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Photo du rédacteurVent Contraire en Touraine & Berry

06/11/24 Sepmes - EnR - PPE - Planification - Nucléaire - etc...

Dernière mise à jour : 7 nov.

(Pascal GUYOT/AFP)

Partageons d'abord une bonne nouvelle !

Projet de Sepmes en Indre et Loire

La CAA de Versailles par son  arrêt du 5/11/2024  suit l’avis du rapporteur à l’audience du 10/10 et annule l’autorisation accordée le 18/07/2022 par le préfet. (arrêt en annexe)

 Attendons la suite.. Nous savons que les promoteurs n'hésitent pas à aller au Conseil d'Etat.


Levée de boucliers sur le coût du soutien accordé aux EnRI

sur le coût des raccordements, lettres ouvertes au gouvernement sur le sujet

Lettre ouverte à M. le Premier Ministre pour suggérer des économies liées a notre politique énergétique

Jean-Luc Salanave (scientifique français, enseignant, ami de la Nature, spécialiste de l'énergie et de la transition écologique, ancien industriel, écologiste et pronucléaire)

Publié le 3 novembre 2024

Monsieur le Premier Ministre,

Madame la Ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques,

Permettez-moi de porter à votre attention ces propositions, concernant notre politique énergétique, qui contribueraient à réduire rapidement de plusieurs milliards d’euros les dépenses de notre pays.

Tout en ne nuisant pas à nos engagements climatiques, ces mesures permettraient, outre les économies, de réduire la pression exercée sur les contribuables (taxes CSPE, TICFE) et conduirait à une baisse des prix de l’électricité au bénéfice des entreprises et des consommateurs.

1. Prononcer un moratoire immédiat sur les aides, subventions, certificats « verts », garanties de rachat et compléments de rémunération dont bénéficient les projets photovoltaïques et éoliens, et laisser les lois de l’offre et de la demande ainsi que la taxe carbone réguler librement les investissements énergétiques futurs à compter de 2025.

La France a déjà engagé plus de 200 milliards d’euros (dont 121 Mds avant 2017 selon le rapport 2018 de la Cour des Comptes) en subventions, soutiens, tarifs de rachat garantis, compléments de rémunération, primes d’installation et cadeaux divers accordés à ces deux technologies appelées (à tort) « renouvelables ». Ces aides ont fini par renchérir l’électricité et expliquent la hausse régulière des prix observée depuis 2009. Mais ces aides ont aussi permis au solaire et à l’éolien de devenir matures et performants, au point que la forte hausse des prix de marché européen de l’électricité permet désormais aux opérateurs, notamment éoliens, de faire des bénéfices (en partie reversés à l’Etat pour la partie dépassant le seuil du complément de rémunération de leur contrat d’aide). Le moment est donc propice pour mettre fin à 15 années d’aides publiques. Certes cela mettra un coup de frein au rythme de développement débridé des renouvelables hier subventionnés. Mais les effets seront vertueux pour nos « dettes publique et climatique »: réduction des dépenses budgétaires, réduction du déficit commercial (capteurs et éoliennes sont en effet importés) et amélioration de notre « dette écologique » par réduction de notre empreinte carbone (en effet, selon l’ADEME, les émissions de CO2 par kWh sont de 43,9 grammes pour le photovoltaïque,  14,1 grammes pour l’éolien, contre seulement 3,7 grammes pour le nucléaire; réalités qui suffisent à confirmer, s’il était encore besoin, l’aberration de la priorité accordée à ces renouvelables intermittents, obligeant le nucléaire à s’effacer, à chaque coup de vent ou de soleil, devant des kWh aléatoires et … plus polluants).

2. Abandonner une grande partie des 200 milliards d’euros de dépenses programmées à partir de 2025 pour le raccordement aux réseaux de transport et de distribution des milliers de futures installations solaires et éoliennes que l’Europe nous suggère d’installer (100 milliards d’euros par RTE, 96 milliards d’euros par ENEDIS). Certes une partie (infime) de ces investissements est justifiée par le développement futur du parc nucléaire (qui n’a nécessité, faut-il le rappeler, que de 19 points de raccordement au réseau national de transport). Il conviendrait aussi d’interdire à RTE de continuer à offrir aux investisseurs éoliens en mer (souvent étrangers) la gratuité du raccordement au réseau aux frais du contribuable/consommateur français.

3. Mettre fin définitivement au système de l’ARENH (accès régulé à l’électricité nucléaire historique) qui, au final, a spolié les consommateurs français (en leur confisquant la « rente nucléaire » qu’ils ont financée pendant 40 ans sans aucun argent public). Ce système a par ailleurs coûté plus de 15 milliards d’euros de manque à gagner à EDF selon la Cour des Comptes.

L’Autorité de la Concurrence, dressant le bilan des « objectifs assignés à l’ARENH, à savoir l’émergence de la concurrence à l’amont et la baisse significative des prix de détail en aval », constate qu' »aucun de ces objectifs n’a été atteint« . Ce dispositif, mis en place par la France sous pression de Bruxelles en contrepartie du maintien du TRV (tarif régulé de vente), a contraint EDF à vendre à des « concurrents » artificiels plus du quart de sa production électronucléaire à prix coûtant pendant 15 ans. Des dizaines de nouveaux « fournisseurs alternatifs » ont ainsi pu prendre à EDF plusieurs millions de clients, mais les milliards d’euros qu’ils ont ainsi encaissés n’ont pas été utilisés pour financer, comme prévu, des capacités électriques concurrentes. Si les 100 térawattheures à 42 €/MWh de l’ARENH avaient plutôt été proposés à nos PME et à nos industriels nombre de faillites et délocalisations causées par la flambée des factures électriques auraient été évitées.

4. Accélérer le projet national de construction de 14 nouveaux réacteurs nucléaires.

On ne peut pas « en même temps » prétendre que le nucléaire ne sera pas prêt pour assurer notre neutralité carbone en 2050 et tolérer les lourdeurs décisionnelles et administratives qui le retardent. Deux ans suffisaient pour instruire un dossier de sûreté de construction en 1980, il faut cinq ans aujourd’hui, sans que ce ne soit justifié au vu de l’excellence de notre industrie (aucune « victime nucléaire » en quarante ans d’exploitation et de gestion exemplaire de ses déchets). Notre dérive vers la « sûreté quoi qu’il en coûte » doit revenir à l’approche « coûts/bénéfices de sûreté » pratiquée partout dans le monde.

Ce programme de renouvellement nucléaire est une source potentielle d’immenses économies; les 200 milliards d’euros dépensés pour les renouvelables ces dernières années (pour un bénéfice climatique quasi nul, et un doublement en 15 ans du prix de nos factures électriques) aurait permis la construction de plus de 25 réacteurs EPR2 (ou bien l’importation de leurs équivalents chinois comme nous le faisons pour les capteurs solaires) et aurait garanti pour longtemps notre souveraineté énergétique et notre excellence climatique.

5. Recentrer notre politique énergétique sur quatre objectifs prioritaires: (i) souveraineté énergétique (limiter nos importations de pétrole, gaz, capteurs solaires, éoliennes), (ii) réduction du CO2 (« décarboné » avant « renouvelable »), (iii) prix bas (retrouver ceux d’hier afin de redonner du pouvoir d’achat aux consommateurs et un élan à notre réindustrialisation, (iv) préservation des ressources naturelles (privilégier les technologies durables, les moins consommatrices en matériaux, métaux et ressources).

6. Réduire voire supprimer les agences nationales et administrations inefficaces ou inutiles.

Parmi les centaines d’agences publiques au service de l’Etat certaines (comme l’ADEME, le CESE, …) sont montrées du doigt comme étant ou étant devenues des centres de dépenses sans grande valeur ajoutée pour la communauté et les politiques nationales. Mener un audit sur les sources d’économies réalisables sur les quelques 80 milliards d’euros liés au fonctionnement de ces agences, sans exclure la reprise de tout ou partie de leurs missions, le cas échant, par les administrations de tutelle.

Vous remerciant, Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre, de l’attention que vous voudrez bien porter à mon courrier, je vous prie de croire en l’expression citoyenne de ma haute considération.


Il faut arrêter le soutien financier aux éoliennes et panneaux photovoltaïques

Michel Gay / CONTREPOINTS 

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.

Publié le 4 novembre 2024

par Jean Fluchère et Michel Gay

Le Gouvernement Jospin, et notamment son ministre de l’Écologie Yves Cochet, a mis en place il y a 25 ans une aide financière exceptionnelle d’Etat à la production d’électricité aléatoire des éoliennes et intermittente des panneaux photovoltaïques (PV) (EnRi) pour permettre à ces filières d’atteindre la maturité technologique et commerciale.

Ces aides financières, discutables dès l’origine, se justifient-elles encore après 25 ans ?

Faire les poches des consommateurs d’électricité et des contribuables

L’argent de cette subvention publique a d’abord été puisé dans la taxe appelée « Contribution au Service Public de l’Electricité » (CSPE) incluse sur la facture d’électricité de tous les Français.

A l’origine, cette taxe avait pour objectif de financer :

·         les tarifs sociaux accordés aux personnes en difficulté économique,

·         la péréquation tarifaire entre la métropoles et les zones non interconnectées au réseau national où la production électrique est plus onéreuse.

Cette taxe est étrangement soumise à la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) de 20 %. Il faut être un grand commis de l’Etat pour trouver de la valeur ajoutée dans une taxe…

Cette aide financière puisée dans la CSPE, où elle n’avait pas sa place, a été accordée principalement aux producteurs d’électricité des EnRi éoliennes et photovoltaïques. Ces aides (dont beaucoup veulent toujours profiter) devaient garantir une rentabilité du capital comprise entre … 8 et 10 % !

Puis sous le ministère de Ségolène Royal…

Ensuite, la progression de ces aides conduisant à atteindre rapidement le plafond prévu de 22 euros par mégawattheure (€/MWh) (hors taxes), la nouvelle ministre de l’écologie Ségolène Royal décida de créer une « taxe spéciale » affectée à ces aides qui devait être payée par les contribuables, et non plus par les consommateurs d’électricité.

Cependant, le Ministère des Finances ne baissa pas d’autant le prix de l’électricité, sachant que les consommateurs « oublieraient » rapidement cette éventuelle baisse. Il décida donc dans son immense sagesse de laisser la CSPE à 22 € HT/MWh et de s’attribuer la part des bénéficiaires initiaux. C’est donc devenu en réalité un nouvel impôt sur le coût de l’électricité représentant environ 8 milliards d’euros (Md€) par an.

A l’origine, cette taxe spéciale devait être examinée par les parlementaires lors de l’examen de la loi de finances, mais certains auraient pu la contrôler et voir les sommes s’envoler…

Deux ans plus tard, elle a donc été fondue avec celle concernant les combustibles carbonés (où elle n’a pas sa place), et les montants faramineux dilapidés ne sont plus données qu’approximativement par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) pour ceux qui éventuellement s’en soucieraient.

Le motif initial s’est perdu

Rappel : la motivation de départ consistait à aider ces filières à atteindre la maturité technologique et la compétitivité…

Or, la prévision de la CRE affiche encore un coût de 8 Md€ en 2025 pour les contribuables et un rappel supplémentaire de 4 Md€ en 2024. Et ce surcoût des EnRi ne représente seulement la différence entre le coût réel et les revenus de la vente au prix du marché des EnRi.

En réalité, leur coût global est supérieur. Il est difficile de connaître dans la note de la CRE ce qui se passe quand les prix du marché spot deviennent négatifs en raison précisément de l’apport massif et intempestif des EnRi.

Où en est-on actuellement ?

L’éolien terrestre : entre les débuts où les éoliennes étaient des génératrices asynchrones et avaient une puissance 0,75 MW et les éoliennes terrestres actuelles qui sont des génératrices synchrones dont le pas des pales est variable et atteignent des puissances de 12 MW, la maturité technologique est largement atteinte, aux dires même de leurs promoteurs.

Il n’y a donc plus aucune raison de les aider financièrement, s’il y en n’a jamais eu une. Soit les éoliennes sont rentables et le soutien financier public est un beau cadeau fait aux promoteurs, soit elles ne sont pas compétitives et alors elles ne le seront jamais.

Dans les deux cas, est-ce bien le rôle de la puissance publique de continuer à les aider via des subventions publiques ? Raymond Barre disait que l’Etat et les contribuables n’ont pas à aider les « canards boiteux ».

Remarque : il n’y a pas d’industrie de construction d’éoliennes terrestres en France et peu d’emplois pérennes associés contrairement aux déclarations de l’ADEME.

 L’éolien maritime posé sur les fonds marins : les aides reposent sur les coûts de projet hors raccordement au réseau national, pris en charge, contrairement à toutes les pratiques, par RTE, et donc in fine par les consommateurs dans la rubrique coût d’acheminement.

Le coût moyen aujourd’hui est de 160 €/MWh. Plus récent que l’éolien terrestre, ces coûteuses machines dont la puissance unitaire atteint 18 MW ont déjà bénéficié de tous les progrès technologiques et le facteur de charge annoncé serait doublé ! Dans le cas d’un facteur de charge double par rapport aux éoliennes terrestres, les aides ne se justifient plus également.

L’éolien maritime flottant : Il n’en existe pas encore mais le coût envisagé semble être de 240 €/MWh. Aussi serait-il prudent d’abandonner cette filière pour ne pas lancer la machine à ruiner les contribuables et les consommateurs !

Pour le PV : entre les panneaux de 3 kW crète du début et les immenses champs de panneaux mille fois plus puissants actuels (3 MW crète), il n’y a plus de comparaison possible. Les contrats aidés n’ont donc plus de raison d’être. D’autant plus que, là aussi, il n’y a pas d’industrie de fabrication de panneaux en France et donc pas ou peu d’emplois.

Dans ces deux cas, les aides doivent disparaître

Si la compétitivité existe, alors le secteur doit se débrouiller seul et les aides de l’Etat disparaitront au fur et à mesure de la fin des contrats antérieurs.

Il est scandaleux que certains des promoteurs initiaux, après avoir fait fortune sur le dos des contribuables et des consommateurs, aient revendu leur affaire à des prix inimaginables.

En conclusion, il est urgent que le gouvernement arrête de gaspiller l’argent des Français dans les EnRI éoliennes et photovoltaïques, et cela  en ne garantissant plus les nouveaux équipements et en laissant s’éteindre les contrats et les sommes astronomiques actuelles devraient décliner dans le temps.

Soit les EnRi sont rentables sur le marché actuel, soit ils ne le sont pas et ne le seront jamais. Pour ne pas avoir voulu le voir assez tôt, les contribuables allemands paieront 20 Md€ en 2024 malgré l’arrêt des subventions pour les éoliennes maritimes de la mer du Nord.

 


Electricité : un tiers des Français ont souffert du froid cette année à cause de la précarité énergétique

En 2024, un tiers des Français a ressenti le froid dans leur logement, contraints de limiter leur chauffage en raison du coût élevé de l’énergie. Selon le médiateur de l’énergie, la proportion de personnes concernées a doublé par rapport à 2020. La hausse des factures est la raison principale pour laquelle les foyers modèrent leur chauffage.

La précarité énergétique touche de plus en plus de ménages. En effet, 85 % des Français se sont préoccupés de leur consommation d’énergie en 2024, une légère baisse comparée aux 89 % de 2023. Malgré cela, 75 % des foyers ont réduit leur chauffage pour diminuer leurs dépenses, et 88 % ont modifié leurs habitudes de consommation dans le même objectif.

Parmi les 30 % de ménages qui ont eu froid, 32 % citent une isolation insuffisante comme principale cause. Cependant, seuls 29 % envisagent des travaux d’isolation, un chiffre en recul de trois points par rapport à 2023.

Les difficultés de paiement des factures sont également en augmentation, avec 28 % des consommateurs ayant eu du mal à les régler. En 2023, le nombre d’interventions pour impayés a franchi le cap du million : 265 000 coupures d’électricité et de gaz ont été effectuées, bien que ce nombre ait baissé de 18 %. En revanche, les réductions de puissance ont augmenté de 15 %.

Face à cette situation, certains fournisseurs renoncent aux coupures nettes en cas d’impayés. Frédérique Feriaud, directrice générale des services du médiateur national de l’énergie, a exprimé son soutien pour une interdiction totale des coupures d’électricité en cas de factures impayées. Elle a souligné que « l’électricité est un produit de première nécessité et pour autant, parfois, on a le sentiment qu’en pratique ce n’est pas considéré comme tel », rappelant que, contrairement à l’eau, les coupures pour impayés ne sont pas interdites.


Fabien Bouglé dénonce ces éoliennes qui coûtent des milliards sans rapporter

L’animateur et journaliste André Bercoff lance une émission spéciale qui promet de faire réagir. Dimanche dernier, à 13h sur Tocsin, il a abordé un sujet brûlant avec un invité expert en la matière, Fabien Bouglé : le développement des éoliennes en France, un thème qui suscite polémiques et débats houleux.

Les débuts tumultueux de l’éolien en France

Le développement de l’énergie éolienne en France est loin d’être un simple parcours technologique. Fabien Bouglé explique comment cette expansion a commencé sur fond de conflits d’intérêts et s’est poursuivie par des détournements de la législation. Ces pratiques auraient permis à l’industrie éolienne de se renforcer, entraînant des conséquences financières et énergétiques considérables pour le pays.

La facture pour les contribuables est lourde : en 2025, les taxes liées aux éoliennes devraient s’élever à 9 milliards d’euros. À cela s’ajoutent des investissements colossaux de 200 milliards d’euros nécessaires pour adapter le réseau de distribution aux sources d’énergie intermittentes comme l’éolien. Et ce, alors que le parc nucléaire français fonctionne efficacement, offrant une énergie stable et fiable.

Fabien Bouglé souligne également l’avertissement lancé par l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel. Celle-ci avait prévenu que l’octroi de subventions aux éoliennes créerait une dépendance quasi irréversible à ces aides, tant le lobby de l’éolien est influent. Cette prophétie semble se vérifier, avec des subventions qui persistent et un secteur devenu incontournable malgré ses limites.

France vs Allemagne : des résultats contrastés

L’émission met en lumière un autre point frappant : la comparaison entre la France et l’Allemagne. Alors que la France a une empreinte carbone bien plus faible, l’Allemagne, qui a massivement misé sur l’éolien, voit son bilan carbone grimper en flèche.

Un autre aspect crucial abordé sera la relation complexe entre l’éolien et le nucléaire. Contrairement aux idées reçues, les deux ne forment pas un duo idéal. Les centrales nucléaires, qui peinent à monter rapidement en charge lorsque les éoliennes s’arrêtent, obligent la France à recourir à des sources d’énergie thermique, moins écologiques. Cette réalité met en question l’efficacité du mix énergétique actuel et soulève la question des choix stratégiques à venir pour le pays.

Une émission à ne pas rater, ici


Pendant ce temps, le ministère de la transition énergétique continue sur la lancée du précédent gouvernement  avec la PPE

(Programmation pluriannuelle de l'énergie) et la SNBC (Stratégie bas carbone)  

PPE 3 et SNBC 3 : neuf orientations pour le nucléaire français

Publié le 5 novembre 2024 SFEN

Jusqu’alors, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoyait de fermer 14 réacteurs nucléaires en France. Si l’on sait que cet objectif n’est plus d’actualité, la publication d’une nouvelle PPE et d’une nouvelle Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) était nécessaire pour l’officialiser. C’est désormais chose faite !

Très attendues, la 3ᵉ Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la 3ᵉ Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) sont enfin disponibles. Présentés le lundi 4 novembre par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et la ministre de l’Énergie, Olga Givernet, ces documents sont soumis à une concertation publique préalable pour une durée de six semaines. Ce document, qui couvre l’ensemble des domaines énergétiques et les objectifs de décarbonation du pays, contient des points significatifs concernant le nucléaire.

La PPE et la SNBC constituent les piliers de la politique énergétique et climatique française. Élaborée en 2015, la SNBC est la feuille de route de la France pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), avec des objectifs de réduction de 50 % des émissions brutes d’ici 2030 par rapport à 1990, et l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050. La PPE, quant à elle, est un outil de pilotage de la politique énergétique française, qui fixe les priorités pour la production et la consommation d’énergie, en alignant les ressources et les infrastructures énergétiques avec les objectifs climatiques.

Ces plans sont en continuité avec la Stratégie française sur l’énergie et le climat (Sfec), issue d’un grand débat public organisé par Agnès Pannier-Runacher en 2023. Ils s’articulent autour de quatre piliers : le développement du nucléaire, le soutien aux énergies renouvelables, l’amélioration de l’efficacité énergétique, et la sobriété énergétique.

Que contient cette nouvelle consultation ?

La troisième édition de la SNBC et de la PPE met en avant plusieurs axes stratégiques. Pour la SNBC, un accent particulier est mis sur la décarbonation du secteur des transports, l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre en France. L’objectif est de réduire les émissions en encourageant la transition vers les véhicules électriques, avec une ambition de 66 % de véhicules électriques dans les ventes et 15 % dans le parc roulant d’ici 2030. En matière d’habitat, la SNBC 3 vise à rénover annuellement 400 000 maisons individuelles et 200 000 logements collectifs pour accroître leur efficacité énergétique.

Du côté de la PPE, la part de l’électricité dans le mix énergétique devrait atteindre 39 % en 2035 (contre 25 % aujourd’hui), avec une part de 30 % pour les énergies renouvelables non électriques. L’objectif est de suivre une trajectoire qui amènerait à couvrir 54 % du mix énergétique global à l’horizon 2050 avec l’électricité.

Quels sont les points qui concernent le nucléaire ?

Ce texte confirme tout d’abord le changement de cap de l’État concernant le nucléaire. Alors que la précédente PPE envisageait la fermeture de 14 réacteurs (dont les deux tranches de Fessenheim qui ont été mises à l’arrêt en 2020), cette nouvelle orientation met désormais l’accent sur le maintien du parc nucléaire existant et le développement de nouvelles capacités. Ainsi, neuf actions spécifiques sont envisagées :

  1. Prolongation de la durée de vie des réacteurs : La PPE prévoit la possibilité de prolonger l’exploitation des réacteurs nucléaires au-delà de 50, voire 60 ans, sous réserve du respect des exigences de sûreté définies par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Les réexamens décennaux permettront de valider cette prolongation réacteur par réacteur.

  2. Amélioration de la performance des réacteurs existants : EDF est encouragée à améliorer l’efficacité opérationnelle de ses réacteurs pour atteindre une production cible de 400 TWh d’ici 2030, bien que la PPE table sur une hypothèse plus conservatrice de 360 TWh. Cette amélioration vise à renforcer la stabilité et la fiabilité de la production nucléaire française.

  3. Lancement de trois paires de réacteurs EPR2 : L’État confirme son soutien au déploiement de trois paires de réacteurs EPR2, avec une décision finale d’investissement d’EDF attendue au plus tard en 2026.

  4. Études pour un éventuel programme nucléaire renforcé : Afin de préparer la future capacité nucléaire de la France, l’État envisage un second palier d’au moins 13 GW, soit environ huit réacteurs EPR2 supplémentaires. Cette étude, en cours jusqu’en 2026, pourrait permettre une décision rapide pour une extension significative du parc nucléaire.

  5. Encouragement des SMR et réacteurs innovants : Dans le cadre du plan France 2030, l’État soutient le développement de réacteurs de petite taille (SMR) et de technologies de rupture. La PPE vise la mise en service d’un premier béton pour un SMR à eau pressurisée, ainsi que le lancement d’au moins un prototype d’un réacteur d’une technologie différente d’ici 2030. La PPE en consultation précise que l’État continuera à évaluer l’opportunité de déployer ces réacteurs en France pour contribuer à la production de chaleur, d’hydrogène, ou à la fermeture du cycle nucléaire. En outre, l’État prévoit d’identifier les sites pour leur déploiement et d’adapter le cadre législatif pour faciliter leur intégration.

  6. Poursuite de la stratégie de retraitement et de valorisation du combustible nucléaire : L’objectif est de mener à bien les travaux de renouvellement des installations de l’aval du cycle d’ici 2026 pour définir l’avenir du cycle post-2040.

  7. Stratégie de multirecyclage et développement des RNR : Des recherches sur le multirecyclage en réacteur à eau pressurisée (REP) sont en cours, ainsi que la définition de jalons pour la mise en place de réacteurs à neutrons rapides (RNR) d’ici la fin du siècle, avec les infrastructures nécessaires.

  8. Création d’une filière européenne de conversion et d’enrichissement de l’uranium de retraitement (URT) : Le document indique que la filière française continuera de travailler sur un projet européen de conversion et d’enrichissement de l’URT, afin de permettre à EDF de couvrir ses besoins à partir de 2030.

  9. Maintien de la recherche dans le nucléaire : Le CEA conduira un programme d’investissements pour maintenir une capacité de recherche dans le secteur nucléaire, garantissant à la France une expertise durable et une capacité d’innovation dans cette filière stratégique.

Le gouvernement invite les citoyens et les parties prenantes à participer activement à cette consultation pour affiner la PPE et la SNBC. La Société française d’énergie nucléaire (Sfen), après un travail interne, y apportera également sa contribution. Les participants peuvent partager leurs avis sur le site officiel de la consultation, accessible en ligne.


Le gouvernement joue la continuité dans la planification de la production d'énergie

Le débat public autour de la programmation pluriannuelle de l'énergie jusqu'en 2030 a été lancé, ce lundi, un an après la sortie d'une première mouture. Les objectifs de développement de toutes les filières sont conservés même si certaines sont déjà fragilisées par les coupes du projet de loi de finances.

Par Matthieu Quiret

Publié le 4 nov. 2024 à 16:20Mis à jour le 4 nov. 2024 à 17:30

S'il est un domaine où le gouvernement tente de maintenir un cap ferme dans une mer agitée, c'est bien l'énergie. En lançant, ce lundi, les débats autour de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), la ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher a présenté une feuille de route très proche de la stratégie française énergie-climat envisagée en novembre 2023, mais qui n'a jamais été adopté. Avec la conviction qu'il existe désormais un consensus sur cette question chez les Français. Un sentiment détaillé par la ministre de l'énergie Olga Givernet dans une interview accordée aux « Echos » la semaine dernière.

Conditionnée par l'engagement européen de réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, cette trajectoire prévoit de « passer d'une énergie qui est environ 60 % carbonée

en 2022 à une énergie qui est à environ 60 % décarbonée en 2030 », stipule le document publié

lundi. En termes de consommation, le gouvernement compte sur la poursuite des efforts de sobriété

pour atteindre 1.243 TWh contre à 1.556 TWh en 2022.

Le parc nucléaire restera le fer de lance de la production électrique avec 360 TWh de capacité d'ici 2030 grâce au démarrage en cours de l'EPR de Flamanville. En revanche, la relance du

programme nucléaire n'apportera aucune solution puisque les nouveaux réacteurs EPR2 démarreront plus tard.

Nouveaux raccordements

La décarbonation et l'augmentation de la production impliquent surtout un gros coup d'accélérateur

dans les énergies renouvelables. L'éolien en mer sera fortement mis à contribution pour atteindre

14 TWh en 2030 contre 1TWh en 2022. Puis 70 TWh cinq ans plus tard. Le recours aux parcs

photovoltaïques reste sur la même pente pour aboutir à 65 TWh de solaire d'ici 2030. C'est-à-dire

plus de trois fois le volume actuel.

Le développement des éoliennes terrestres est plus polémique. Elles sont accusées de soustraire

du foncier agricole ou de défigurer les paysages. Le Premier ministre Michel Barnier s'était même

engagé, dans son discours de politique générale, à durcir leurs conditions d'installations.

Si le ministère de l'énergie promet d'étudier avec plus de soin les zones d'implantation, toujours est-il que la cible de production de cette filière reste à 64 TWh contre 38 TWh en 2022. Le projet de loi

de finances 2025 se veut cohérent avec cette trajectoire puisqu'il prévoit 4,8 milliards d'euros de

plus pour anticiper les nouveaux raccordements de fermes d'énergies renouvelables.

Doublement de la chaleur

Par ailleurs, la PPE s'engage à multiplier par cinq le volume de biogaz méthanisé à l'horizon 2035.

De même, la production de chaleur sera doublée à cette échéance. Cette fois, la planification

apparaît décalée par rapport au projet de budget puisque les moyens de l'agence de

l'environnement Ademe sont fortement amputés. De plus, son fonds chaleur, qui subventionne de

nombreux projets de chaudières, va subir un coup d'arrêt.

Dans l'hydrogène, l'ambition française ne varie pas non plus avec 6,5 GW installé d'ici 2030

conformément à l'objectif envisagé il y a un an. Le gouvernement ne veut pas tenir compte du

ralentissement de la filière H2 en particulier en France où les projets d'électrolyseurs patinent.

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a accueilli favorablement les annonces d'Agnès

Pannier-Runacher, rassuré par les objectifs de production et d'électrification et le maintien d'une

ambition forte de décarbonnation. Le Président du SER Jules Nyssen reste néanmoins inquiet par

les moyens mis en face.

La planification proposée est donc mise au débat public pendant six semaines et le gouvernement

promet de l'amender en fonction des contributions. Le texte fera l'objet d'un décret qui devrait être

publié d'ici le premier trimestre 2025. Le ministère de la transition écologique promet qu'il sera

cohérent avec la proposition de loi de Daniel Gremillet (Les Républicains) adoptée au Sénat il y a

quelques semaines.


3ème document "Planification... de qui se moque-t-on ?" est particulièrement  intéressant. Chiffres à l'appui, il démontre l'utopie de cette transition!!!

Planification de la transition énergétique, de qui se moque-t-on ?

Le gouvernement a présenté, une semaine avant la COP 29 qui se tiendra à Bakou en Azerbaïdjan, des objectifs toujours aussi ambitieux de transition énergétique via deux textes : la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Un exercice de pure forme tant les objectifs sont irréalistes et les moyens de les atteindre (financiers, économiques, industriels, technologiques et humains) totalement insuffisants. La stratégie de transition énergétique reste pour son malheur un exercice incantatoire de communication politique et de pensée magique. Deux exemples suffisent à le démontrer : les deux tiers des ventes de voitures neuves devront être 100% électriques d’ici 2030, dans seulement cinq ans, contre 15% aujourd’hui. Et le bâtiment devra réduire ses émissions à 35 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an, toujours en 2030, contre 62 millions de tonnes en 2022. Par quels miracles ? Tout cela va passer par un énième débat public, inutile, et des décrets en 2025, pas de loi débattue au Parlement. Une façon de ne pas avoir à faire face à de vraies contradictions.

Le gouvernement a présenté le 4 novembre la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Deux textes qui sont censés être les feuilles de route de la politique énergétique française dans les années à venir. Même si les précédents PPE et SNBC n’ont été dans les faits que des exercices de pure forme. L’ancienne PPE, celle de 2020, orchestrait la sortie progressive du nucléaire voulue par François Hollande et Emmanuel Macron avant que ce dernier change soudain de cap en février 2022. Donc depuis deux ans, la PPE existante n’avait plus aucun sens et avait été balayée du jour au lendemain par une décision du Président de la République alors en campagne électorale.

La PPE, qui existe depuis 2016, a vocation de donner des objectifs en volume pour chaque type d’énergie et la SNBC indique la trajectoire à suivre pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. La SNBC fixe ainsi des plafonds d’émissions à ne pas dépasser par périodes de 5 ans. Les grandes lignes des planifications et engagements annoncés le 4 novembre ne sont pas vraiment une surprise. Elles sont connues depuis des mois avec la « planification écologique », déjà présentée en fanfare par le précédent gouvernement, et le plan national intégré énergie-climat envoyé par la France à la commission européenne en juillet pour être avalisé par les eurocrates.

Problème majeur de méthodologie

Et on peut raisonnablement s’interroger sur la fiabilité des modèles et des prévisions de la nouvelle PPE. La France réaffirme son ambition de réduire à un rythme sans précédent sa consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030. En l’espace de seulement cinq ans et à en croire la PPE, la part des fossiles tombera dans sa consommation finale à 42% en 2030 contre 60% en 2022. Il faudra en vendre des véhicules électriques et des pompes à chaleur pour réaliser un tel tour de magie en si peu de temps…

La France a ainsi pour objectif déclaré que les deux tiers des ventes de voitures neuves soient 100% électriques d’ici à 2030 contre 15% aujourd’hui… Cela permettrait d’avoir 15% de voitures électriques dans le parc roulant du pays d’ici à la fin de la décennie contre 2,2%… début 2024. Ce qui n’est pas explicité est comment soudain les consommateurs vont se ruer sur les véhicules électriques que les constructeurs ont le plus grand mal à commercialiser.

Ce passage massif et soudain à la motorisation électrique est évidemment une des conditions nécessaires pour réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 d’ici 2030. Mais cette ambition irréaliste illustre le défaut majeur de méthodologie derrière le PPE et la SNBC. Les modèles sont construits en fonction d’objectifs purement politiques éloignés des réalités. Ils ne sont pas définis à partir des moyens financiers, économiques, industriels, technologiques et humains que le pays peut mobiliser pour les atteindre. Cela rappelle les grands moments de la planification soviétique, le fameux Gosplan et ses chiffres fantaisistes totalement déconnectés du réel. En l’occurence, la PPE et la SNBC s’apparentent à un exercice de pure forme qui répond avant tout à un objectif de communication politique à une semaine de la COP 29, qui se tiendra du 11 au 22 novembre à Bakou en Azerbaïdjan.

Objectifs incantatoires

Ainsi, la part des fossiles dans la consommation d’énergie devra être ramenée en France à 42% en 2030, à 30% en 2035 (-12% encore entre 2030 et 2035… toujours en cinq ans) et bien sûr à zéro en 2050. « Pour atteindre nos objectifs énergétiques, nous devons avancer sur deux fronts : réduire nos consommations grâce à la sobriété et à l’efficacité énergétique tout en développant massivement la production d’énergie décarbonée », a expliqué sans sourciller la ministre de l’Energie Olga Givernet. « Ce n’est pas qu’une question d’énergie, c’est un choix de société qui déterminera notre avenir », a-t-elle souligné. Elle a bien fait de le préciser puisqu’une évolution aussi rapide ne peut que se traduire par un appauvrissement généralisé. « Il faut que notre mix décarboné soit à moitié pour l’énergie nucléaire, à moitié pour les énergies renouvelables », a-t-elle ajouté.. Il faudrait peut-être informer la ministre que l’électricité représente seulement 27% de la consommation totale d’énergie du pays…

Seule solution donc : une électrification massive des usages, dans les transports, l’industrie et le chauffage des bâtiments. Là encore avec des objectifs irréalistes et des contradictions de taille. Le projet de loi de finances prévoit une hausse sensible de la fiscalité sur l’électricité qui passerait de 22,5 euros par mégawattheure (MWh) à une fourchette située entre 30 et 50 euros par MWh pour tous les clients particuliers, quel que soit leur contrat. Et dans les incohérences manifestes, on peut ajouter la baisse de MaPrimeRénov’, celle des aides au passage à la motorisation électrique et des dotations du fonds chaleur renouvelable.

Les transports : « une complexité absolue »

Mais cela ne devrait pas freiner, selon la PPE, le basculement du secteur du bâtiment vers l’électricité ce qui lui permettra de réduire drastiquement ses émissions à 35 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an en 2030 contre 62 millions de tonnes en 2022… Cela nécessitera la rénovation de « 400.000 maisons individuelles et 200.000 logements collectifs chaque année en moyenne d’ici à 2030 ». Et des rénovations qui ne sont pas des trompe l’œil mais qui permettent effectivement de réduire la consommation d’énergie et pendant longtemps.

Les plus importantes réductions d’émissions par secteur d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990 sont attendues dans l’industrie (-68%) et l’énergie (-65%). Il faudra aussi qu’elles diminuent dans les transports qui représentent 32% des émissions et qui est le seul secteur ayant connu une progression avec une augmentation de 6,5% de ses émissions entre 1990 et 2022. Agnès Pannier-Runacher Runacher, la ministre de la Transition écologique, a reconnu qu’ils s’agissait d’une « complexité absolue » touchant entre autres à la « liberté personnelle » des 67 millions de Français. Le mouvement des gilets jaunes est encore dans les mémoires gouvernementales…

Aucun débat parlementaire, juste une consultation publique… inutile

Du côté de la production d’électricité, elle sera assurée par un redressement limité du nucléaire, avec 360 à 400 térawattheures (TWh) prévus chaque année, contre 320 TWh en 2023. Cela s’explique par le fait que le programme de construction de réacteurs nucléaires de nouvelle génération (EPR2) en est toujours à ses prémices et que dans le meilleur des scénarios il est difficile d’imaginer disposer d’un premier EPR2 en 2035. Le gouvernement mise aussi sur une poussée du photovoltaïque. « L’objectif est de porter le rythme de développement du solaire au moins à 5,5 gigawatts (GW) par an, contre 3 GW/an dans la précédente PPE ». L’accent est mis aussi sur l’éolien en mer en dépit de son coût exorbitant, avec une cible de 18 GW de capacités installées dans 10 ans, « soit plus de 10% de la production d’électricité décarbonée » à cette échéance, contre 1,5 GW actuellement. Sur l’éolien terrestre, et en dépit des réticences et des saturations dans certaines régions, le gouvernement entend maintenir le rythme actuel de développement avec un objectif d’installer 1,5 GW de capacité supplémentaire chaque année. Ce qui permettrait le doublement du parc actuel d’ici 2035, à 40 GW de puissance installée contre 21 GW en 2022.

Pour couronner une opération de communication, la publication de la PPE et de la SNBC a permis de lancer une énième concertation publique, inutile, qui prendra fin le 15 décembre. Les textes seront ensuite soumis au Haut conseil pour le climat avant la publication de décrets d’application attendus en 2025 et non pas le vote d’une loi à la suite d’un débat parlementaire. Il n’y aura donc pas de vraies remises en causes des prévisions, des modèles et des engagements qui méritent pourtant amplement d’être questionnés. De qui se moque-t-on?

 



Projet de SMR pour la décarbonation du chauffage (Groupe Gorgé)

Ça avance.Les applications du nucléaire sont multiples (électricité, chauffage, médicale..) Les petits réacteurs  peuvent intervenir dans le domaine du chauffage ou la production d'électricité pour les électro-intensifs et donc se substituer aux énergies thermiques. Mais cet état de fait n'est pas pris en compte !

Le groupe industriel démarre l'homologation de son mini-réacteur auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire, en France. Les projets de décarbonation des réseaux de chaleur en Finlande laissent espérer de nouveaux débouchés à l'étranger à l'entreprise.

Dans la course de vitesse que se mènent les start-up du nucléaire, le groupe familial Gorgé, spécialisé dans la défense avec par exemple ses drones sous-marins, se veut en tête de peloton. A l'origine d'un projet de mini-réacteur baptisé Calogena, il a déposé vendredi 1er novembre son dossier d'option de sûreté à l'Autorité de sûreté nucléaire. Cette étape clé marque le début d'un processus d'instruction de « deux ou trois ans », lequel pourra aboutir sur l'examen d'une demande formelle d'autorisation de création d'une nouvelle centrale… le dernier sésame à obtenir avant de lancer les travaux.

Grâce à un concept de réacteur à eau légère de 30 MWh, fonctionnant à basse pression et à basse température et destiné à décarboner les réseaux de chaleur urbains, Calogena a réussi son pari de devenir l'une des premières start-up françaises capable de franchir ce jalon réglementaire.

« Une place à prendre »

Parmi les lauréats du programme France 2030 et plus globalement parmi les start-up de l'atome en France, seul le projet Nuward porté par EDF pouvait se targuer d'une telle performance ainsi que le projet de la start-up Jimmy, qui a directement déposé une demande d'autorisation de sa centrale, en avril dernier. Au printemps, EDF a néanmoins décidé de remettre les compteurs de son projet à zéro, en revoyant en profondeur ses choix techniques.

« Il y a une place à prendre pour être le fer de lance de la filière des petits réacteurs nucléaires français à l'export et on pense qu'on va prendre cette place car notre réacteur est le plus proche de la commercialisation à grande échelle », fait valoir Raphaël Gorgé, le PDG du groupe, qui espère voir son réacteur sur le marché d'ici à 2030.

En ligne de mire pour ce dernier, les premiers appels d'offres qui pourraient poindre au nord ou à l'est de l'Europe pour décarboner les réseaux de chaleur. En Finlande, l'énergéticien Helen a lancé en septembre la première phase d'un programme visant à construire un SMR (Small Modular Reactor) pour chauffer la ville d'Helsinki. Deux initiatives similaires ont été lancées par la ville de Kuopio et Kerava, toujours en Finlande.



 Brèves 06/11/24

BREVES 6/11/24L'île énergétique belge fragilisée par un budget hors de contrôle

Extrait GREE UNIVERS le 29/10 :L'île énergétique artificielle « Princesse Elisabeth » - Source : Elia Le projet vient de se voir accorder une facilité de crédit de 650 M€ de la Banque européenne d'investissement, mais il pourrait avoir besoin de beaucoup plus. L’île énergétique artificielle que la Belgique veut construire dans la zone dite “Princesse Elisabeth” a vu ses coûts énormément gonfler,

Biomasse : Mini Green Power décroche son premier gros contrat 

Extrait GREEN UNIVERS le 29/10/24

Après dix ans d’efforts, une première importante affaire pour Mini Green Power, concepteur, fabricant et exploitant de petites centrales à biomasse multi-brevetées, capables de brûler une large palette de déchets, notamment les très humides et les CSR*. L'acheteur est un acteur français et international des déchets qui conçoit et exploite lui aussi des centrales à biomasse mais pas sur la gamme …

 

L'exploitant du parc éolien conteste les pénalités reçues pour le retard dans son démantèlement : FR3 BretagneLe retard pris dans le démantèlement du parc éolien de Guern, décidé par la justice administrative puis le conseil d'état, vaut à son exploitant d'avoir reçu un "titre de perception" de 184.000 euros émis par le Trésor Public. Ce dernier le conteste.

 Élus et entreprises françaises du secteur s'étonnent que l'Alliance industrielle pour les petits réacteurs nucléaires (SMR), portée par la Commission européenne, ait décidé de sélectionner plusieurs projets américains. Christophe Grudler mettra à profit l'audition du commissaire désigné à l'énergie, Dan Jørgensen, prévue aujourd'hui, pour maintenir la pression.

 

La filière nucléaire française se mobilise contre le choix de l'Alliance industrielle européenne sur les SMR (small modular reactors) – portée par l'industrie et la Commission – de soutenir quatre projets non européens sur les neuf annoncés au total le mois dernier. L'eurodéputé Christophe Grudler (Renew), président du groupe de réflexion sur l'énergie nucléaire au Parlement européen, profitera de l'audition du commissaire désigné à l'énergie, Dan Jørgensen, prévue ce mardi 5 novembre, pour l'interpeller sur le sujet.

En coulisses, plusieurs adhérents du Groupement des industriels français de l'énergie nucléaire (Gifen), qui représente la filière tricolore, ont fait part de leur étonnement face à ce choix peu lisible de la Commission. En attendant les prochains rounds de sélection de l'Alliance et surtout leur futur financement par le projet important d'intérêt européen commun sur le nucléaire (PIIEC, LL du 07/06/24), les Français appellent à un soutien prioritaire à la souveraineté du Vieux Continent de la part de Bruxelles.

Un nouveau combustible révolutionnaire: le futur de l'énergie nucléaire découvert aux États-Unis? GEO, 05/11/2024Une étude inédite menée par des chercheurs américains révèle les propriétés exceptionnelles des sels liquides de trichlorure d'uranium, ouvrant la voie à une nouvelle génération de réacteurs nucléaires.

 

Et si le laboratoire national Oak Ridge aux États-Unis venait de mettre la main sur la première pièce du puzzle vers la prochaine génération de réacteurs nucléaires ? Les scientifiques américains ont pour la première fois scruté le comportement des sels liquides de trichlorure d'uranium (UCl3), potentielle source de combustible pour de nouveaux réacteurs nucléaires aux sels fondus.

 

Prix et service : les turbiniers éoliens occidentaux "pas toujours à la hauteur" (NEON)  Extrait GREEN UNIVERS 6/11

 

“Nous allons certainement commencer à nous servir de turbines chinoises, d’abord en Australie et peut-être ensuite en Europe, il faudra voir. Nous n’avons pas un plan préétabli pour changer de fournisseurs, mais les turbiniers occidentaux doivent décider que faire de leur avenir”, a dit le PDG de Neoen, Xavier Barbaro, pendant la présentation des résultats trimestriels de son entreprise

 

 

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