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05/02/25 prix de l'électricité - pollution allemande - ademe - nucléaire - etc...

Photo du rédacteur: Vent Contraire en Touraine & BerryVent Contraire en Touraine & Berry

Documentaire et Vérité expose le problème des prix élevés de l'électricité en Allemagne qui se répercutent chez ses voisins

En Norvège, la coalition au pouvoir vient d’exploser à cause de l’électricité. Pourquoi cela risque t-il de faire tache d’huile sur l’Europe entière ? Bloomberg explique qu’ « energiewende et dunkelflaute sont entrés en collision, faisant grimper les prix locaux de l'électricité à mesure que le pays exporte une quantité croissante d'électricité via des câbles transfrontaliers. » Le constat est simple: les électeurs norvégiens paient des prix de l'électricité plus élevés afin que les Allemands ne soient pas confrontés à des coûts encore plus élevés. En effet, les prix de gros moyens de l'électricité en 2023-2024 étaient plus élevés de 50 % dans le sud de la Norvège qu'au cours de la période 2010-2020.  Le parti qui remportera la prochaine élection norvégienne risque de mettre au rebut une paire de câbles vieux de 50 ans reliant la Norvège au Danemark. D'autres interconnexions transfrontalières pourraient être en danger lorsqu'elles atteindront leur fin de vie. Ainsi de nouveaux projets risquent de ne jamais voir le jour. Les pays nordiques ont de plus en plus l'impression de payer le coût d'une politique énergétique allemande ratée - une politique sur laquelle ils n'ont pas été consultés. La France commence à ressentir la même chose, tout comme l'Autriche, la Grèce ou la Pologne. Tout cela remet en question une grande partie des hypothèses pour les objectifs d'électricité verte de 2030 et 2035, qui reposent sur un marché régional efficace et interconnecté. Peut-être serait il temps de regarder la réalité en face ? https://bloomberg.com/opinion/articles/2025-02-03/why-norway-s-political-crisis-is-a-european-energy-problem?utm_source=website&utm_medium=share&utm_campaign=twitter&embedded-checkout=true



Un article de Transitions et Énergies sur l'ADEME

Aujourd'hui encore les promoteurs éoliens utilisent cette étude lamentable de l'ADEME sur la dépréciation immobilière, mille fois démentie, notamment par des jugements.

Ou encore l'étude de notre ami Jean Michel Desmon (annexe livret 6) sur le CO2 qui serait évité par l'éolien.

Autre fake news: il faudrait 15 000 litres d'eau pour 1 kg de viande de bœuf: l'INRA annonce 20 à 50 litres . Voir aussi article  du 30/10/24 (Atlantico) .

Le problème avec cet établissement public, créé en 1991, ne tient pas à sa mission, accompagner la transition énergétique, mais la façon dont elle est menée, surtout avec un budget passé de 800 millions en 2020 à 3,5 milliards d’euros l’an dernier. L’Ademe, qui s’est auto baptisée il y a quelques temps Agence de la transition écologique, fait depuis des années du militantisme écologiste parfois jusqu’à la caricature. L’Ademe a été, et parfois est toujours, dans une logique purement idéologique… contre le nucléaire, contre l’automobile et pour la décroissance. Elle a été jusqu’à expliquer aux Français qu’il ne faut pas acheter des produits neufs dans les magasins et au bout de combien de jours d’usage ils doivent laver leurs différents vêtements. Elle s’est aussi rendue tristement célèbre pour avoir réalisé en 2018, à la demande express d’Elisabeth Borne alors ministre de la Transition écologique, une étude anti-nucléaire bâclée pour démontrer que produire 100% d’électricité renouvelable d’ici 2060 était tout à fait possible. L’Académie des Technologies avait « descendu » en flammes le document…

Le mois dernier, les poids lourds de la droite s’en sont pris soudain à l’Ademe. Le président du Sénat, Gérard Larcher a lancé la charge dans une interview au Parisien. Il a dénoncé les « 4 milliards de budget et près de 1.100 équivalents temps plein » de l’établissement public ajoutant que « la question de l’efficacité de la dépense publique se pose ». Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de- France, a pris le relais et suggéré sur France Inter sa suppression pure et simple. Enfin, après le discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, a dénoncé les agences et établissements publics – dont l’Ademe – à l’« utilité douteuse » et au « coût bien réel ».

Les critiques contre l’Ademe, contre la façon dont depuis plus de trente ans elle mène sa mission avec une efficacité souvent contestable et une logique avant tout militante et idéologique, sont légitimes… mais bien tardives. D’autant plus que son budget est devenu considérable. Il est passé (budget opéré) de 800 millions d’euros en 2020 à 3,5 milliards en 2024. Le budget prévisionnel pour 2024 était de 4,2 milliards et celui de 2025 devrait être de l’ordre de 4 milliards.

Sans surprise, la contre-offensive en faveur de l’Ademe a été immédiate. En France, l’efficacité et la légitimité de la dépense publique ne sont jamais des questions qui méritent d’être posées. Il suffit que les intentions soient louables… Ce qu’elles sont toujours. Agnès Pannier-Runacher, dont le ministère de la Transition écologique a la tutelle de l’Ademe, a dénoncé des « critiques simplistes » autour d’un « prétendu gaspillage d’argent public ».

Du militantisme écologiste parfois jusqu’à la caricature

L’Ademe était à l’origine l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie et s’est auto baptisée il y a quelques années, Agence de la transition écologique. Crée en 1991, il s’agit d’un établissement public dont la mission est d’accompagner la transition énergétique. Il gère le fonds chaleur renouvelable – 800 millions d’euros – et économie circulaire – 300 millions d’euros -, et opère également une partie du plan France 2030 – à hauteur de 8,3 milliards sur une enveloppe totale de 54 milliards d’euros. L’ademe a ainsi alloué 1,6 milliard l’an dernier à la décarbonation de l’industrie, la moitié, 800 millions, allant à ArcelorMittal, pour rendre plus vert ses hauts fourneaux de Dunkerque. Mais depuis, ArcelorMittal a mis le projet en suspens… 

Le problème de l’Ademe n’est pas sa mission, mais la façon dont elle la mène au point de faire du militantisme écologiste parfois jusqu’à la caricature et d’avoir été longtemps considérée comme un « foyer d’accueil » pour les soixante-huitards vieillissants. L’Ademe a été, et parfois est toujours, en mission idéologique contre le nucléaire, contre l’automobile et pour promouvoir les renouvelables et… la décroissance. Au point d’avoir perdu auprès de bon nombre d’experts de l’énergie et d’ingénieurs presque toute crédibilité. Ces études ne sont ainsi presque jamais citées et prises en compte. Ce qui ne l’empêche pas d’être sourde à toute critique et remise en cause. « On a un problème de gouvernance de la transition écologique dans notre pays. L’Etat ne veut rien lâcher, or c’est au niveau territorial que cela devrait se jouer désormais », relève un fin connaisseur de l’Ademe.

L’étude délirante sur 100% de production d’électricité renouvelable

Dans un épisode marquant, l’Ademe avait ainsi réalisé fin 2018, à la demande express d’Elisabeth Borne alors ministre de la Transition écologique, une étude démontrant que produire 100% d’électricité renouvelable d’ici 2060 était possible… Un document ahurissant construit sur des hypothèses invraisemblables et impossibles à justifier. Il n’y avait d’ailleurs aucun comité scientifique derrière cette étude.

Dans son scénario « de référence », le postulat de l’Ademe était celui d’une baisse de la consommation d’électricité en France… avec une augmentation de la population, dix millions de véhicules électriques sur les routes et une transition énergétique qui ne peut se faire que par une électrification massive des usages. L’Académie des Technologies avait « descendu » en flammes le document écrivant que « les conclusions de l’étude de l’Ademe doivent être prises avec la plus grande prudence ». Elles sont affectées par « de nombreuses erreurs de méthodes et des contradictions ». Elles « ne devraient en aucun cas servir de base à des décisions de politique publique ».

Des campagnes de communication problématiques

Plus récemment, en novembre 2023, l’Ademe avait lancé une grande campagne de communication nationale faisant intervenir des « dévendeurs » pour inciter les Français à acheter moins de produits neufs (polo, ponceuse, lave-linge, téléphone). A la veille du Black Friday et peu avant les fêtes de fin d’année, cela avait provoqué la colère des commerçants dans tout le pays d’autant plus que les spots ciblaient exclusivement le commerce physique et pas en ligne. Le ministre de l’Economie d’alors, Bruno Lemaire, avait reconnu « une maladresse ». Pour autant, la campagne vantant de fait la décroissance n’avait pas été retirée.

L’Ademe illustre à merveille la thèse développée il y a maintenant deux ans par David Lisnard et Frédéric Masquelier, dans une étude de la Fondapol intitulée « De la transition écologique à l’écologie administrée, une dérive politique ». Selon eux, la transition est devenue le nouveau prétexte de la puissance publique pour élargir encore son envahissement de la sphère individuelle. Un exemple parfait en a été donné il y a seulement quelques jours avec la campagne de communication de l’Ademe expliquant aux Français au bout de combien de jours d’usage, ils doivent laver leurs différents vêtements… Vous avez dit infantilisation.

Les collectivités locales exaspérées

Au-delà de ses errements, le problème de l’Ademe est le problème de la France, celui de l’enchevêtrement bureaucratique, normatif et administratif. Dans les territoires, l’agence compte 17 directions régionales, dont 13 en métropole, soit autant que le nombre de Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL). « La question de la coexistence, dans une même région, de deux entités chargées de l’environnement, se pose », estimait déjà… en 2013 la Cour des comptes.

L’association des maires de France (AMF) dénonce la « rigidité » de cet opérateur. « Cet organisme est très centralisé et engendre de la norme, ce qui finit par déposséder les responsables politiques de leurs décisions », affirme le coprésident de la commission transition écologique de l’AMF, Jean-François Vigier. Guillaume de Bodard, président de la commission environnement et développement durable de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), critique de son côté « une gouvernance erratique ». Chaque président apporte une nouvelle stratégie, « mais sans réel suivi ».

Une absolue complexité administrative

Le système même des aides à la transition est d’une absolue complexité, un maquis. L’Etat et ses opérateurs, dont évidemment en premier lieu l’Ademe, délivrent une multitude d’aides. Rien que pour les entreprises, l’Inspection générale des finances en recensait pas moins de 340 en 2023.

Le système même des appels à projet, pilotés par l’Ademe avec Bpifrance, pose problème. Les entreprises et les collectivités locales qui cherchent des financements doivent mobiliser des moyens considérables pour suivre les différents processus et canaux, remplir les dossiers, ce qui est chronophage et coûteux et presque inaccessible aux petites entités. Un guichet unique serait plus efficace, mais l’appareil d’Etat et l’Ademe ne veulent surtout pas en entendre parler…



Une image de la pollution de l'air en Allemagne grâce au charbon et au gaz quand il n'y a ni vent ni soleil

Extrait Insolentiae le 5/2/25

Pour autant, quand vous regardez la qualité de l’air au-dessus de la France ou au-dessus de l’Allemagne, en données corrigées des conditions météo qui sont importantes évidemment, il est clair, que l’électricité au charbon allemande dégrade considérablement la qualité de l’air, y compris en France quand le vent change de sens.

 

Pour améliorer la qualité de l’air en France, on peut imaginer qu’aider nos voisins allemands à dépolluer leur production d’électricité serait sans doute plus efficace que d’interdire le diesel à la mère Michu.

Vous pouvez regarder la météo de l’air et les prévisions de la qualité de l’air qui sera pourrie grâce à nos amis les Allemands en vous connectant tous les jours si le cœur vous en dit sur le site https://www.prevair.org/

NB : Mme Michu est un personnage fictif qui était souvent utilisé pour personnifier la ménagère moyenne



Il y aura de nouvelles élections en Allemagne le 23 février

Des partis d'opposition font pression pour baisser les prix de l'électricité, les dépenses pour le réseau, les taxes..  Échec patent de l'Energiewende !

BERLIN — Pour stimuler la compétitivité de l’Allemagne, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) appelle à une forte réduction des prix de l’électricité, faisant écho aux propositions du Parti social-démocrate (SPD) et des Verts.

Les prix de l’énergie en Allemagne — deux à trois fois plus importants qu’aux États-Unis — sont régulièrement cités comme l’une des principales raisons du déclin de la compétitivité allemande.

« L’électricité doit devenir moins chère pour tout le monde », explique la CDU dans son « programme d’action », adopté à l’unanimité lors du congrès du parti à Berlin ce lundi.

La CDU insiste sur la nécessité de réduire les frais du réseau et de baisser les taxes sur l’électricité. Ces mesures sont même les premières des 15 mesures à mettre immédiatement en oeuvre lors de la formation du prochain gouvernement.

Selon la CDU, les prix de l’électricité doivent être réduits de cinq centimes par kilowattheure (kWh).

Les mesures détaillées dans le programme d’action du parti devront être adoptées avant l’été, si ce dernier arrive au pouvoir, a expliqué Carsten Linnemann, secrétaire général du mouvement, lors du congrès de lundi.

« L’énergie ne doit pas être une denrée rare et chère », a confirmé Michael Kretschmer, Premier ministre du Land de Saxe et membre de la CDU, au cours des débats.

Selon les données d’Eurostat, les prix de l’électricité en Allemagne sont parmi les plus élevés d’Europe, avec une moyenne de 28 centimes par kWh pour les ménages et de 20 centimes pour les utilisateurs non résidentiels, tels que l’industrie.

Outre la réduction de la taxe sur l’électricité — qui s’élève à deux centimes par kWh pour les ménages, alors que les grandes entreprises en sont déjà exemptés —, la CDU prévoit de réduire les frais de réseau, qui représentent environ un tiers de la facture d’électricité des consommateurs.

Selon le modélisateur énergétique Marco Wünsch, ce plan coûterait environ 13,5 milliards d’euros. Selon la CDU, il pourrait être financé par les recettes provenant de la tarification du carbone.

Avec cet appel, la CDU rejoint le SPD et les Verts, qui ont tous deux demandé que l’expansion du réseau soit subventionnée, afin de faire baisser les prix de l’électricité.

Dans son programme, le SPD du chancelier Olaf Scholz s’est engagé à plafonner les frais de transmission à trois centimes par kWh, contre 6,6 centimes actuellement, tandis que Robert Habeck, des Verts, a également appelé au soutien des autorités.

De nombreux économistes critiquent toutefois l’idée de subventionner les prix de l’électricité, estimant que les efforts devraient plutôt se concentrer sur l’augmentation de l’offre électrique — par exemple en construisant de nouvelles centrales au gaz.

Clemens Fuest, directeur de l’influent institut Ifo, a déclaré à la presse en janvier que « nous avons rendu l’approvisionnement en énergie plus rare en partie à cause de nos propres décisions », faisant référence à l’abandon progressif des centrales nucléaires par le pays et aux projets de fermeture de toutes les centrales au charbon d’ici 2038.

« Il n’est pas raisonnable de soutenir les industries à forte consommation d’énergie qui sont actuellement désavantagées en Allemagne par des subventions sur les prix de l’électricité », a-t-il affirmé.

Outre la baisse des prix de l’électricité, le programme d’action immédiate de la CDU promet, entre autres, d’abolir la loi sur le devoir de vigilance de la chaîne d’approvisionnement, de réduire l’impôt sur le revenu pour les heures supplémentaires, d’abroger la « loi sur le chauffage » du gouvernement actuel — qui interdit la vente de chaudières à gaz et à pétrole — et de réintroduire une subvention pour le diesel destiné aux agriculteurs.


Mr Percebois (expert) explique les prix négatifs

Jean-Louis Caffier (journaliste spécialiste des questions énergétiques) interroge régulièrement un membre de notre comité scientifique, avec 3 questions faisant écho à l'actualité.Invité cette semaine : Jacques Percebois, directeur du Centre de Recherche en Économie et Droit de l’Énergie, Professeur émérite à l’Université de Montpellier 1.

En 2024, l’énergie solaire a pour la première fois produit plus d’électricité dans l’Union européenne e que le charbon, a indiqué fin janvier le think tank Ember. Et : « l’abondance de l’énergie solaire a contribué à faire baisser les prix de l’électricité aux heures centrales de la journée ». Revers actuel de ces bonnes nouvelles : à « certains moments, le manque de demande abondante a fait baisser les prix horaires de l’électricité à zéro, voire en dessous ». Ces phénomènes d'heures à prix négatif ou nul sont « devenus plus fréquents en 2024 par rapport à 2023 (4% des heures en moyenne dans l’UE contre 2% en 2023) et se sont produits pratiquement partout dans l’UE ».

Comment peut-on expliquer la prolifération des prix négatifs ?

Le fond du problème, c’est que l’électricité ne se stocke pas contrairement au gaz par exemple. À un moment, si la production dépasse la consommation, si l’offre dépasse la demande, les prix baissent jusqu’à devenir en partie négatifs et cela entraîne de la volatilité. 

Le problème est dû essentiellement aux renouvelables et à l’éolien en particulier : une partie des producteurs ont intérêt à continuer d’injecter sur les réseaux même s’il n’y a pas de besoins car ils bénéficient d’une obligation d’achat avec prix garanti sur des horizons à 20 ans. 

Ce tarif garanti est très souvent au-dessus du prix du marché (souvent entre 100 et 200 euros le MWh). C’est complètement idiot et c’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics souhaitent mettre fin à ce système des obligations d’achat et privilégier les contrats d’achat directs entre producteurs et fournisseurs (ou consommateurs).

En pleine transition vers l’électricité décarbonée, c’est une situation qui peut paraître complètement paradoxale ?

C’est sûr que le grand public a du mal à comprendre et c’est normal. La France a beaucoup produit l’an dernier grâce au retour de la stabilité dans le nucléaire et à la bonne santé de l’hydraulique. Nous avons battu notre record d’exportations nettes avec 89 TWh, notamment vers l’Allemagne et l’Italie, c’est énorme. 

Le problème, c’est que l’on comptait sur une demande intérieure en forte augmentation mais la transition ne se fait pas aussi vite que prévu. On le constate en particulier dans les transports. Parallèlement, les consommateurs font des économies - les particuliers comme l’industrie - donc la demande baisse. Et la croissance n’est pas au top, loin de là. 

Comment tenter de régler le problème à court, moyen et long terme ?

La première priorité, c’est de revoir les dispositifs d’obligation d’achat, de prix garanti, de complément de rémunération qui sont en vigueur. Mais on se heurte alors à des contraintes juridiques liées à la rétroactivité des accords signés comme l’a rappelé récemment le Conseil constitutionnel.

Ensuite, revoir le rythme de développement des renouvelables tant qu’on ne peut pas stocker à grande échelle. Pour le stockage, on pourrait créer de nouveaux doubles barrages pour développer les STEP (système de transport d’électricité par pompage) mais les écologistes s’opposeraient à tout nouveau projet. Il faudrait à plus long terme changer de logique.

Aujourd’hui, la production s’adapte à la demande. Il faudrait faire exactement l’inverse avec l’aide du numérique et de l’intelligence artificielle : quand la production est importante, on baisse les prix pour favoriser la consommation des particuliers et de l’industrie.

Enfin, il faudra trancher dans le débat qui agite l’Europe aujourd’hui sur les réseaux et leurs coûts. Le coût des réseaux ne cesse d’augmenter à la fois en interne pour raccorder les renouvelables et aux interconnexions. Dans ce dernier cas, il existe des effets pervers liés à la présence de flux de transit parasites qu’on appelle flux en boucle (« loop flows ») liés aux congestions internes dans certains pays. La défaillance du réseau de transport nord-sud en Allemagne conduit l’électricité à passer par les pays limitrophes sans que cette électricité n’acquitte les péages d’accès aux réseaux.

 


Un texte un peu long de JP Riou, mais à lire avec attention. Combien d'entre nous ont été confrontés à un discours mensonger sur le nucléaire ?

Des éléments factuels existent de la part de l'UNSCAER (Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants), mais l'omerta règne. Nous devons être exigeants sur la transparence  et ne pas laisser dire n'importe quoi !

Par Jean-Pierre RiouPublié le 4 février 2025 à 5h30

Les délicats rapports de la science avec la démocratie - © Economie Matin

« Il n’y a pas de liberté sans questionner les évidences. » Ce principe du scepticisme hérité de Socrate mériterait une place de choix dans l’Éducation nationale pour éviter l’assujettissement des futurs citoyens aux manipulations de l’information, et particulièrement des réseaux sociaux. Cette manipulation vient d’exprimer l’ampleur de son pouvoir de nuisance avec l’annulation des élections en Roumanie pour cause de soupçon d’influence russe sur le réseau Tik Tok.

A l’heure des « deepfakes » dont les mensonges semblent plus vrais que nature, la décision d’Elon Musk de supprimer toute censure de son réseau X (ex Twitter) rappelle l’urgence de clarifier le lien que doit entretenir toute démocratie avec la science, à l’heure où les mouvances les plus disparates s’en revendiquent sur un même sujet.

Il est notamment troublant de constater que pour dénoncer le problème climatique les politiques publiques du monde entier se réfèrent en permanence aux travaux du GIEC, Comité scientifique émanant de l’ONU, et se gardent bien de dévoiler ceux de l’UNSCEAR, pourtant son ainé, dans la quête des solutions.

Ce que dit la science

Jean Philippe Vuilliez, professeur de biophysique et de médecine nucléaire à l'université de Grenoble, a récemment publié un éclairage salutaire sur le bon usage de l’expertise scientifique dans lequel il ne cache pas les intérêts de ceux qui la financent mais sépare le bon grain de l’ivraie en précisant la rigueur de ses exigences ainsi que la façon trompeuse d’en reprendre les conclusions. Il rappelle notamment une vérité universelle, énoncée au XVIème siècle par Paracelse : « Le poison est en toute chose et aucune chose n’est sans poison. C’est la dose qui en fait soit un poison soit un remède ». Et montre que cette vérité fondamentale laisse la latitude de conclure à la toxicité, ou à l’absence de toxicité, de n’importe quelle substance selon la façon de présenter la même étude, voire de la financer pour en orienter la démonstration ou alerter sur sa présence dans notre environnement ou notre alimentation, quel qu’en soit le caractère infinitésimal, qui devrait pourtant démentir l’inquiétude que cherche à en véhiculer la communication. Cet article de J.P. Vuilliez mérite une lecture intégrale pour sa maîtrise du sujet et la précision de ses nuances.

Ces 2 types d’études concernent notamment le nucléaire civil depuis que l’explosion d’une bombe atomique sur Hiroshima aura fait l’objet de centaines d’articles scientifiques sur les effets de ses rayonnement ionisants, y compris sur les générations suivantes, et ont contribué à établir les normes actuelles de radioprotection. Le développement qui va suivre sur ces rayons ionisants pourrait aussi bien concerner la vaccination, les produits phytosanitaires, les rejets de l’industrie ou les biotechnologies agricoles.

Le mépris d’une résolution de l’ONU

A l’instar du GIEC pour le climat, créé en 1988, l’UNSCEAR est un Comité scientifique qui émane de l’ONU. Sa mission est de compiler les études scientifiques sur les effets des rayonnements ionisants afin de faire connaître au public, ainsi qu’aux décideurs, l’état des connaissances sur le sujet. Ce Comité scientifique a été créé en 1955 et dispose d’une représentation permanente de la France.

Le 9 décembre 2015 l’Assemblée générale des Nations unies adoptait la résolution A/RES /70/81 qui "encourage le secrétariat du Comité à diffuser les conclusions de ses examens systématiques, en particulier auprès du public". Et encourage les États (§ 16) à apporter leur contributions pour « soutenir les travaux du Comité scientifique et la diffusion de ses conclusions de manière durable ». Ces travaux ont notamment révisé à la baisse leurs premières estimations des conséquences de l’accident de Fukushima dans leur rapport 2020/2021, qui se fonde sur plus de 500 publications scientifiques sur l’évolution de la situation et considère dans son annexe B : « 218. Selon les estimations révisées du Comité, les doses efficaces moyennes reçues par les adultes des municipalités évacuées étaient inférieures à 6 mSv au cours de la première année après l’accident. Dans les municipalités les plus touchées qui n’ont pas été évacuées, les doses efficaces moyennes reçues par les adultes au cours de la première année étaient estimées à moins de 4 mSv ».

Cette exposition s’ajoute, bien entendu, à l’exposition naturelle, mais il importe de la comparer avec celle-ci. Ce début janvier 2025 est parue une publication des annales des mines "Les rayonnements ionisants : leurs risques et leur gestion". Le document rappelle l’origine des 6,5 mSv/an d’exposition moyenne des français dans l’illustration reproduite ci-dessous.

Figure 7 : Bilan de l’exposition moyenne de la population française sur la période 2015-2019 (source : IRSN).

Le 1% « industriel et militaire » comprend «les expositions liées aux retombées des essais nucléaires et de l’accident de Tchernobyl et les doses potentielles dues aux rejets des installations nucléaires ».

C’est ainsi que le corps humain est naturellement radioactif, comme celui de tous les êtres vivants, notamment par l’ingestion de potassium 40, isotope qui existe depuis la formation de la terre et dont la période radioactive est de 1,2 milliard d’année. Pour autant, le radon, gaz naturellement radioactif, dont la présence est prépondérante dans les régions granitiques ou volcaniques peut présenter un risque pour la santé. D’où la sensibilisation qui en est faite par l’IRSN qui propose une carte interactive des communes concernées, ainsi qu’une calculette interactive permettant de personnaliser cette exposition individuelle, fortement dépendante du sous-sol, mais aussi des habitudes alimentaires ou tabagiques.

La comparaison factuelle de cette exposition avec celle de la population de Fukushima explique le point (q) de la page 106 des conclusions du rapport UNSCEAR 2020/2021 : « Aucun effet nocif sur la santé des habitants de Fukushima n’a été constaté qui soit directement imputable à l’exposition aux radiations résultant de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Les estimations révisées de la dose par le Comité sont telles que les effets futurs sur la santé associés aux radiations ne devraient pas être perceptibles. » Rappelons que sur les 10 décès de travailleurs de la centrale, aucun n’est imputable à leur exposition aux rayonnements, et que l’indemnisation de la victime d’une leucémie parmi les 46490 salariés ayant travaillé dans la centrale entre l’accident et le 31 janvier 2016 relève de la loi japonaise qui impose à l’exploitant TEPCO de prouver que sa centrale n’est pas en cause. Ces dispositions avaient bénéficié à 13 autres travailleurs depuis leur instauration en 1976.

Le silence coupable de l’État

Le propos n’est pas de prouver quoi que ce soit, et le débat sur le sujet doit rester ouvert. Mais de montrer qu’avec ces mêmes éléments scientifiques on peut cultiver la peur du nucléaire en évoquant la mort de travailleurs, la reconnaissance officielle de la leucémie de l’un d’eux par Tepco, ou le désastre psychologique et sanitaire au sein des populations évacuées, avec d’autant plus de succès que le tsunami à l’origine de l’accident a provoqué plus de 22 000 morts. Et si l’expression doit rester libre pour toute analyse alternative, la méthodologie et les sources doivent être rigoureuses et transparentes.

Or, force est de constater la carence de l’État dans le soutien et la diffusion des conclusions scientifiques auxquelles l’enjoignait la résolution des Nations unies. Voire son silence complice des insinuations les plus fantaisistes et dénuées de fondement qui se sont multipliées depuis sur les dangers du nucléaire, au mépris des chiffres catégoriques de l’UNSCEAR : Son rapport de 2016 sur les « Sources effets et risques » des rayonnements ionisants » qui se penche notamment sur l’exposition liée à la production d’électricité, indique p13 [n°48], que l’exposition la plus importante des travailleurs par unité d’énergie produite concerne la filière de l’énergie solaire, suivie par celle de l’éolien, en raison de l’extraction des minéraux nécessaires. Et révèle [p 13 n°49], que la dose totale reçue par l’ensemble de la population, au niveau mondial, rapportée à l’unité d’énergie produite (en 2010) et liée au cycle de production par le charbon entraîne une exposition aux rayonnements ionisants supérieure à celle du nucléaire. Mais personne ne nous parle de cette radioactivité des émissions des centrales à charbon dont l’Allemagne a privilégié l’usage à celui du nucléaire.

Quant à la sûreté du nucléaire, compte tenu de ses mille fois moins de morts que le charbon par TWh produit, nul ne conteste qu’il est moins létal que l’éolien. La seule controverse, selon les sources, consistant à savoir s’il c’est au nucléaire ou au solaire qu’on doit attribuer le record du moins de morts par quantité d’électricité produite.

Il est regrettable que des émissions télévisées puissent rester à sens unique dans la dénonciation des inconvénients du nucléaire, alors que l’ARCOM a mis en garde Sud Radio pour avoir invité un climato sceptique sans présence de contradicteur.

Tchernobyl : les dégâts du nuage

Géraldine Woessner a rappelé dans un édifiant article comment la communication désastreuse des pouvoirs publics et les manipulations politiques des réseaux antinucléaires ont forgé le mythe d’un mensonge d’État et alimenté ainsi le complotisme, malgré la parfaite transparence de la situation permise par la communication immédiate du professeur Pellerin, patron du Service central de protection contre les rayonnements. Et que les données chiffrées confirmaient que la situation française ne présentait pas le moindre risque pour la santé.

Les exigences de sûreté nucléaire sont draconiennes et leur transparence est assurée par la communication du moindre écart de conformité publiée par l’ASN.

Vers une démocratie éclairée

Il importe que l’information soit complète et les débats ouverts, sachant que les politiques publiques doivent rechercher les choix présentant le meilleur rapport bénéfices/risques. Étant entendu qu’un immobilisme à la recherche du risque 0 serait le plus dangereux des choix. Pour éclairer ce débat, quantité de rapports officiels ne font l’objet d’aucune controverse sérieuse, et leurs détracteurs éventuels doivent pouvoir s’exprimer librement en exposant la méthodologie des études alternatives sur lesquelles ils se fondent, quand bien même la complexité des questions ne se prêterait pas à leur maîtrise par tout un chacun.

Penser est difficile, c’est pourquoi la plupart se contentent de juger

Ces débats ne convaincront pas ceux qui préfèrent juger que se donner la peine de questionner leurs certitudes, mais permettront du moins d’encourager l’humble quête d’un avis éclairé.

Alors seulement, des opinions, multiples mais avisées, donneraient tout son sens à l’expression démocratique de l’élection des représentants du peuple. Pour autant, ces opinions devront s’y limiter, car la multiplication des « consultations citoyennes » entrave le pouvoir décisionnel du capitaine élu pour affronter les tempêtes. Et le pilotage des crises n’est plus le lieu de la confrontation d’idées, surtout fraichement acquises. Mais pour que le suffrage universel représente le moindre avantage sur le simple tirage au sort de la Grèce antique parmi des personnalités qui en seraient jugées capables, il importe que ces suffrages soient éclairés par une lecture critique des médias dont aucune censure n’aura réduit l’expression.

L’auto-manipulation

La transparence de la politique européenne se trouve au cœur d’un scandale qui dévoile, selon le NL Times, l’affectation des crédits européens à une organisation explicitement chargée de militer pour obtenir des soutiens à la politique de son propre « Pacte vert » par des pression sur différentes institutions. Ce scandale aurait été dénoncé par De Telegraaf qui aurait consulté les termes du contrat. Ce qui pose également la question des influences étrangères en France, notamment de la fondation Heinrich Böll, fondation politique allemande, majoritairement financée par les fonds publics du gouvernement allemand selon Wikipedia, et qui multiplie les communications sur la « folle obstination d’EDF » à exploiter le nucléaire, et des sondages permettant d’affirmer que la majorité des Français souhaite investir dans les énergies renouvelables.

L’alternative de la démocratie

L’électeur ne saurait échapper au bruit médiatique visant à le manipuler. Mais, à l’instar de celles de l’UNSCEAR, quantité de publications font autorité auprès de la communauté scientifique. Il est regrettable que des émissions puissent rechercher la plus grande audience en agitant des peurs, du nucléaire, mais aussi de quantité de percées de la science et de la technologie, sans qu’un contradicteur soit chargé de rappeler les chiffres que personne ne conteste. Le 3 août 2023, les Nations Unies créaient d’ailleurs à cet effet le Conseil scientifique consultatif pour les percées de la science et de la technologie.

L’annulation du premier tour des élections présidentielles roumaines par la Cour constitutionnelle, au prétexte que la population aurait été abusée dans sa compréhension des enjeux par des messages trompeurs diffusés sur le réseau Tik Tok, doit être perçue comme un avertissement ultime pour notre démocratie. Car son désaveu de réponse du peuple au prétexte qu’il aurait mal compris la question soulève le problème d’une autorité suprême chargée de décider de l’acceptabilité, ou non, de son avis dans les urnes. Pour l’édification du peuple, l’alternative d’une vérité d’État interdisant toute controverse reste le propre des gouvernements totalitaires. Pour éviter que le caractère forcément partisan de toute information condamne la seule alternative viable pour nos démocraties, qui est la liberté d’expression, il semble nécessaire d’approfondir les 4 propositions suivantes :

Respecter la résolution de l’ONU en faisant largement connaitre les conclusions des travaux de l’UNSCEAR, ainsi que celles de l’ANSES, de l’OMS et d’organismes tels que l’ASNR, ou l’Académie des sciences et faire en sorte que leurs données chiffrées soient transparentes dans tout débat.

Bannir des communications officielles tout propos trompeur visant à rassurer ou inquiéter, et confesser rapidement toute erreur ou ignorance éventuelle.

Permettre la confrontation d’idées, même les moins crédibles, sur la base d’études dont la méthodologie est transparente, pour éviter de faire prospérer la défiance et l’idée d’un complot.

Et surtout, préparer le public à la lecture des informations, en éduquant, dès l’école, au scepticisme et au questionnement des évidences, qu’il faudra entretenir par d’ambitieuses campagnes d’information aidant à déceler les manipulations, leurs méthodes et leur but. Peut-être alors limitera-t-on la tentation d’une quête de sens et d’identité par l’explication facile d’un complot, aux citoyens inutilement terrorisés et confrontés à la peur de ce qu’ils ne comprennent pas.

 

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