top of page
Rechercher

22/02/25 bas-carbone - innovations françaises - taxes électricité - gaz - etc...

Photo du rédacteur: Vent Contraire en Touraine & BerryVent Contraire en Touraine & Berry

"Dans la dernière ligne droite avant la publication du "Pacte pour une industrie propre", le commissaire français Stéphane Séjourné est parvenu à faire inscrire le principe de l'énergie bas-carbone dans le document. Un moyen de pousser discrètement l'atome dans le plan de la Commission."

La Lettre, Clara Bauer, 20/02/2025

Dans la dernière ligne droite avant la publication du "Pacte pour une industrie propre", le commissaire français Stéphane Séjourné est parvenu à faire inscrire le principe de l'énergie bas-carbone dans le document. Un moyen de pousser discrètement l'atome dans le plan de la Commission. [...]

 

Quelques jours avant la publication du Pacte pour une industrie propre (Clean Industrial Deal) de la Commission européenne1, prévue le 26 février, le vice-président Stéphane Séjourné a obtenu, lundi 17, d'y faire inscrire le principe de neutralité technologique, ouvrant potentiellement la voie à de nouveaux financements pour la filière nucléaire.

 

Alors qu'une première version du texte excluait le nucléaire (LL du 19/02/25), cet arbitrage obtenu en début de semaine autour des négociations permettra notamment de s'appuyer sur l'atome pour la production d'hydrogène bas-carbone. La stratégie de Stéphane Séjourné a consisté à inclure le nucléaire dans le texte, sans le nommer explicitement mais en l'inscrivant dans la définition d'une énergie bas-carbone au même titre que les énergies renouvelables.

 

Ces derniers jours, Paris n'avait pas non plus ménagé ses efforts pour inclure l'atome dans le texte final (LL du 12/02/25). Depuis décembre, le directeur de cabinet de Stéphane Séjourné, Bertrand L'Huillier1, a multiplié les rendez-vous avec Miguel Gil Tertre1, son homologue au cabinet de l'Espagnole Teresa Ribera1, et avec Martin Engell-Rossen1, qui dirige celui du Danois Dan Jørgensen1, pour pousser dans ce sens. Combat mené de longue date par la France, la neutralité technologique était encore au menu des discussions, lundi matin, pendant la réunion en visioconférence de l'Alliance européenne du nucléaire1, organisée par le ministre de l'industrie, Marc Ferracci.



L'Inspecteur Général pour la Sûreté Nucléaire et la Radioprotection (IGSNR) écrit dans son rapport ce que les pro-énergies renouvelables intermittentes ne veulent pas entendre...

Elles sont dangereuses et coûtent cher!

Par Fabien Bouglé expert en politique énergétique, auteur de Guerre de l’Énergie, Edition du Rocher, mention d’honneur prix Turgot 2024.

C’est la publication début février 2024 par EDF d’un discret rapport de son Inspecteur Général pour la Sûreté Nucléaire et la Radioprotection (IGSNR) qui a mis le feu aux poudres et qui enflamme les réseaux sociaux. https://igsnr.com/wp-content/uploads/2025/02/Rapport-IGSNR-2024.pdf

Rédigé et publié par l’Amiral (2S) Jean Casabianca, ce rapport dénonce les risques techniques et économiques pour EDF de la complémentarité entre le nucléaire et les énergies intermittentes comme les éoliennes ou les panneaux solaires. Il précise page 13 :

« L’arrivée massive de nouvelles sources d’électricité renouvelables (EnR), à la fois intermittentes et prioritaires sur le réseau, a multiplié les variations de charge.

Elles ne sont pas sans risque sur la sûreté du système électrique (dont le black-out) ni sans contrainte sur le fonctionnement de nos installations. À long terme, elles remettent en cause le modèle économique. (…)

De souplesse de fonctionnement, la modulation s’est transformée en contrainte, le nucléaire devant faire face à la demande, seul ou avec l’hydraulique, sauf à se résoudre à employer des moyens thermiques et carbonés.

En outre, le suivi de charge a forcément un impact sur la machine, plus fréquemment sollicitée par des cyclages profonds. L’augmentation des fortuits n’est pas flagrante mais c’est dans la durée que les effets seront appréciés.

J’estime que la priorité donnée aux EnR, dans une complémentarité unilatérale nucléaire-EnR, conduit à des variations de puissance dont il serait d’autant plus opportun de se dispenser qu’elles ne sont jamais anodines sur la sûreté, notamment la maîtrise de la réactivité, et sur la maintenabilité, la longévité et le coût d’exploitation de nos installations. »

Mauvais vent pour les lobbystes de l’éolien

Le passage de ce rapport d’Edf a une portée de la plus grande importance car il remet clairement en cause ce qui est vendu depuis des années par les lobbystes des éoliennes à savoir la complémentarité nucléaire – énergies intermittentes (éoliennes panneaux solaires) traduction technique du « en même temps » énergétique du Président Emmanuel Macron.

En effet la commission d’enquête sur les énergies renouvelable dirigé en 2019 par Julien Aubert avait largement remis en question le fait que les éoliennes avaient une utilité pour la décarbonation. A l’époque Jean François Carenco Président de la Commission de régulation de l’Energie s’était exprimé à ce sujet :

« Il ne faut pas s’y tromper : grâce au mix énergétique décarboné, composé principalement de nucléaire et d’hydroélectrique, nous bénéficions déjà de faibles émissions de CO2 et d’un prix de l’électricité maîtrisé. Vous le savez, nous émettons six fois moins de CO2 que nos voisins allemands (…). Le développement des énergies renouvelables (EnR) électriques ne sert donc pas à réduire les émissions de CO2. Il faut le rappeler, car on dit beaucoup de mensonges à ce sujet, et encore récemment à la télévision. Cela n’a aucun sens et procède d’une forme de populisme idéologique »

A l’issue de ce rapport de l’Assemblée nationale et de la relance du nucléaire amorcé par Emmanuel Macron en octobre 2021 lors du plan d’investissement 2030, puis à Belfort en février 2022, les exploitants d’éoliennes devaient revoir leurs éléments de langages commerciaux pour justifier les installations. Désormais les éoliennes allaient servir non plus pour la décarbonation mais pour compenser le retard pris dans la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Il fallait donc un mix électrique basé sur le nucléaire complété avec des éoliennes ou des panneaux solaires en attendant la construction des nouveaux réacteurs.

Narratif contre réalité

Le narratif de certains de la filière nucléaire alliés à la filière éolienne allait donc promouvoir le complément nucléaire-éolienne comme l’avenir radieux d’un mix électrique décarboné français. C’était sans compter que la réalité de la science et des faits l’emporte toujours sur l’idéologie.

Face à cette nouvelle propagande de nombreux spécialistes s’inquiétaient des dangers de moduler le nucléaire avec les énergies intermittentes au moment où le vent ne souffle pas et où le soleil ne brille pas. Beaucoup d’ingénieurs alertaient sur les risques que couraient nos centrales nucléaires à adapter leur production en fonction de l’activité des énergies intermittentes du fait de la priorité de réseau dont elles bénéficient dans le marché européen de l’électricité.

Le 1er décembre dernier avec d’anciens dirigeants de la filière énergétique nous avons alerté le premier Ministre dans une tribune choc sur le danger d’une politique énergétique du « en même temps » nucléaire énergie intermittente qui déstabilisait notre économie tout entière. Parmi ces alertes nous avions dénoncé :

« L’illusion répandue par les rapports officiels de RTE que les énergies renouvelables intermittentes et l’énergie nucléaire seraient complémentaires »

Ce texte devait inspirer une autre tribune publiée le 13 janvier 2025 dans le Point par 80 parlementaires qui demandaient justement une pause dans cette politique des énergies intermittentes en France.

La prise de conscience des responsables

En ce début d’année 2025, ce mouvement de fonds exprimé par d’anciens dirigeants d’entreprises énergétiques et des parlementaires a suscité une véritable panique de la filière éolienne au point que leur lobbyste ont fini par publier une tribune désespérée dans le Monde le 30 janvier 2025 titré « Il est temps de remiser l’opposition entre nucléaire et renouvelables …»  militant à nouveau sur la nécessité de ce complément nucléaire-éolienne.

Finalement début février 2025, ce rapport de l’Inspecteur Général pour la Sûreté Nucléaire et la Radioprotection, amiral et ancien de l’école naval, venait mettre un terme à ce débat de la plus haute importance en soulignant les dangers pour l’économie du nucléaire et pour la fiabilité technique des centrales nucléaire française de les mixer avec des énergies intermittentes.

Dans cette guerre mondiale de l’énergie qui s’exprime en France par ce lobbying pro éolien et pro photovoltaïque contraire aux intérêts énergétiques de la France, ce discret rapport met un véritable coup de grâce à la politique des énergies intermittente en France.  Même si les acteurs de l’énergie ou de la vie politique n’ont pas encore parfaitement mesuré la portée de ce rapport technique historique, il est incontestable que ce dernier fera date et ne pourra absolument pas être enterré ou minimisé par le PDG d’EDF Luc Rémont.

En tout cas nous y veillerons !

 

Une innovation particulièrement intéressante par 2 ingénieurs Français  qui galèrent pour déposer leur brevet au niveau mondial et sont reconnus aux USA... 

Photo Ouest France
Photo Ouest France

De la Chine aux États-Unis, ces Normands intriguent la planète avec leur éolienne révolutionnaire

Par Noémie BAUDOUIN.

Emma Milady et Olivier Lafitte, ingénieurs de Cherbourg-en-Cotentin (Manche), sont sur le point de créer une éolienne unique au monde avec leur start-up Sereo, considérée à la Silicon Valley comme l’une des 100 plus innovantes au monde. Une technologie moins chère, plus performante et plus vertueuse. L’innovation attise la curiosité de plusieurs pays comme la Chine et les États-Unis.

Elle pèse chacun de ses mots, s’assure de ne pas en dire trop. Mais suffisamment tout de même pour laisser deviner que ce qui se joue là, au cœur du Cotentin, pourrait bien révolutionner la filière des Energies marines renouvelables (EMR). Emma Milady, ingénieure en énergie et électromécanique, installée à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), caresse d’un regard emprunt de tendresse la maquette posée sur la table basse de son salon.

 

La petite chose qui déploie ses ailes articulées n’est pas un jouet, mais bien la modélisation d’une invention unique au monde : l’éolienne offshore flottante bi-rotors, c’est-à-dire à deux hélices, et non amarrée au fond marin. La jeune femme de 28 ans n’en dit pas beaucoup plus. Le mystère de sa technologie, c’est chasse gardée. Motus et bouche cousue, l’espionnage industriel menace.

Emma Milady se sait épiée. Sa technologie est scrutée de toutes parts, dans un monde où chaque pays bataille pour dénicher la meilleure des innovations. Celle imaginée avec son associé, Olivier Lafitte, ingénieur aéronautique à Orano, semble déjà dans le collimateur. « La Chine vient tout juste de sortir un système basé sur la même technologie, explique-t-elle. Ça nous fait froid dans le dos et on est à peu près sûrs d’avoir été espionnés. Même si notre innovation reste plus performante, on sait maintenant que les Chinois regardent notre travail et ça nous effraie. »

« Les États-Unis sont très intéressés » 

Moyens financiers contraints, le duo n’a pu déposer son brevet que dans quelques pays. France, Royaume-Uni, Japon, Irlande. L’innovation n’est donc pas encore protégée ailleurs. « Un brevet mondial coûte très cher, regrette-t-elle. On doit trouver les fonds pour le déposer aux États-Unis notamment. Parce qu’on sait qu’on nous y surveille aussi et que le pays est très intéressé. C’est donc la priorité. »

Justement, Sereo vient d’être ajoutée à la liste des cent start-up les plus innovantes au monde par la Silicon Valley. En avril prochain, Emma Milady a été sélectionnée pour défendre son projet devant un parterre d’investisseurs dans la célèbre zone industrielle californienne où ça phosphore dur. Objectif : lever l’argent nécessaire au lancement de la fabrication du prototype, puis de l’éolienne pilote. Quelque 20 millions d’euros. Et c’est là que se jouera un jeu dangereux. Une subtile partie de cartes. L’ingénieure devra capter l’attention, prouver l’intérêt de sa technologie mais sans trop en dévoiler. « Je reconnais que ça m’inquiète, confie-t-elle. J’ai peur qu’on se fasse piquer notre innovation. »

« L’impact sur les écosystèmes sera réduit »

Emma Milady en est convaincue, cette technologie pourrait tout changer. Elle tient en quelques mots : deux hélices, un mât (appelé Spar) flottant et de l’intelligence artificielle. Un condensé de technologie qui répond à des enjeux majeurs : production d’énergie doublée par rapport à ce qui existe, préservation des écosystèmes marins, coût de fabrication et de maintenance limité.

« Rien ne rattachera l’éolienne au fond marin, donc l’impact sur les écosystèmes sera réduit, assure l’ingénieure. Comme elles seront situées à plus de 40 km des côtes, et trois fois plus petites qu’une éolienne classique, la population ne les verra quasiment pas depuis le littoral. L’intelligence artificielle en améliorera les performances énergétiques, atténuera les vibrations et garantira la stabilité sur l’eau. » 

Les deux ingénieurs ont également supprimé la couronne d’orientation, un moteur permettant de faire tourner l’éolienne en fonction du vent. « On la remplace par une commande qui nous permet de varier l’angle d’attaque, explique Emma MiladyL’éolienne tournera de façon passive dans la bonne direction, sans avoir besoin de moteurs ou de mécanismes complexes. »

Reste maintenant à concrétiser tout cela. Avant que d’autres ne s’en emparent. « Si on arrive à trouver suffisamment de fonds dans les prochains mois, l’éolienne pilote pourra être mise à l’eau d’ici deux à trois ans. » La révolution des EMR pourrait bien venir du Cotentin, un domaine où Cherbourg joue déjà un rôle déterminant.

 


Panorama de la chute de l'industrie chimique pénalisée entre autres par les coûts de l'énergie..

par Documentaire et Vérité

Nouvelle leçon de réalisme par le président de France Chimie: fiscalité, normes, foncier, électricité, bureaucratie, délocalisations... Le déclin de cette industrie ultra-stratégique devrait tous nous alerter !

Premier secteur industriel exportateur et deuxième solde industriel de la France, la chimie est au au coeur de l'innovation et à la base de nombreuses autres industries. Une chimie  en net décrochage par rapport au reste du monde a de multiples conséquences sur la capacité du pays à développer des technologies de pointe et à être à la tête des solutions pour le futur. Désavantagée en raison des coûts élevés de l’énergie, de la réglementation, de la main-d’œuvre et des matières premières, les pays de l'UE représentaient 28% du marché international en 2003. Vingt ans après, cette part est tombée à 13%...

Si l’on ajoute à cela une croissance limitée de la demande mondiale et des dépenses d’investissement élevées dans d’autres régions, le marché mondial des produits chimiques est de plus en plus compétitif et l’Europe en paie le prix fort. En 2023, la production chimique de l'UE27 a chuté de 8,5 % par rapport à 2022 et reste inférieure de 11 % aux niveaux d'avant la crise (2014-2019).


L'utilisation des capacités de production dans l'UE ne montre aucun signe d'amélioration en 2023-2024 : elle oscillait autour de 75 %, alors que la moyenne historique est de 81 %. Cela a un impact direct sur la productivité et la rentabilité. L'industrie chimique européenne traverse ainsi une période paradoxale : bien que ses émissions de gaz à effet de serre soient en baisse, ce recul ne reflète pas nécessairement une véritable amélioration écologique, mais comme l'explique le président de France Chimie plutôt une conséquence des fermetures d'usines. Ce phénomène met en lumière des défis importants pour l’avenir de ce secteur stratégique, avec des impacts significatifs sur la productivité et la rentabilité.


La Chimie en France est un secteur économique majeur qui regroupe près de 4 000 entreprises réparties sur l’ensemble du territoire et affiche un chiffre d’affaires de plus de 100 Mrd€ par an. La Branche chimie emploie environ 225 000 salariés. Premier secteur industriel exportateur et deuxième solde industriel de la France, le secteur a réussi à se repositionner face à une nouvelle donne au niveau mondial, mais la politique énergétique remet en cause sa pérennité. Se contenter de fermetures d’usines et d'une faible utilisation des capacités de production ne constitue pas une solution durable et risque de compromettre l'avenir du secteur à long terme.


Taxer un peu plus l'électricité en France!!!!

Taxer l’électricité : un contre-sens pour le climat

Quand les finances publiques sont aux abois, on cherche des recettes partout.

 

Quitte à en oublier les enjeux climatiques qui ne sont plus qu’un bruit de fond dans le brouhaha des décisions politiques.

 

Pour le climat, chacun l’a enfin compris, il faut développer les usages de l’électricité en substituant au maximum notre électricité, qui est issue à 95 % de moyens de production décarbonés, aux combustibles fossiles. La France est particulièrement bien placée pour le faire puisque nous avons, en 2024, battu nos records d’exportation d’électricité. Nous avons donc les moyens de faire face à ces besoins nouveaux.

 

La France a d’autant plus d’intérêt à le faire qu’elle s’affranchirait ainsi un peu plus de sa dépendance aux pays producteurs de pétrole et de gaz.

 

Pour autant, cette démarche peine et la pénétration du vecteur électricité est plus que lente.

 

La baisse de cette part énergie est potentiellement tellement importante que l’État a fait le choix de rétablir dans le même temps les taxes qu’il avait abaissées au moment de la forte fièvre des prix ... du marché justement. Son raisonnement est que malgré ce retour des taxes, les factures vont bien baisser. Au passage, on augmente aussi discrètement de 15 % la part transport dans le tarif sans expliquer vraiment que cette hausse est induite par le développement des productions renouvelables intermittentes. Mais c’est encore une autre histoire …

 

Ainsi, depuis le 1er février, l'accise sur l'électricité pour les ménages est passée de 21 à 33,70 €/MWh. Cette même accise est de 17,16 €/MWh pour le gaz. Autrement dit, l'électricité bas carbone produite nationalement se trouve quasiment deux fois plus taxée que le gaz fossile importé néfaste pour le climat (le gaz consommé en France est bien fossile puisque, en 2023, la production de biométhane a été de 9 TWh pour une consommation totale de 417 TWh).

 

On taxe davantage le produit dont il faut encourager la consommation, l'électricité, que celui dont nous devons nous passer, le gaz. Chercher l’erreur !

Tous les efforts pour promouvoir l'électrification des usages (aides à l'achat de véhicules électriques, à l'équipement en bornes de recharge, à l'installation de pompes à chaleur, etc.), sont sapés par des décisions à la petite semaine prises dans l’urgence de la crise budgétaire et qui vont à l’encontre des orientations de moyen terme. La Cour des Comptes a dénoncé cette aberration dans un référé en septembre 2024 resté sans effet.

 

Plaider sur les plateaux télévisés et sur les tribunes pour la préservation du climat, c’est bien, mais s’engager avec courage sur des décisions courageuses et des mesures cohérentes, ce serait tellement mieux pour le climat.

Copyright © 2025 Association Sauvons Le Climat

 


Eolien en mer / Général Electric licencie... 

A Saint-Nazaire, on ne peut pas rater les quatre-vingts éoliennes du premier parc offshore du pays. Bien visibles depuis la côte, elles produisent aujourd’hui l’équivalent de 20 % de la consommation électrique du département de Loire-Atlantique.

 

L’inauguration, le 22 septembre 2022, a eu lieu en grande pompe avec Emmanuel Macron. «C’est le début du chemin, une première étape vers le développement massif des énergies renouvelables», promettait-il alors. Pour le territoire de Saint-Nazaire, c’était une aubaine. Tout une filière française à développer avec des acteurs locaux à intégrer, des Chantiers de l’Atlantique au grand port de Saint-Nazaire. Et une alternative aux énergies fossiles, charbon, gaz et pétrole qui font vivre ce territoire industriel depuis trop longtemps.

 

Pourtant, malgré le succès du parc, la belle histoire de la relance verte bat de l’aile. Alors que le gouvernement multiplie les annonces en faveur de l’éolien, à Saint-Nazaire, le secteur fait grise mine. Fin janvier, après des semaines de tension, GE Vernova, la branche énergie de General Electric, confirmait la suppression de 300 postes (sur les 360 prévus), 111 à Montoir-de-Bretagne et 189 à Nantes. Installé depuis 2015 sur le territoire, année du rachat des sites à Alstom par le groupe américain, c’est un des acteurs majeurs de la filière. GE Vernova a pourtant fabriqué les nacelles du parc éolien de Saint-Nazaire. Mais en 2024, l’usine s’était déjà séparée de plusieurs centaines d’intérimaires. Contacté par téléphone, le service presse de la multinationale évoque un contexte difficile dû à «l’inflation» et «aux retards de projets sur le marché de l’éolien au niveau global». Après la livraison du parc de Dogger Bank, au Royaume-Uni, et celle du parc de Vineyard aux Etats-Unis, le carnet de commandes serait tout simplement vide après 2027.

 

«Les compétences vont partir ailleurs»

«Il est vide parce qu’ils ne le remplissent pas», estime Cyrille Gohier, délégué syndical CFE-CGC chez GE Vernova, pour qui le plan social n’est qu’une «étape» vers la fermeture totale du site. «Ils ne veulent pas prendre de risque sur un marché émergent. Ils cherchent des projets avec 30 % de marge, ce qui n’est pas possible dans le marché éolien», pointe le délégué syndical. Même son de cloche chez Matthias Tavel, le député insoumis de la circonscription de Saint-Nazaire. A l’écouter, «GE entend tout bonnement abandonner l’éolien en mer, pas assez rentable». Pour preuve, «la majeure partie du plan social concerne les services ingénierie et commercial». Un beau gâchis pour Cyrille Gohier qui veut croire en l’avenir d’une filière éolienne française : «Si ça ferme, les compétences vont partir ailleurs. Le savoir-faire ne sera plus là quand on en aura besoin.»

 

Comment en est-on arrivé là, alors que les autorités ne cessent de promettre l’explosion de la production électrique éolienne, qui passerait de 1,5 GW à 45 GW en 2050 ? Matthias Tavel évoque les retards pris par le gouvernement dans la passation des appels d’offres lors du premier mandat d’Emmanuel Macron, un délai qui met à mal les carnets de commandes actuels. A la région Pays de la Loire, à l’autre bord politique, le cabinet de la présidente Horizons Christelle Morançais fustige le gouvernement et dénonce «un problème stratégique» : «Malgré toutes les promesses, la filière de l’éolien semble être au rendez-vous manqué avec la production française.». Le maire socialiste de Saint-Nazaire, David Samzun, accuse lui aussi le «non-sens politique» qui flotte dans l’air. «Depuis quinze ans, nous travaillons à créer une nouvelle filière autour de l’éolien. Nous investissons dans les infrastructures, la recherche, la formation. Mais derrière, il n’y a aucune lisibilité étatique.» En octobre 2024, avec d’autres élus, il adressait un courrier aux ministres concernés. Inquiet des répercussions sur l’activité industrielle locale, il réclamait une intervention de l’Etat, en cohérence avec son discours de réindustrialisation et de transition énergétique.

 

«Une industrie de souveraineté»

Car derrière les difficultés de la filière made in France à se structurer se profile également la concurrence chinoise, son adaptabilité et ses prix imbattables. Si Matthias Tavel fait le parallèle avec le marché du photovoltaïque tombé aux mains de ces derniers, il en appelle à l’Etat pour assurer la pérennité des sites et des emplois, si besoin par la nationalisation. «Il s’agit d’une industrie de souveraineté dont nous avons besoin autant pour notre approvisionnement électrique que pour nos objectifs climatiques». A quelques kilomètres de là, l’ambitieux projet Eole et sa plateforme d’assemblage pour les éoliennes à plus de 230 millions d’euros, doivent voir le jour d’ici 2030. «Le but c’est quand même de travailler avec du matériel français, insiste le député LFI. Si nous ne sommes pas capables de défendre notre industrie, on y assemblera des éoliennes chinoises, c’est dommage.»

 


Augmentation dramatique de la facture d'électricité des industriels.

La réindustrialisation vouée à l'échec si cette politique énergétique perdure.

Documentaire et Vérité 10 février

L’Insee nous révèle qu’entre 2019 et 2023, la facture énergétique des industriels a presque doublé (+94 %). Et qu’entre 2010 et 2023, le prix de l’électricité a augmenté de 153,2 %. Difficile de réindustrialiser quoique ce soit dans ces conditions…



Le prix du gaz en Europe est 5 fois plus cher qu'aux USA.

L'Europe est piégée entre la Russie et les USA qui ont aligné leur prix.

NB : Concernant la France, le gaz ne représente que 3,20% dans  notre production d'électricité et sa part est en baisse importante ( moins 40, 4% entre 2023 et 2024).L'analyse des autres usages doit permettre de trouver des solutions alternatives avec des énergies renouvelables pilotables: géothermie, récupération de chaleur, bois...etc

Il faut souligner que la norme RT2012 privilégiait l'usage du gaz au détriment de l'électricité dans les nouvelles constructions....

Titre Actu Environnement le 28/3/20

28 mars 2012 — Le gaz naturel est le grand bénéficiaire de cette désaffection. Selon la première note de conjoncture commune publié par le cabinet SIA Conseil


Gaz européen : entre hypocrisie et naïveté 

En 2012, François Hollande nous avertissait : « Moi Président, il n’y aura pas d’exploration de gaz de schiste en France. » Dans la foulée, Ségolène Royal, ministre de la Transition écologique de l’époque, s’était opposée à ce qu’un méthanier américain de GNL (gaz naturel liquéfié) affrété par Engie puisse accoster à Dunkerque. Pied de nez à l’Histoire, une décennie plus tard, la France est devenue le premier importateur de GNL… de schiste américain.

À la suite de l’embargo sur le gaz russe décrété après le début du conflit russo-ukrainien, l’Europe devait trouver du gaz ailleurs. La liaison par gazoduc nous reliant au nouvel ennemi russe, la seule solution était d’accroître nos importations de GNL. Très généreusement, les Américains proposèrent leurs services : fournir en priorité à l’Europe leur GNL (de schiste) qui, à l’époque, transitait plutôt vers l’Extrême-Orient via un canal de Panama transformé pour accueillir les plus gros méthaniers du monde. Mais tout service a un prix : ce diable de gaz de schiste que les Américains payent chez eux 10 €/MWh est vendu... cinq fois plus cher sur le Vieux Continent ! Dix euros, c’était aussi le prix auquel nous achetions le gaz aux Russes avant qu’ils n’envahissent l’Ukraine, prix négocié dans le cadre de contrats long terme.

Tout augmente... et tout se complique

En 2022, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire « bombait le torse », déclarant sur les antennes : « Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe », notamment en coupant le robinet du gaz. Sabotage des deux Nord Stream puis, récemment, fermeture de l’historique Brotherhood (gazoduc de la fraternité) transitant par l’Ukraine, les livraisons russes par gazoduc ont effectivement été réduites à néant. Mais - et c'est le second pied de nez à l’Histoire - ce défaut d’approvisionnement a en partie été compensé par des importations massives de GNL... russe, provenant du méga plan gazier de Yamal LNG que le russe Novatek a construit en collaboration avec le Français TotalEnergies. Avec une croissance de ses importations de plus de 80 % entre 2023 et 2024, la France est ainsi devenue le premier importateur de GNL russe. Avec, à nouveau, une légère différence par rapport au passé : au lieu des dix euros le mégawattheure réglé aux Russes avant le confit, ce GNL est maintenant payé au prix du marché spot, soit… 50 €/MWh.

Importations françaises ne veut pas dire pour autant consommation française. Malgré une baisse de consommation de gaz depuis trois ans, la demande européenne reste soutenue, notamment en Allemagne. À la suite du lancement du suicidaire Energiewende en 2010, l’Allemagne décida d’abandonner unilatéralement sa génération électrique nucléaire au profit du gaz russe. Ainsi fut-il décidé, outre-Rhin, de doubler le Nord Stream 1 pour éviter la route traditionnelle ukrainienne devenue dangereuse. Une stratégie adoubée par de nombreux acteurs obscurs, dont l’ancien chancelier socialiste allemand Gerhard Schröder, ami intime de Vladimir Poutine, mais aussi par plusieurs ONG allemandes financées par Gazprom en échange d’un lobby antinucléaire. Parallèlement, ces mêmes ONG refusèrent, pour des raisons idéologiques, que l’Allemagne construise sur la mer Baltique des terminaux de regazéification nécessaires à l’importation de GNL. Coincée, l’Allemagne est donc aujourd’hui obligée de quémander du GNL américain et russe importé en Europe via les deux terminaux français de Dunkerque et Montoir en Bretagne. Le parcours des molécules de gaz s’est donc inversé, mais son prix a été multiplié par cinq. Naïveté ou hypocrisie, à chacun de choisir !

La Chine en vue

Légitimement focalisées sur la paix, les discussions bilatérales Trump-Poutine dont les Européens sont exclus ne pourront échapper à la géopolitique du gaz. Si le nouveau locataire de la Maison-Blanche et le maître du Kremlin ne sont pas prêts d’abandonner la « vache à lait européenne », leurs yeux sont aussi rivés vers la Chine, dont les besoins en gaz seront titanesques, au cours des prochaines décennies. Reconstruire le marché gazier russo-européen en remettant en service les gazoducs (une opération simple et rapide) permettrait à Trump de rerouter son GNL vers la Chine, dont la dépendance énergétique (à la fois pétrolière et gazière) est le principal talon d’Achille. Ce n’est pas un hasard si le nouveau président américain veut avoir la main sur le canal de Panama. Un débat passionnant qui risque de faire couler beaucoup d’encre dans les mois à venir.

 

 Brèves





Comments


Fédération

Vent Contraire en Touraine et Berry

Mentions légales

Le regroupement en fédération d'associations de Touraine et du Berry qui ont à coeur de protéger leur environnement, préserver la nature et les paysages de l'envahissement des éoliennes industrielles. Région Centre.

  • Facebook
  • Twitter

© 2021 by Cyberds.
Proudly created with Wix.com

bottom of page