce recul est dû au nucléaire. La production d’électricité nucléaire diminue également de 100 TWh. Cette diminution provient de la fermeture de Fessenheim pour 13 TWh, et d’une production considérablement réduite (-24%) du parc existant pour le reste. La contribution des autres sources est globalement stable, avec une légère augmentation des renouvelables intermittents, et une modeste diminution de l’hydraulique et du gaz. L’ampleur et la brutalité du recul du nucléaire interroge. Les microfissures constatées sur des canalisations non nucléaires présentaient-elle un danger urgent ? Nécessitaient-elles ces arrêts immédiats groupés ? Les nécessaires réparations ne pouvaient-elles pas être étalées sur quelques années ? Tout suggère que cette baisse drastique est un choc temporaire.

Ensuite, la consommation d’électricité a également diminué. D’environ 25 TWh, soit -5% par rapport à 2019. Pas de choc ici, seulement une légère inflexion à la baisse d’une tendance à la stabilité observée depuis vingt ans.

Enfin, l’équilibre du système a été assuré par les importations. La consommation française d’électricité a été plus importante que la production française : la différence a été comblée par des importations d’électricité, à hauteur de 14 TWh. En toute rigueur, ces 14 TWh sont le solde du commerce extérieur d’électricité, l’excédent des importations sur les importations.

On notera que ces 14 TWh sont à peu près égaux aux 13 TWh que produisaient les deux réacteurs de Fessenheim absurdement fermés en 2020. Si ces deux réacteurs, qui venaient d’être rénovés à grand frais, avaient fonctionné en 2022, les importations auraient été égales aux exportations, ou si l’on préfère, la production nationale aurait été suffisante pour satisfaire la demande nationale.

Le contraste avec la situation de 2019 (représentative de la situation de toutes les années antérieures) est donc grand. En 2019, nos échanges d’électricité avec l’étranger étaient très largement excédentaires. C’est ce matelas qui nous a permis de faire face sans trop de mal à la monumentale réduction de notre production d’électricité de 2022, et d’éviter pannes ou restrictions.

Passons maintenant d’une analyse en TWh à une analyse en G€ (milliards d’euros) afin d’évaluer le deuxième choc de 2022. Quel a été le coût de la production de 2022 ? A quel prix a-t-elle été vendue ?

Modeste augmentation des coûts

Les coûts de la production d’électricité française en 2022 ont connu une augmentation modeste. Les chiffres précis ne sont pas disponibles, mais un coup d’œil rapide au tableau 1 en donne une idée. Les coûts des électricités nucléaire, hydraulique, et renouvelable n’ont pratiquement pas augmenté. Il s’agit principalement de coûts de capital, d’un capital qui existait déjà en 2019. On peut en voir une preuve dans le fait que le prix auquel EDF est obligé par la loi de vendre une partie importante de sa production d’électricité à ses soi-disant concurrents, au nom de l’ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique) n’a nullement été augmenté. Ces trois formes représentent 90% de la production d’électricité. Restent l’électricité au gaz, et l’électricité importée, dont les coûts ont au contraire notoirement augmenté au cours de l’année 2022. De combien ?

Pour l’électricité au gaz, en 2019, la France achetait 63 TW[1] de gaz à un prix moyen d’environ 18 € par MWh, soit 1,1 milliards d’euros. En 2022, le prix du gaz acheté a été d’environ 103 €/MWh, une multiplication par cinq ; et la quantité achetée a été portée de 63 à 73 TWh ; le coût de ces achats de gaz a donc été de 7,5 milliards. Entre 2019 et 2022, il a augmenté de 6,4 milliards.

Les 14 TWh d’électricité importée en 2022 ont été achetés sur le marché international, à un coût qui a beaucoup fluctué, mais qui en moyenne semble avoir été proche de 250 €/MWh. Par rapport à 2019, il s’agit d’un surcoût d’environ 3,5 milliards d’euros. Notons au passage que ce surcoût-là aurait été évité par la non-fermeture ou la réouverture de Fesseinheim, qui aurait produit une quantité à peu près équivalente d’électricité, à un coût marginal proche de zéro. On a ici une estimation du coût – pour la seule année 2022 – de cette mesure, dont le coût a été présenté par Edouard Philippe comme négligeable.

Au total, les changements intervenus en 2022 dans les quantités d’électricité produites, consommées, et échangées internationalement, ont entraîné un surcoût d’environ 10 milliards d’euros. Pour rapporter ce surcoût au coût de la production d’électricité en 2019, on considère la facture payée cette année-là par le secteur les ménages et par les entreprises). Cette facture s’élevait à 67 milliards[2]. On suppose que le coût de production (qui inclut une honnête rémunération des producteurs, ainsi que les coûts de transports, et les impôts) était égal à ces ventes. On en déduit qu’en 2022, les surcoûts causés par les déboires du nucléaire et l’augmentation des prix du gaz ont engendré une augmentation de ces coûts d’environ 15%. Si les prix de vente égalaient les coûts, les prix de vente auraient en 2022 augmenté d’environ 15%.

Forte augmentation des prix de vente

En réalité l’augmentation des prix de vente en 2022 a été nettement supérieure à 15%. Pas pour l’électricité résidentielle, dont les prix unitaires payés par les ménages ont augmenté de 10%[3]. Mais pour l’électricité non résidentielle (tertiaire et industrie), pour laquelle on observe une augmentation moyenne de 200%[4]. +10% pour les ménages et +200% pour les entreprises font, compte tenu des poids respectifs de ces deux catégories, une augmentation moyenne des prix effectivement payés d’environ 130% en 2022. A comparer avec le 15% d’augmentation des coûts de production. Le deuxième choc de 2022 est dans la comparaison de ces pourcentages.

Une rente extravagante

Cette estimation est certainement discutable, et améliorable. On peut aussi lui reprocher de comparer des quantités, des coûts et des prix annuels, alors qu’en matière d’électricité ces grandeurs fluctuent d’un pas horaire. Elle fournit cependant des ordres de grandeur honnêtes et significatifs. Elle montre trois réalités importantes, qui ne sont, elles, guère discutables. La première est qu’en 2022 les Français ont payé environ 130 milliards une électricité qui a coûté environ 80 milliards à produire. La différence – quelque 50 milliards – est une rente ou un profit du secteur de l’électricité. La seconde est que cette rente a été presque uniquement financée par les entreprises, et non pas les ménages ; bien entendu, les entreprises ont, au moins en partie, repassé ce mistigri aux ménages, en augmentant le prix des biens que ces derniers achètent. La troisième est que cette rente ne doit rien du tout aux déboires du nucléaire et à l’envolée du prix du gaz, dont les effets sur les coûts de production sont pris en compte dans les 80 milliards d’évaluation du coût de production de l’électricité.

Tel est le constat. Reste à en donner l’explication, et à en tirer les leçons. On le fera (ou on l’a déjà fait) ailleurs. En deux mots, cette absurdité s’explique par la nature et les modalités du marché de l’électricité introduit en France, ainsi que par les règles du marché européen auxquelles nous nous sommes soumis. La solution consiste à arrêter de psalmodier marché ! marché ! et Europe ! Europe ! (comme d’autres chantent : Hare Krishna !), et à chercher à définir des règles raisonnables, qui rapprocheraient les prix payés des coûts supportés.

Notes : [1] Certains lecteurs s’étonneront peut-être de voir que 37 TWh d’électricité au gaz nécessitent 63 TWh de gaz. La raison en est que la transformation du gaz en électricité se fait au prix d’une « perte » d’énergie: il faut 1,7 MWh de gaz pour produire 1 MWh d’électricité.

[2] Ce chiffre est obtenu en multipliant la consommation résidentielle (36% de la consommation totale selon EDF, soit 170 TWh) par le prix de vente aux ménages (185 $/MWh en 2019, selon Eurostat), puis en faisant la même chose pour la consommation des entreprises (prix de vente de 118 €/MWh), et en additionnant les deux résultats.

[3] La source de ce chiffre est l’indice des prix à la consommation de l’INSEE, une base solide, qui donne pour l’électricité 10% d’augmentation entre décembre 2021 et décembre 2022 ; au prix d’une hypothèse simplificatrice, on retiendra 10% en 2022 par rapport à 2021. C’est deux fois plus que le bouclier tarifaire de +4%.

[4] La source de ce chiffre est l’indice des prix d’Opéra Energie, qui se rapporte aux prix effectivement payés par toutes les entreprises. Pour la base 100 au dernier trimestre 2019, cet indice est en 2022 égal à 225 au premier trimestre, 260 au 2ème, 350 au 3ème. En supposant (hypothèse conservatrice) que l’indice du 4ème trimestre est le même que celui du 3ème, on a un indice moyen de 300 pour l’année 2022. Ou si l’on préfère que les prix de l’électricité payés par les entreprises ont augmenté de 200% en 2022 par rapport à 2019. Il s’agit là d’une moyenne. On sait que bien des entreprises brandissent des factures montrant des augmentations bien plus massives.

- Le Sénat avance sur le nucléaire et montre sa détermination. A suivre...

Nucléaire : le Sénat vote la fin des restrictions prévues pour 2030

Le nucléaire ne sera plus limité. Les Sénateurs ont voté dans le cadre de la loi sur l'accélération nucléaire la suppression de la limite de production de l'électricité par les réacteurs français.

Le nucléaire est relancé, la loi de limitation supprimée Le nucléaire français ne sera plus limité. Examinée mardi 18 janvier 2023, la loi sur l’accélération nucléaire a été validée par le Sénat. L’objectif de limitation du nucléaire à 50% de la production électrique prévue en 2035 a été supprimé. Selon le sénateur les républicains des Vosges, Daniel Gremillet, rapporteur du texte, il s’agit d’un signal fort pour la relance du nucléaire. Alors que la loi de transition énergétique datant du mandat de François Hollande en 2015 prévoyait jusque-là de ramener à 50% la part de l’électricité produite par les centrales nucléaires françaises d’ici 2035, les restrictions sont désormais levées. Les réacteurs nucléaires produisent en 2023 entre 60% et 75% de l’électricité française. Suivre cette disposition légale aurait entraîné la fermeture de 12 réacteurs nucléaires supplémentaires. Le bras de fer entre Sénat et gouvernement pour la transition énergétique Le Sénat prend donc position pour un changement radical de la politique énergétique française. Alors que le pouvoir exécutif en la personne du président de la République semblé indécis sur la politique nucléaire récente, le législatif prend le pas et renverse la tendance. Le changement va même plus loin puisque les sénateurs ont volontairement inscrit un objectif au maintien du nucléaire pour plus de 50% de la production à l’horizon 2050. Selon le gestionnaire de réseau RTE, il est nécessaire de construire de nouvelles centrales pour conserver le niveau de production électrique actuel. Alors que le gouvernement préférerait s’en tenir au résultat de la consultation citoyenne sur l’énergie et le nucléaire, les sénateurs semblent prendre les devants, ce qui ne plait pas à la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. Il s’agit là pour le gouvernement d’une position difficile à tenir quand on observe le respect des discussions citoyennes dans les textes de loi ayant précédemment fait l’objet de consultations. Même s’ils ont ouvert la voie, les sénateurs attendront cependant de voir leur texte validé par l’Assemblée nationale pour se féliciter de cette avancée dans l’indépendance énergétique nucléaire française.


- Les Verts toujours anti nucléaire(cela fait partie de leur adn !), dérangés par les sondages de plus en plus favorables..

Nucléaire : quand les Verts ont du mal à se faire entendre

Alors que le projet de loi sur l'accélération du nucléaire arrive ce mardi dans l'hémicycle du Sénat et face à une opinion publique qui évolue, les écologistes restent peu audibles sur le sujet.[...]


- Lettre du collectif "Allier citoyens" ils l'adressent à l'ensemble des députés le texte en annexe, et la FED a également envoyé le courrier que nous vous avons déjà repris dans l'article de blog précédent.

Nous allons suivre attentivement le travail de la CMP


"Madame, Monsieur,

Depuis plusieurs semaines déjà le collectif Allier Citoyens, qui regroupe une vingtaine d’associations de défense du patrimoine et de l’environnement pour le département de l’Allier, vous interpelle sur l'inquiétude suscitée par le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables.

Ce mardi 24 janvier, se réunira la Commission Mixte Paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion pour ce projet de loi.

Il nous semble important d’attirer, à nouveau, votre attention sur la dangerosité de l’article 4 permettant d’invoquer pour tous les projets quel qu’ils soient la Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur – RIIPM.

Cet article, supprimé par un amendement trans-partisan porté par 160 députés en commission puis réintroduit en catimini dans l’hémicycle par un amendement porté par deux députés de la majorité présidentielle ne doit pas être maintenu.

L’exposé sommaire de l’amendement n°CE1243[1] supprimant cet article en commission se suffit à lui-même :

L’article 4 accorderait aux projets d’énergie renouvelable - en pratique, ceux de l’éolien - une priorité systématique sur la biodiversité. Or la protection des espèces en danger ou en déclin constitue un objectif de première importance. L’article 4 porte donc atteinte à la Charte de l’Environnement, document de valeur constitutionnelle, qui proclame cet objectif – alors qu’il ne comporte aucune référence aux énergies renouvelables, ainsi qu’à la loi de 2016 sur la reconquête de la biodiversité ayant institué le principe de non-régression.

En outre, cet article 4 violerait la convention sur la Diversité Biologique conclue à Rio-de-Janeiro en 1992, et dont la France est signataire.

Pour répondre à un intérêt public majeur, une production électrique doit garantir une décarbonation nette du mix, assurer la sécurité d’approvisionnement du pays, être compétitive et protéger l’environnement : l’éolien ne remplit aucune de ces quatre conditions.

L’arbitrage entre la recherche d’un supplément d’énergie éolienne et l’impératif de protection de la biodiversité ne peut être effectué qu’au cas par cas, en fonction des caractéristiques de chaque site et de chaque projet, et sous le contrôle du juge. Il ne saurait être décidé ex ante et de manière générale.

Nos inquiétudes rejoignent celles des associations de protection de la biodiversité tel la Société Française pour l’étude et la protection des Mammifères (SFEPM) dont la mission est la protection des Chauves-souris en France, ou de la LPO qui précise dans son communiqué de presse du 9 janvier [2] :

Suite à un improbable imbroglio dans l’hémicycle et alors même qu’une solution de compromis allait être trouvée, l'article 4 a été réintégré. Il permet dorénavant que toute installation EnR, mais également de gaz et d’hydrogène bas-carbone, soit considérée comme une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM). Ici aussi la démarche n’est pas acceptable : elle aggrave la version initiale du texte, et se révèle plus restrictive que les textes européens. En l'état, la loi autoriserait une micro-installation EnR non connectée au réseau, ne contribuant que marginalement à la production d'électricité décarbonée et altérant des puits de carbone essentiels, à se prévaloir de cette RIIPM.

La LPO est totalement défavorable à une attribution aussi large et systématique de la RIIPM qui permet de bénéficier de dérogations aux obligations de conservation des espèces animales et végétales protégées et de leurs habitats. Elle demande que ce dispositif soit réservé aux projets contribuant de façon significative à la transition énergétique et à la sécurité d'approvisionnement du réseau. Cela suppose que des critères techniques minimum soient fixés pour chaque technologie, notamment en termes de puissance, et que soient également prises en compte leur localisation en dehors d’espaces protégés, et leurs modalités de déploiement.


Nous vous demandons donc de supprimer cet article, laissant ainsi s’appliquer le Règlement UE 2022/2577 qui limite la RIIPM à 18 mois et l’accorde à certains projets dont les caractéristiques devront être définis par décret.

« L'accélération du déploiement des énergies renouvelables en France ne peut pas se faire au prix d'une remise en cause de la protection des espèces. Quand le ciel sera vide, il sera trop tard pour agir. »

(Coordination Chiroptères Nationale de la SFEPM)

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur l'expression de notre considération distinguée.

Les Membres du Collectif Allier Citoyens"





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